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Interviews |
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Jean-Christophe Bernadac
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Directeur
technique |
Cosmosbay
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"L'heure
est venue pour les Web Services de franchir l'étape de
l'industrialisation" |
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Jeune de seulement deux jours, la création de la
Web
Services Interoperability Organization (WS-I) suscite
déjà bon nombre de commentaires, notamment
de la part des sociétés de conseil et d'intégration
impliquées dans ces architectures. Premier point
de vue donc, avec Jean-Christophe Bernadac, de Cosmosbay.
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Propos recueillis par
Cyril Dhenin le 08 février
2002
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La
création d'un consortium comme le WS-I vous semble-t-elle
répondre à un réel besoin ?
Jean-Christophe Bernadac:
Très
clairement Oui. Je pense même qu'il devenait urgent
de créer un tel organisme. Les Web Services sont
au milieu du guet: d'un côté la pression
médiatique et l'offensive marketing des fournisseurs
ne cessent de s'accentuer sur cette problématique;
de l'autre les utilisateurs commencent sérieusement
à se poser des questions et nous demandent de plus
en plus souvent dans le cadre de leurs projets d'explorer
cette piste. Autrement dit, l'heure est venue de tenir
les promesses. Problème: de nombreux points doivent
encore être résolus...
Vous
pensez à l'absence de protocoles pour garantir
la sécurité ou l'intégrité
des processus complexes que les Web Services pourraient
traiter ?
Pas
seulement. Il existe surtout aujourd'hui un réel
risque de divergence qui menace l'interopérabilité
des Web Services. Pour travailler, il nous faut impérativement
et rapidement des outils de tests, des guides d'implémentations,
des modèles d'applications ainsi que leur code
source, des modèles d'architecture, etc. Et c'est
justement ces outils que le WS-I entend fournir.
A
vos yeux, les travaux du WS-I ne vont pas doublonner avec
ceux du W3C ?
Non, je ne pense
pas. Le W3C est très occupé à coordonner
une architecture globale qui s'inscrit dans un projet
à long terme. Nous devrions assister à une
répartition des rôles entre W3C et WS-I semblable
à celle qui a été mise en place avec
l'Oasis autour des déclinaisons de XML. Le W3C
a définit les grandes spécifications génériques
et l'Oasis s'est occupé des tests de compatibilité.
Une
organisation comme la WS-I aura-t-elle une légitimité
suffisante pour assumer une telle mission ?
Je ne vois pas pourquoi
ce ne serait pas le cas. La démarche de la WS-I
est assez similaire à celle qui a été
mise en place pour le standard
J2EE. Et sa légitimité devrait être
tout aussi forte, d'autant que l'industrie du logiciel
semble s'y rallier massivement. En quelque sorte, la WS-I
représente une chance de donner aux Web Services
une légitimité industrielle.
Pour
l'heure, on attend encore Sun...
Dans le domaine des
Web Services, Sun a tenté de jouer cavalier seul,
notamment en tentant d'aspirer les Web Services dans le
modèle Java/J2EE. Son ralliement aux Web Services
reste encore ambigue comme en témoigne ses récentes
interfaces de programmation XML qui ne font pas référence
au protocole SOAP (protocole fondateur des Web Service,
ndlr). Aujourd'hui, je crois cependant qu'ils pourront
difficilement tourner le dos au consortium WS-I.
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