Rechercher :         

Sociétés Prestataires Carnet Formations Progiciels Encyclo Fonds Guide d'achat Téléchargement
 
DECRYPTAGE
Alain Lefebvre Du nouveau du côté du poste client
par Alain Lefebvre, vice-président du groupe SQLI (www.sqli.com)

Alors que la situation sur le terrain est claire (domination quasie-totale de Windows dans ses différentes versions), les perspectives du domaine "poste de travail client" recommencent à bouger. Il ne s'agit pas d'un bouleversement venant de la montée en puissance de Java… Au contraire, Sun semble bien avoir fait une croix sur cette cible en abandonnant récemment le projet Java OS (relancé dernièrement avec IBM et déjà avorté !)
Cette fois, c'est plutôt Microsoft lui-même qui tente d'imposer son dernier-né, le fameux Windows 2000. Le futur OS du n°1 est très ambitieux, il vise tout autant les serveurs d'applications que les utilisateurs finaux. Je ne pense toujours pas qu'il soit possible de réaliser un pareil grand écart !
J'ai toujours été un adversaire de l'utilisation de Windows NT côté client et je me demandais en voyant le lent cheminement de la version 5 (pardon, Windows 2000…) si cette évolution pourrait me faire changer d'avis ?
La bêta 3 étant désormais largement disponible (y compris en français), cela valait la peine d'essayer… J'ai donc installé Windows 2000 professionnel (en bêta 3) sur ma propre machine (vivons dangereusement !) pour en faire un test rapide. Première bonne surprise, l'installation se passe bien, je peux même conserver ma configuration Windows 98 intacte, Windows 2000 se nichant sur une partition à part. Mes différents périphériques sont reconnus automatiquement (sauf mon lecteur ZIP, qui ne figure ensuite même pas sur la liste de matériels compatibles, dommage) et le paramétrage final (imprimante, réseau, etc.) est simple et bien fait.
J'ai reçu par la suite un scanner HP (interface USB, installation facile sous Windows 98) et là j'ai pu constater un réel progrès: manipulation 0 ! Lors du boot, le nouveau matériel est détecté, reconnu, installé et paramétré sans aucune intervention de ma part, il est aussitôt prêt à être utilisé dans la plupart des applications (y compris dans le modeste "Paint" et ça marche !).
Et la suite, est-ce bien le nirvana annoncé ?
C'est que Microsoft n'a pas lésiné sur les promesses pour promouvoir son dernier-né (extraits du kit d'évaluation et de déploiement): "La version Windows la plus simple à utiliser pour les utilisateurs en entreprise", "Une interface plus simple, plus intelligente" ou encore "Le meilleur de Windows 98, la solidité de Windows NT"… N'exagérons rien. Certes, pour une fois, la version "haut de gamme" n'est pas en retard sur la version grand public sur le plan de l'interface utilisateur, elle possède même quelques petits plus comme le locuteur (synthèse vocale expliquant la vocation et le fonctionnement des items de menus…), les menus personnalisés (tenant compte de vos habitudes d'utilisation) ou la boîte de dialogue ouvrir/enregistrer améliorée. Mais il faut savoir que ces dernières innovations sont déjà présentes dans Office 2000 (l'autre grosse nouveauté de Microsoft de cette année) et donc on les retrouve par ce biais sur Windows 98… Pas de quoi changer pour autant donc.
Car il y a quand même un gros point noir: c'est lent. Sans véritable amélioration du service, il faudrait encore accepter une baisse de la rapidité de réaction (et ma machine personnelle n'est pas en cause : il s'agit d'un Pentium II 233 avec 64 Mo de Ram…) uniquement pour quelques retouches cosmétiques ?
Je n'ai pas eu le temps ni l'occasion de tester la fiabilité, mais la baisse de régime est pour moi significative de la difficulté du pari: en effet, il est plus que délicat de réussir à la fois un système qui soit bon pour le côté client (donc léger et performant) et valable pour le côté serveur (donc solide et robuste). Les choix techniques que l'on est amené à faire pour un type d'utilisation pénalisent forcément l'autre… Avec le risque du compromis bancal qui ne satisfait personne !
Une illustration de la gourmandise et de la lenteur de Windows 2000 est donnée par le temps nécessaire pour démarrer le système. A titre indicatif, il faut 85 secondes à Windows 98 pour être opérationnel sur mon PC (là, ma machine est plutôt pénible puisque mon ancien Vectra réclame deux fois moins de temps…) alors que Windows 2000 en exige 115 !
Je précise qu'il s'agit bien de la version "Professionnel" (et sans aucune option ou service spécial) et non de la version "Server" qui doit être encore plus lente à réveiller…
