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Interviews

Didier Loth
Directeur général adjoint des services,
Conseil général de l'Oise

"Le retour sur investissement de notre extranet fournisseur est facile à calculer"
          

Les exemples de projets Intranet / Internet dans les collectivités locales sont de plus en plus nombreux. Retour, avec Didier Loth, sur l'apport des technologies Web dans l'administration, les solutions retenues, les applications mises en place, et la conduite du changement, à travers l'exemple du Conseil Général de l'Oise.

Propos recueillis par Jérôme Morlon le 12 juillet 2002 .

JDNet Solutions. Les grandes administrations (Les Finances notamment, mais aussi L'Education nationale) mettent en place des projets Internet / Intranet de grande ampleur. Les collectivités locales, toutes proportions gardées, sont-elles en retard de ce point de vue ?
Didier Loth. A la lecture d'enquêtes récentes, on a l'impression que les collectivités locales sont en décalage. Je serais plus nuancé. Certaines d'entre elles ont des projets tout à fait intéressants, mais ce sont des projets moins volumineux que ceux des grands ministères, et souvent non médiatisés, car non mis en avant par les collectivités concernées. Et puis bien sûr, les collectivités ne disposent pas des budgets d'un programme comme Copernic par exemple.

Les communes sont-elles plus avancées que les conseils généraux ?
Mon opinion personnelle est que les communes ont structurellement plus de motifs pour lancer des projets car elles sont plus en relation directe avec le grand public. Un Conseil Général comme celui de l'Oise ne s'adresse pas, pour sa part, à la totalité des habitants du département, et plutôt à des catégories de population (personnes agées, handicapées...) où la proportion des internautes est plus faible. Et au niveau régional, n'en parlons pas! Aussi est-il discutable d'épingler le retard des régions ou des départements par rapport aux communes dans l'ouverture des sites web au grand public.

Que changent les récents décrets d'application du nouveau code des marché publics concernant les nouvelles technologies, et que reste-t-il à faire ?
Beaucoup de choses. Après avoir critiqué la frilosité du nouveau code, il faut se féliciter et féliciter la DAJ (Direction des Affaires Juridiques) du MINEFI de la rapidité de parution des décrets d'application énonçant les principes des enchères sur Internet (en septembre 2001) et de la dématérialisation (en avril 2002). Il y a déjà beaucoup à faire avec tout cela. Le potentiel est important. Même si pour l'instant l'achat aux enchères est limité aux fournitures courantes.

Vous avez expérimenté dès décembre 2000 l'achat de fournitures via Internet, grâce au système d'enchères inversées. A l'époque, vous aviez déjà réalisé une économie substantielle. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Notre dernier appel d'offres portant sur des achats de fournitures courantes avec enchères inversées sur Internet nous a permis de réaliser une économie encore plus importante, de l'ordre de 35%. Mais ce résultat n'est pas lié uniquement à l'enchère, qui n'est qu'un outil: il tient aussi à la démarche adoptée en amont dans la définition du besoin. Le Conseil Général de l'Oise a construit à cette occasion un catalogue privé de 310 articles, chacun associé à un montant de commande minimal et maximal. Dans ces conditions, les fournisseurs sont enclins à des remises plus importantes. En outre, il était demandé la fourniture d'un système de commandes dématérialisées en mode ASP (l'application étant hébergée sur le serveur du fournisseur), ce qui se traduit par des économies sur le coût de traitement administratif de la commande chez le fournisseur. Nous tendons finalement vers l'e-procurement.

