Christian Penel vient d'être nommé directeur
des ventes de System 21, l'ERP édité
par JBA Presys, filiale à 100 % de JBA
Holdings Plc. rachetée par Geac Corporation
le 20 septembre dernier. A la tête d'une
équipe de 20 personnes, il est chargé
de développer cette offre en France, notamment
dans les secteurs du textile et de l'agro-alimentaire
pour lesquels System 21 est spécialement
adapté.
Propos recueillis le 1er octobre 1999 par François
Morel
JI:
Pouvez-vous nous présenter votre société
JBA Presys ?
Christian Penel : Nous sommes issus de la fusion
entre JBA, éditeur européen d'ERP depuis 1981,
et Presys, société française d'édition
de progiciels de ressources humaines et de gestion financière
depuis 1977. La fusion s'est opérée en 1997.
Presys cherchait à accroître son spectre logiciel,
et JBA sa présence en France. Aujourd'hui, JBA Presys
représente 420 personnes pour un total chez
JBA de 3 200 de par le monde.
Quelles
sont les motivations qui vous ont amené à
prendre ce poste ?
JBA
Presys dispose d'une présence importante sur le middlemarket,
le marché des entreprises dont le CA varie de 200 millions
à 1 milliard de francs. Je travaillais auparavant
chez EDS France, dont l'intérêt se porte plus
particulièrement vers les grands comptes. Or, en
tant que Lyonnais, mon centre d'intérêt était
de développer des programmes d'intégration
d'ERP dans les régions, ce qui convient tout à
fait à JBA Presys.
Quelle est la stratégie
de JBA Presys vis à vis de System 21 ?
Notre stratégie est à la fois verticale et
horizontale. L'approche verticale se concentre principalement
sur 4 métiers : l'agro-alimentaire, le textile,
l'automotive, et l'électronique-assemblage. La stratégie
horizontale se déploie autour du noyau dur de System 21
générique. Elle prend en compte la gestion
de la production, la gestion commerciale, la distribution,
le service après-vente, la finance...
Quels
sont vos relations avec les intégrateurs ?
Par
tradition, nous sommes nous même intégrateurs.
Ceci dit, nous commençons à nous appuyer sur
IBM, avec qui nous entretenons déjà de bonnes
relations. En tant que premier revendeur à valeur
ajoutée de stations AS-400, nous sommes partenaires
d'IBM, sans participation au capital.
L'ERP
System 21 est-il packagé ou personnalisé
?
L'offre
verticale est en quelque sorte packagée car
elle fait appel à des modules métiers.
Par exemple System 21 Style est destiné
aux industries de l'habillement et de la chaussure,
et permet la gestion par marques, la gestion des collections,
des cycles saisonniers, des délocalisations...
Mais peut-on réellement parler de pack, puisque
nous fournissons une offre autour de System 21.
Il s'agit en fait d'une solution intégrée
de gestion entourée de services à valeur
ajoutée, comme le paramétrage.
Horizontalement, par exemple, la partie financière
est une architecture complètement intégrée
multi-devises qui prend en compte entre autres la
paie et les immobilisations. Cette offre permet de
sortir des modèles budgétaires classiques.
Quels
sont les changements structurels au sein des entreprises
clientes ?
Le
corollaire voulu d'un investissement ERP est d'améliorer
la réactivité, la flexibilité, et de
donner aux décideurs des moyens d'exercer leur stratégie.
Tout en haut de l'ERP, on trouve le système décisionnel.
Notre métier est d'accompagner les entreprises dans
leurs choix.
A
qui se destine votre offre ?
Nous
ciblons le middlemarket, des entreprises comme les PME-PMI
au CA inférieur à 1 milliard de francs
ou les filiales de grands groupes. Nous avons précisément
2 300 clients de System 21 dans le monde,
dont 85 en France et 800 au Royaume-Uni. Parmi eux, on peut
citer Dunlop, Mc Douglas, Dim, Rossignol, Mephisto, Aiwa,
Hellerman... En totalité, JBA Presys représente
environ 1 700 clients en France.
Quel
est son prix ?
Le
coût de mise en oeuvre d'un projet s'étend
de 1 million à 10 millions de francs. La
partie licence concerne un tiers du prix. La licence seule
ne sert à rien s'il n'y a pas à côté
tous les services d'accompagnement.
Vers
quels axes de développement comptez-vous porter System
21 ?
Notre
objectif est de porter notre offre vers la business intelligence,
le commerce électronique, et les nouvelles technologies
liées au Web, comme intranet, java et HTML.
Que
va apporter l'intégration de @ctive Entreprise ?
C'est un générateur
de processus qui permet de décrire l'ensemble des
tâches et des process de l'entreprise, en environnement
actif. Une entreprise d'emballage de jambons, par exemple,
doit pouvoir faire évoluer le conditionnement d'un
jambon entier sous forme de tranches, sans changer d'ERP.
Avec @ctive Entreprise, vous allez chercher des processus
standards, et System 21 va générer
les programmes pour le changement de process.
Quel
est le marché ERP le plus porteur ?
Le marché des entreprises
moyennes, ou middlemarket, est actuellement le plus intéressant.
L'ERP peut leur apporter une véritable valeur ajoutée.
Par secteur, les industrie font plus appel aux progiciels
de gestion intégrés que les services, et
particulièrement celles qui ont une problématique
de gestion de la chaîne logistique.
Quelles
sont vos prévisions concernant ce marché ?
La tendance du marché devrait
s'inscrire entre 20 et 25 %. De fin 98 à
juin 99, le réingéniering par rapport à
l'intégration coincide avec les corrections liées
au bug. Après l'an 2000, l'ERP va croître
plus vite que le l'ensemble du marché de l'informatique
en général.
Quelle
croissance attendez-vous pour JBA Presys ?
Aujourd'hui, nous sommes dans un
ratio de 30 % avec System 21 pour 70 %
avec Presys. Notre objectif est de doubler notre business
pour notre troisième exercice de l'an 2000 sur
notre offre ERP. Nous sommes en phase de pente ascentionnelle
forte avec un ordre de montée de 30 à
35°.
De
1979 à 1985, Christian Pénel a été
successivement ingénieur puis directeur commercial
chez Wang France Sud, ainsi que directeur commercial de
MC2, une SSII spécialisée dans l'intégration
de systèmes et l'édition de progiciels de
gestion électronique documentaire (GED). Avant
de rejoindre JBA Presys, il bénéficie d'une
expérience importante chez EDS France des grands
projets d'intégration et des marchés sectoriels
du middlemarket dans les régions.
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