France Télécom souffle à Cegetel l'intranet
des médecins libéraux
En mars 1998, trois unions régionales de médecins
libéraux (Alsace, Lorraine et Bourgogne) ont l'idée
d'un intranet de médecins libéraux afin que
ces derniers puissent reprendre le contrôle des données
médicales émises des cabinets. Ce contrôle
leur avait échappé suite à l'absence
de décret d'application de la loi du 18 janvier 1994
relative à la maîtrise des dépenses de
santé. Celle-ci faisait des médecins libéraux
de réels partenaires de ce contrôle sans pour
autant leur permettre l'accès aux seuls données
utilisables à des fins d'études.
Liberalis est né de ce projet d'intranet et l'association
du même nom regroupe désormais 13 unions régionales.
C'est France Télécom qui a remporté l'appel
d'offre de Liberalis. Pour la "Net Compagnie", l'iinvestissement
est d'importance, puisqu'elle apporte plus de la moitié
de l'investissement, de l'ordre d'une trentaine de millions
de francs.
Mais l'opérateur compte sur trois sources de profits.
Les abonnements des 57000 médecins adhérents
sont naturellement visés et le trafic que celà
ne manquera pas de générer constitueront deux
sources non négligeable. Et surtout, France Télécom
profitera aussi de rentrées publicitaires car Libéralis
l'a autorisé à commercialiser des espaces du
réseaux.
De son côté Liberalis se verra rembourser 40%
de son investissement à partir du 40000 ème
abonné, et 100% à compter du 70000 ème.
Le contrat entre les deux parties est conclu pour 7 ans.
Parmi les services de cet Intranet, outre ceux communs (accès
internet, messagerie, travail de groupe), on trouve un concentrateur
de feuilles de soins électroniques (FSE) qui centralisera
le transfert entre les cabinets et le Réseau Santé
Social (RSS). Ce dernier réseau, âgé de
deux ans, résulte du monopole accordé par l'Etat
à Cegetel dans la gestion informatique des dépenses
de santé. C'est par lui jusqu'à présent
que les médecins libéraux envoyaient leurs FSE.
En fait une minorioté d'entre eux utilisait cette voie
électronique (7,7% d'après les Echos). L'Intranet
bénéficiera aussi d'une option monétique
qui permettra le paiement par carte bleue avec débit
différé pour l'assuré. Un gestionnaire
d'enquête permettra aux médecins de réaliser
des études et enquêtes indépendamment des caisses
primaires d'assurance maladie. Les tests du réseau
débuteront fin septembre pour un lancement lors de
la deuxième quinzaine d'octobre. [Christophe
Dupont, JI]
Responsable de rubrique : Alain Steinmann
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