Rechercher :         

Sociétés Prestataires Carnet Formations Progiciels Encyclo Fonds Guide d'achat Téléchargement
 
DECRYPTAGE
Alain Lefebvre

Fever is over, et maintenant ?…

par Alain Lefebvre, vice-président du groupe SQLI (www.sqli.com)

La correction boursière d'automne est aussi un signal de fin de fête : elle nous indique que la ruée vers le Web " visible " et spectaculaire est terminée.
La dernière victime en date est Boxman, ce site de vente de CD ne répond plus. Mais, généralement on se trompe sur les causes réelles de ces chutes. Il ne s'agit pas seulement d'une aventure qui s'achève faute de cash, accélérée par une tempête sur les marchés bousiers, il s'agit surtout [encore une fois !] d'un site sanctionné pour son manque d'usabilité…
J'avais eu une expérience d'achat sur Boxman il y a quelques mois et elle avait été lamentable : design avec frames, contenus descriptifs absents, impossible de différencier adresse de livraison et adresse de facturation, délai de réponse long, service client inexistant, etc.
En fonction de cela, pas étonnant que l'aventure se termine. Il faut se rendre à l'évidence et cela doit désormais être pris comme un instrument de mesure : le niveau du site reflète la qualité du travail. Un site mal fini est significatif d'une équipe pas au niveau, d'un travail bâclé et d'un destin scellé !


La troisième vague du Net
Au-delà de cette péripétie, nous entrons maintenant dans " la 3ème vague du Net ". Après la vague des sites de contenu et celle des sites marchands, s'ouvre le début du volet " applicatif " sur l'Internet. Au-delà d'une simple utilisation des standards du Net (comme on l'a déjà vécu avec l'Intranet), il s'agit cette fois d'aménager le passage du système d'information au système de communication.
L'enjeu, c'est d'élargir le cercle d'utilisation des applications de gestion afin de fédérer tous les intervenants de l'entreprise (qui, souvent, sont plus nombreux à l'extérieur qu'à l'intérieur même de l'entreprise…) et ainsi aller plus vite !
C'est déjà ainsi que des grands exemples comme Dell et Cisco fonctionnement. Dell donne accès à son application de planification de la fabrication à ses fournisseurs de façon à ce qu'ils puissent d'eux-mêmes se caller leurs livraisons sur le rythme des chaînes d'assemblages. Et il ne s'agit d'une anecdote, il s'agit d'une attitude…
Cette notion de faire reposer l'accès aux applications d'entreprises sur l'Internet a déjà connu de son battage médiatique avec les fameux ASP (application services providers). Les ASP proposent de vous louer l'accès à des applications accessibles à travers l'Internet via une simple interface Web plutôt que de vous vendre une licence d'usage d'un logiciel à installer sur vos serveurs… En théorie, c'est super, en pratique, les clients sont moins chauds pour plonger !
Plus d'un an après les discours d'engagements dans cette voie de grands acteurs comme Oracle et SAP, on attend encore des résultats tangibles. Pour le moment, cela ressemble plutôt à un faux-départ… Oracle s'attendait à enregistrer des milliers de clients pour son offre en la matière mais reste loin, très loin du compte (à peine quelques centaines et principalement aux USA…).

Comment expliquer cette réticence du marché ?
Pour deux raisons : d'abord ce modèle exige une rupture trop franche pour les clients, ensuite les relais (les intégrateurs, les prestataires de services) n'ont pas embrayé…
Il faut comprendre les utilisateurs : ils ont développé en interne leurs applications pendant des années et là, on leur propose de laisser tomber complément la maîtrise technique (qu'ils avaient bien du mal à assurer, il est vrai…). La rupture proposée est un peu trop radicale pour que l'adhésion soit immédiate, franche et massive. Le modèle des ASP présente un contexte bien trop favorable pour les grands éditeurs : récurrence assurée, verrouillage automatique, évolution dirigée, etc. Mais les prestataires de services qui sont des relais obligés du marché n'ont aucun intérêt à pousser vers les ASP qui ne bénéficient qu'aux éditeurs.
Reste donc l'approche classique du développement en interne…

Le dilemme du développement interne
Avec la prise en compte de l'ebusiness, il ne faut pas refaire l'erreur du passé lorsque les entreprises ont préféré les développements internes plutôt que d'utiliser les progiciels. Résultats ?
Tout le monde s'est rué sur les ERP pour " passer " l'an 2000 (un bon prétexte qui a également servi à dissimuler que les entreprises étaient fatiguées de maintenir des applications propriétaires, difficile à gérer et à faible valeur ajoutée…) !
Tous les arguments mis en avant année après année pour justifier les développements spécifiques n'ont finalement pas pesé lourds face aux contraintes de l'environnement.
Avec l'Internet cette fois, on recommence. Les besoins applicatifs dérivés de l'ebusiness sont énormes. Toutes les entreprises veulent réduire leurs coûts de fonctionnement et augmenter leurs parts de marché et c'est ce qui explique la vague des marketplaces et de l'e-procurment.

