Sommaire
du dossier 35 heures
L'accord
Syntec donne la priorité à l'annualisation
du temps de travail
L'accord de branche sur la
réduction du temps de travail qui concerne les
cabinets d'études, les SSII, les sociétés
de conseil et d'ingéniérie est daté
du 22 juin 1999 et porte le nom du syndicat des
entreprises de ce secteur qui l'a rédigé,
le Syntec. Aux dires de plusieurs responsables d'entreprises,
il va plus loin que la deuxième loi Aubry sur
la "réduction négociée du
temps de travail". L'article 2 du chapitre 1 du texte du Syntec stipule
en effet que la durée conventionnelle du travail
sera "fixée à 35 heures à
compter de la date d'effet de l'accord". La loi,
quant à elle, propose une période de transition
avant d'arriver en 2002 aux 1 610 heures annuelles.
Les entreprises pourront faire travailler leurs salariés
37 heures par semaine en l'an 2000 (soit 1 690 heures
par an), et 36 heures en 2001, ce qui correspond
à un total annuel de 1 645 heures. L'accord Syntec s'écarte encore de la deuxième
loi en préconisant l'annualisation du temps de
travail dans les entreprises de la branche. En ce sens,
il définit trois "modalités de gestion
des horaires" : standard, réalisation de
missions, et réalisation de missions avec autonomie
complète. La première s'appuie sur la
durée annuelle de référence de
1 610 heures avec un maintien de la rémunération,
et les deux autres sur 219 jours de travail maximum,
avec une rémunération au moins égale
à 115 % du minimum conventionnel de la catégorie
pour la deuxième, et 120 % pour la troisième. Un certain nombre de dispositions sont applicables aux
modalités standard : la compensation des suractivités
et des sous-activités, la planification indicative
trimestrielle, et un certain nombre de points sur les
heures supplémentaires. Le maximum hebdomadaire
par exemple ne peut excéder 46 heures, ou
43 heures sur 12 semaines. Celles qui arrivent
résiduellement en fin d'année sont soit
payées avec imputation au contingent, soit remplacées
par un repos équivalent. Dans tous les cas, elles
ne peuvent dépasser 90 heures si l'entreprise
a choisi l'annualisation, avec une majoration possible
de 40 heures en cas d'accord spécifique. La formation fait l'objet d'une innovation au sein de
l'accord. Il s'agit du co-investissement, qui prévoit
pour celles considérées comme diplômantes
ou homologuées par l'Etat que le collaborateur
participe au financement en imputant 50 % à
son compte de temps disponible. Les jours de repos récupérés
à l'initiative du salarié sont d'un sur
trois en cas de formation, et de deux sur trois dans
les autres cas. Le reste des dates de congés
est fixé par l'entreprise. L'accord a été signé pour l'instant
par les syndicats CFDT et CFE-CGC. Dans le même
temps, il se retrouve contesté en justice par
la CGT et FO qui ont saisi le tribunal de grande instance
de Paris pour réclamer son annulation. Les deux
syndicats non signataires lui reprocheraient d'être
entaché d'illégalité, et de constituer
un support de travail négatif pour l'élaboration
de certaines mesures de la deuxième loi concernant
les ingénieurs et les cadres. L'affaire passe
devant les magistrats le 14 décembre prochain.
(Jeudi 25 novembre 1999)
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Dossier réalisé
par François
Morel Copyright: Benchmark Group
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