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Interviews |
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Ransom Love
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CEO
et fondateur |
Caldera
International
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"Nous
voulons unifier Linux et Unix" |
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Moins connue que d'autres acteurs de l'univers Linux, la société
américaine Caldera
est cependant présente depuis 1994 sur ce marché.
Elle a résolument pris un nouveau tournant avec le rachat
de SCO (Santa Cruz Operation), un acteur historique du marché
d'Unix pour les entreprises. Son nouveau cheval de bataille
est maintenant l'unification d'Unix et de Linux. Cette opération,
lui permet de plus d'acquérir une taille critique en
la dotant de plusieurs filiales présentes sur le plupart
des marchés-clés du système libre.
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Propos recueillis par Ludovic Blin le 26 juin
2001
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JDNet
Solutions : Que vous a apporté l'acquisition de SCO ? Celle-ci
est elle effective ?
Ransom Love.
Cette acquisition est maintenant effective (NDLR: Caldera France
a été créé au mois de mai, sur la base de la filiale française
de SCO). Elle nous a apporté deux chose: d'une part un réseau
commercial important, puisque SCO dispose de 18 filiales, irriguant
82 pays. Elle nous apporte aussi une technologie qui nous manquait:
un Unix traditionnel, qui nous permet d'attaquer le marché des
back-offices des entreprises. Nous voulons maintenant unifier
Unix et Linux.
Quand
prévoyez-vous d'être rentable ?
Nous pensons atteindre l'équilibre dans quatre trimestres,
à partir de la fin du trimestre en cours.
Quels marchés visez vous ?
Nous visons le marché des applications réseaux, avec notre produit
OpenLinux qui s'addresse notamment aux xSP (ISP, ASP ...) et
nous couvrons les besoins d'administration de parcs de serveurs
Linux avec notre produit Volution. OpenUnix est quant à
lui destiné aux back office des entreprises, et peut tourner
sur des grosses machines. Nous avons aussi co-développé avec
IBM AIX5L, qui peut tourner sur des machines dotées de processeurs
Itanium. Tous ces systèmes peuvent être administrés depuis notre
plate-forme Volution. Par ailleurs, nous avons racheté la société
Acrylis pour élaborer Volution Online, une plate-forme
d'administration à distance par internet.
Vous intéressez-vous toujours
à Linux sur le poste de travail ?
Ce n'est plus un objectif prioritaire. Nous fournissons une
plate-forme Linux à nos revendeurs à valeur ajoutée, qui peuvent
la personnaliser pour leurs client. Je ne pense pas que Linux
va remplacer Windows sur le poste de travail tel quel. Cela
se fera probablement par l'intermédiaire d'applications spécifiques
et personnalisées.
Quelles sont vos spécificités
par rapport aux autres sociétés Linux ?
Nous sommes une société orientée produit
et non pas orientée services, comme beaucoup d'autres
acteurs du monde Linux. Je pense d'ailleurs qu'il y aura une
phase de consolidation parmi tous ces acteurs. Nous sommes attachés
au modèle de vente indirecte. La vente directe ne représente
que quelques pour cent de notre chiffre d'affaire, et nous ne
souhaitons pas développer cet axe. Nous préférons
passer par notre réseau de distributeurs et de revendeurs
à valeur ajoutée.
Quels sont vos partenaires en Europe
?
Nos partenaires sont avant tout globaux. Il s'agit d'IBM, Oracle,
Bull, Unisys, Siemens, Fujitsu, et d'autres.
En quoi le marché européen est-il différent
du marché américain ?
Le marché européen grossit plus vite que le marché
américain et nous voulons avoir l'opportunité de participer
à cette croissance. L'Europe s'avère en revanche plus
centrée sur les produits, tandis que les USA sont plus centrés
sur les services. Le passage à l'euro devrait de plus être une
époque particulièrement excitante.
Que pensez-vous de la guerre de Microsoft
contre la licence GPL et l'Open Source ?
En ce qui concerne Microsoft, il ne faut pas les écouter mais
regarder ce qu'ils font effectivement. Ils commence à dévoiler
leurs codes sources à leurs gros clients. La licence GPL, bien
qu'elle représente un modèle de développement
incroyablement efficace, est effectivement difficilement compatible
avec les activités commerciales. On peut même dire qu'elle
ne protège pas la liberté commerciale. Nous avons distribué
des produits sous licence GPL, mais aussi sous la licence BSD,
plus adaptée au business bien qu'open source. Il faut peut être
créer une nouvelle licence, à mi-chemin entre les deux.
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Après avoir obtenu une licence en relations internationales
et un MBA à l'université Brigham Young, Ransom
Love a travaillé pour la société texane
CPT et pour IBM. Il est ensuite devenu chef de produit chez
Novell et responsable de Netware pour Unix. Il a fondé
Caldera en 1994 avec Bryan Sparks.
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