Vers la syndication de processus
La bonne approche dans ce cadre n'est sans doute pas de développer une application à chaque fois qu'on est capable d'identifier un besoin précis. Le Web est plein de services utiles et populaires qui peuvent être intégrés par les entreprises sur leurs propres sites afin d'atteindre leurs objectifs fonctionnels plus vite et à moindres frais.
Cette notion nouvelle pourrait être appelée " syndication de processus " en référence à la syndication de contenus déjà bien pratiquée.
En effet, la syndication de contenu est largement utilisé par les grands sites, elle permet d'intégrer un contenu " étranger " (c'est-à-dire que vous n'avez pas produit et qui est stocké sur un site distant) au sein de vos propres pages. Nous aussi nous avons recours à ce moyen bien pratique : sur notre site www.sqli.fr nous affichons notre cours de bourse que nous sommes allés chercher directement sur un site spécialisé et ce à chaque fois qu'un utilisateur demande notre page d'accueil.
L'intégration instantanée de contenus distants n'est que le premier niveau de syndication, on peut aussi invoquer des services, des processus, des transactions que l'on n'héberge pas sur ses serveurs et n'afficher sur son propre site que les résultats produits. Les grands portails comme Yahoo! sont des clients des moteurs d'Inktomi ou Google qui sont sollicités à chaque requête de recherche sans pour autant être centralisés sur les serveurs du portail demandeur…
Ce type de technique n'est pas réservé qu'aux " grands sites ", même le site animé par ma femme (www.montessorienfrance.com) repose sur les services de voila.fr pour son moteur de recherche. Mais dans ce dernier cas, il ne s'agit que d'invocation à distance, pas de véritable intégration puisque les résultats s'affichent sur le site de voila.fr.

XML, toujours et encore
La standardisation du XML favorise ce type d'intégration de processus via des échanges de données normalisés mais on devrait bientôt pouvoir aller encore plus loin dans cette logique d'intégration… En effet, des développements récents du XML - encore lui - vont bientôt nous apporter la RPC simple et standard que l'on attend depuis 15 ans !
Les initiatives de RPC XML se multiplient pour permettre l'appel de procédures à distance en utilisant le protocole HTTP avec un document XML ne contenant que le nom du programme à exécuter, les paramètres d'accompagnement et les types de résultats escomptés. Dans ce domaine, c'est bien SOAP qui paraît la plus prometteuse : proposée initialement par Microsoft (c'est même la pièce maîtresse de sa stratégie .net), soutenue par IBM et en cours de normalisation par le W3C, SOAP se retrouve même dans les développements XML du projet Apache !
Avec cette RPC XML, nous aurons tous les éléments nécessaires pour utiliser l'Internet comme un immense espace d'applications partagées et plus seulement comme une mine inépuisable de documents !
Un exemple : si une société a besoin d'un système d'enchères pour mettre en concurrence ses fournisseurs, plutôt que d'en développer un à partir de rien, il vaut mieux essayer d'abord de réutiliser les processus spécialisés d'Ebay, de QXL, d'Ibazar ou d'Aucland (ou d'autres). Car je doute fort qu'un effort isolé aboutisse à un meilleur résultat (en terme de fiabilité et de performances) dans ce domaine que ce qu'on déjà obtenu les spécialistes du genre avec des services qui sont mis à l'épreuve tous les jours par des millions d'utilisateurs.
Pareil pour les autres besoins comme la gestion des voyages d'affaires (qu'on commence à appeler etravel), la gestion des approvisionnements (eprocurment) ou la gestion de projet en ligne. Evidemment, on ne peut invoquer un processus à distance sans l'accord de celui qui le fait tourner sur ses machines !

Mieux que l'ASP
On voit donc apparaître un nouveau canal de commercialisation pour des logiciels qui ne sont pas tout à fait des applicatifs… C'est ainsi que linkuall.com propose, à la carte sa large palette de services de gestion de projet. Grâce à linkuall, vous pouvez, quasiment du jour au lendemain intégrer sur votre site des processus de suivi de tâches, de gestion de calendrier et d'alertes. Non seulement c'est moins cher que de refaire dans son coin mais ça va plus vite et ce n'est pas vous qui devez ensuite le maintenir et le faire évoluer. Cette forme de commercialisation de logiciels à travers la mise à disposition à distance de processus pourrait bien se révéler la meilleure déclinaison de la tendance ASP qui tarde à concrétiser ses promesses.
Dans la foulée, on verra sans doute même apparaître des intermédiaires en syndication de processus qui auront pour rôle de faciliter le rapprochement entre les acteurs (utilisateurs et fournisseurs) intéressés, voire même d'héberger les interfaces…
Tous les espoirs sont permis, pensez-y quand vous envisagerez de développer ou de faire développer votre prochaine application pour votre extranet. Je ne suis pas en train de prédire que les développements spécifiques vont disparaître, simplement qu'ils vont de plus en plus souvent servir à intégrer des services extérieurs via la syndication de processus, grâce à XML.

[Alain Lefebvre, vice-président du groupe SQLI]

Gratuit - L'actualité des technologies
e-business

Toutes nos newsletters
 
 
 
 
 
 
Logiciels libres
Retours d'expérience, panorama, analyses.
Sommaire
 
Failles de sécurité
Vulnérabilités des logiciels & évaluation des risques.
Sommaire
 
 

Les entreprises de l'Internet
Plus de 5000 sociétés référencées

Les prestataires
Plus de 2600 prestataires

Les fonds
Plus de 100 fiches descriptives

Le carnet des managers Internet
Plus de 1500 dirigeants

Guide des solutions
Plus de 310 briques logicielles

 



Pour tout problème de consultation, écrivez au Webmaster
Copyrights et reproductions . Données personnelles
Copyright 2006 Benchmark Group - 69-71 avenue Pierre Grenier
92517 Boulogne Billancourt Cedex, FRANCE