Quels sont les autres principaux projets Internet / Intranet mis en œuvre au Conseil général de l'Oise ?
Nous disposons d'un Intranet de communication que nous faisons évoluer. Nous avons ainsi récemment amélioré notre moteur de recherche en utilisant un outil opensource, par exemple. Mais nous voulons aussi rendre cet intranet plus dynamique, en déconcentrant la publication sur les services, notamment. Par ailleurs, nous avons un module d'e-Learning en mode ASP (solution Online FormaPro), etc. Pour ces projets, nous avons mis en place un plan de formation des équipes techniques aux technologies issues du monde de l'Internet, mais également de nouveaux recrutements. En termes d'infrastructure, nous généralisons progressivement une architecture unifiée autour de bases de données Oracle, de serveurs sous Unix et Windows NT, et de postes clients sous Windows; avec une évolution en cours vers le client-léger dans la mesure où les éditeurs sont en mesure de fournir ce type de solutions.

Vous avez mentionné l'utilisation d'un outil opensource. Le logiciel libre, très implanté dans l'administration, est-il un choix prioritaire ?
Nous effectuons de la veille technologique, et nous ne pouvons ignorer l'opensource, même si on peut s'interroger sur le point de savoir si, effectivement, les coûts sont réduits par ce biais. Cela dit, l'opposition libre-propriétaire, qui prend parfois une tournure idélogique, pollue quelque peu le débat.

Comment le Conseil Général de l'Oise a-t-il fait adopter ces différents outils ? A-t-il été nécessaire d'être directif ou l'adhésion a-t-elle été spontanée ?
Il y a eu une forte implication à l'échelon de la direction générale, mais cela ne suffit pas. Il faut savoir répérer les bons relais parmi les collaborateurs, et ne pas se reposer sur la seule chaîne hiérachique. Leur mise en valeur est également importante, et puis il est nécessaire d'éviter les "usines à gaz", et de faire la démonstration que les outils mis en place rendent service: ainsi des menus de cantine, par exemple, très utilisés; ou des comptes-rendus des réunions sur la négociation relative à la mise en place de l'ARTT. Des projets de workflow et de groupware ne viennent qu'après. En termes de promotion, nous avons mis en place des réunions de sensibilisation, utilisé notre journal interne et la messagerie électronique, notamment.

Quels investissements ont été réalisés ? Quelle en est la rentabilité ?
Notre budget informatique & télécom, au Conseil Général de l'Oise, se monte à 22 millions de francs, ventilé de la manière suivante: informatique de production & logiciels métiers : 30%, bureautique élargie: 23%, infrastructure informatique et télécom (incluant les PABX et le trafic voix-données): 40%. Les projets de e-Administration ne représentent à ce jour que 7%. Le retour sur investissement de notre extranet fournisseur est facile à calculer: le projet nous a coûté 100 000 francs, à rapporter au salaire d'un équivalent temps plein consacré aux réponses au téléphone.

Quels sont les chantiers à venir au Conseil Général de l'Oise ?
Aujourd'hui, notre Intranet communiquant est accessible depuis tout poste connecté sur le réseau, soit 1000 postes sur 1500 personnes. Nous réflechissons à mettre en place des bornes d'accès pour le personnel non encore atteint. En 2003, nous allons aussi adresser la population d'itinérants du Conseil Général. La fréquentation est bonne, car 90% des personnes concernées se connectent à l'Intranet, mais cela dépend des périodes. Il est nécessaire de sans cesse réactiver l'intérêt pour l'Intranet, de susciter la curiosité. Pour cela, nous allons demain passer à un système de push et à un Intranet personnalisé. Nous allons également, à terme, nous orienter vers le workflow (gestion des congés, des formations, etc...) tout en remettant à plat certaines procédures à cette occasion.


Diplômé de Sciences-Po et de l'ENA, Didier Loth a commencé une carrière administrative dans le corps préfectoral avant de rejoindre la Mairie de Paris de 1985 à 1990, en tant que chargé de mission à la direction du service informatique, puis sous-directeur à la direction de l'architecture. Après un passage dans le privé entre 1990 et 1996, il rejoint, à son retour dans l'administration, le secteur des collectivités locales en tant que directeur général des services du conseil général du Lot-et-Garonne. Il est, depuis août 1999, directeur général adjoint des services du conseil général de l'Oise.

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