Mon avis : Microsoft doit se résoudre à spécialiser ses systèmes (Windows 2000 pour les serveurs et seulement pour cela et une version finalisée de Windows CE pour le côté client) s'il souhaite vraiment rester maître de ses marchés !
Car la menace se précise du côté des serveurs… En effet, Linux n'est plus un épiphénomène promu par quelques allumés, il devient une alternative forte, crédible et de plus en plus utilisée. Les constructeurs ne s'y trompent pas, ils en font de plus en plus leur Unix préféré (ce n'est qu'une question de temps avant que cette tendance se généralise et que Linux reste presque seul sur le marché Unix… Un an, peut-être moins !). Et du côté client, est-ce que Linux pourrait aussi… ?
Et bien, non, toujours pas !
Là aussi, je persiste et signe : Linux n'est pas encore prêt pour le côté client, tout du moins pour le tout-venant.
Quand Linux a décollé dans les médias, il y a déjà un an, j'avais déjà exprimé de sérieuses réserves sur sa capacité à surpasser Windows pour l'utilisateur final. J'ajoutais même un délai: rien de sérieux avant deux-trois ans… Un an après, où en est-on ? Pour le vérifier, j'ai installé la toute dernière version de Linux sur mon PC (en voilà un qui est accueillant et pas sectaire: Windows 98, Windows 2000 et Linux, tous se pressent au portillon au moment du boot pour savoir qui sera choisi !), la Red Hat 6.0 largement distribuée lors du dernier Linux-Expo à Paris (en juin dernier, un succès !). Ici aussi, la procédure d'installation s'est grandement améliorée (ou alors, c'est moi qui m'habitue à ses arcanes ?) et ma carte vidéo est enfin reconnue ce qui me permet d'obtenir une définition graphique digne de ses capacités…
Avec cette distribution récente, j'ai pu tester les deux interfaces graphiques de pointe qui se disputent actuellement le leadership sous Linux : Gnome et KDE.
Je n'aime pas Gnome parce que c'est lent (pas étonnant : Gnome repose entièrement sur Corba pour les échanges de messages entre applications…) mais je dois reconnaître qu'il est un peu plus complet que KDE (pour le moment). En revanche, les deux interfaces sont belles et bien finies, on ne peut être qu'impressionné par le chemin parcouru en quelques mois !
Même en critiquant la vitesse de réaction de Gnome, je reste tout de même interloqué par les performances globales de Linux ; ici aussi, le même indicateur, le délai de boot. Il ne faut que 35 secondes à mon Linux pour atteindre le niveau shell sur mon PC (et ce n'est pas une version particulièrement allégée puisqu'il démarre des services tels que Apache, Samba, FTP, etc.) !
Encore mieux, il ne faut que 15 secondes supplémentaires pour lancer une des deux interfaces graphiques (exactement le même délai pour Gnome et KDE !). Faites le calcul, Linux ne demande en tout que 50 secondes là où Windows en réclame de 85 (version 98) à 115 (version 2000), soit presque du simple au double !
Pour compléter mon test, j'ai tenté d'installer et d'utiliser WordPerfect sous Linux (développé par Corel). Peine perdue, même en respectant à la lettre la procédure indiquée, je ne suis pas parvenu à lancer l'application (mais sans doute ne suis-je pas très doué et la version de WordPerfect que j'avais n'était pas encore assez finalisée…). Mais même sans cet échec, je reste perplexe quant à la possibilité de laisser cet OS dans les mains d'un utilisateur de base, surtout si on compare le paramétrage d'une imprimante à son équivalent sous Windows…
Bon, même avec les différents progrès constatés, je pense toujours que Linux n'est pas encore prêt à supplanter Windows sur le poste client, donnons-lui encore un an à deux ans et réévaluons à ce moment-là. Ce n'est pas pour autant que Microsoft peut dormir tranquille : la vitesse des progrès d'un côté (Linux) et la lenteur des évolutions de l'autre (Microsoft avec Windows 2000) démontrent que la tendance n'est pas favorable au N°1 !

[Alain Lefebvre, vice-président du groupe SQLI]

Gratuit - L'actualité des technologies
e-business

Toutes nos newsletters
 
 
 
 
 
 
Logiciels libres
Retours d'expérience, panorama, analyses.
Sommaire
 
Failles de sécurité
Vulnérabilités des logiciels & évaluation des risques.
Sommaire
 
 

Les entreprises de l'Internet
Plus de 5000 sociétés référencées

Les prestataires
Plus de 2600 prestataires

Les fonds
Plus de 100 fiches descriptives

Le carnet des managers Internet
Plus de 1500 dirigeants

Guide des solutions
Plus de 310 briques logicielles

 



Pour tout problème de consultation, écrivez au Webmaster
Copyrights et reproductions . Données personnelles
Copyright 2006 Benchmark Group - 69-71 avenue Pierre Grenier
92517 Boulogne Billancourt Cedex, FRANCE