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Interviews |
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Jean-François Bensahel
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Président
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ASPIC France
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On
attend de l'ASP beaucoup trop et beaucoup trop vite |
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La location d'applications hébergées suscite beaucoup d'attentes
mais son développement se heurte encore à de nombreux obstacles,
commerciaux, techniques ou juridiques. Le point avec le président
de l'ASP Industry Consortium France (ASPIC).
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Propos recueillis par Cyril Dhenin le 14 juillet
2001
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L'ASP
semble avoir du mal à convaincre les utilisateurs? Quelles
mesures l'ASPIC
France compte prendre pour "éduquer" le
marché ?
Jean-François Bensahel
: Après l'engouement, l'heure semble au rejet. Je
crois que tout le monde attend
beaucoup de choses de l'ASP
et beaucoup trop vite. Je ne cesse de le répéter:
ce marché est tout jeune et il se heurte encore à
plusieurs obstacles. Tout d'abord, l'ASP introduit un nouveau
rapport à la propriété qui suppose une
évolution des mentalités. Autre frein, le comportement
des éditeurs dont la stratégie commerciale ne
prend pas en compte l'ASP.
Beaucoup demandent encore aux prestataires ASP
de leur acheter à l'avance un certain volume de licences
traditionnelles ce qui, bien entendu, est en contradiction avec
le modèle de l'ASP.
Enfin, il faut aussi répondre à toutes les questions
juridiques que pose ce type d'externalisation.
Quelles
actions comptez-vous entreprendre pour lever ces obstacles ?
Trois groupes de travail
ont été constitués: sur l'enjeu marketing
de l'ASP,
sur l'enjeu des infrastructures et sur l'enjeu juridique. Chaque
groupe a pour mission d'élaborer un plan d'action, par
exemple en idenfiant les différents organismes à
rencontrer : les fédérations professionnelles,
les autorités de régulation
comme l'ART, les ministères...
L'un
des freins à l'ASP ne réside-t-il pas aussi dans
le modèle même ? On a le sentiment que le coût
d'acquisition des clients est trop élevé pour
des prestataires qui facturent quelques centaines de francs
des services applicatifs ?
Vous abordez-là
un problème de fond que certains tentent de résoudre
aujourd'hui en développant une stratégie commerciale
indirecte.
Qui
seront les bons prescripteurs pour ces services ASP?
Je ne peux pas vous fournir
une réponse universelle. Pour certains services, les
prestataires informatiques seront bien placés, pour d'autres
il sera peut-être préférable de passer par
d'autres réseaux de professionnels, comme les experts
comptablse par exemple.
Comment
catégoriser aujourd'hui l'univers des prestataires ASP
?
Aux yeux des utilisateurs,
le paysage concurrentiel peut sembler complexe. Nous trouvons
en effet des offres pour les petites entreprises et pour les
grandes, des services applicatifs horizontaux et métiers,
le tout étant distribué en direct ou via un réseau
de partenaires. En croisant ces six critères, vous obtenez
toutes les typologies possibles des acteurs qui oeuvrent sur
ce marché. Au final,
le marché se professionnalise et se spécialise,
ce qui représente tout de même une bonne nouvelle...
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L'ASP Industry Consortium (ASPIC) compte 800 membres - dont
50 en France - qui travaille sur la définition du cadre
(technique, juridique et commerciale) de l'ASP. Jean-François
Bensahel, président de l'ASPIC France, est aussi président
du directoire de ASP-One Europe, filiale du groupe Prologue
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