J2EE / .Net
: Etat des lieux
Par le JDNet
Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0207/020729_j2ee_net_intro.shtml
Vendredi 26 juillet 2002
Avec
l'apparition de la plate-forme .Net de Microsoft l'année dernière,
le modèle J2EE semble s'être trouvé un adversaire de
taille sur le terrain des architectures d'intégration. Certes,
la fameuse
spécification Java de Sun marque déjà profondément
les systèmes d'information. Ce qui est encore loin d'être
le cas de son concurrent. Selon Gartner Dataquest, les éditeurs
de solutions J2EE se placent en tête des ventes sur ce segment
en termes de parts de marché. L'éditeur de Palo Alto
arrivant juste derrière (voir le tableau ci-dessous).
Classement
des principaux éditeurs de serveurs d'applications
|
Editeur
|
Part
de marché
|
BEA
|
34%
|
IBM
|
31%
|
Sun
|
9%
|
Iona
|
3%
|
Sybase
|
1%
|
Reste
du marché
|
22%
|
Dataquest
mai 2002
Retour aux origines...
A l'origine, J2EE (pour Java 2 Enterprise Edition) est précisément
conçu en vue de standardiser le mode d'exécution des
serveurs d'applications Java, et faciliter ainsi le portage de solutions
métier par ces derniers. Ce modèle d'architecture est élaboré
par le JCP (Java Community Process).
Lancé en 1995, cet organisme dirigé par Sun regroupe
plusieurs centaines d'éditeurs (voir
la liste). Aujourd'hui, la spécification J2EE répertorie
un peu plus d'une dizaine de services. Connexion aux bases de données,
échange et routage de messages entre applications, exécution
de pages Web côté serveur combinant HTML et codes Java,
gestion de l'invocation de briques métier, etc. Ses fonctions
couvrent l'ensemble des éléments nécessaires
à la gestion client/serveur et à l'intégration
d'applications.
Qu'en est-il de .Net ? Initié
en septembre 2000 soit cinq an après la création du
JCP, il s'agit en premier lieu d'une marque utilisée par Microsoft
comme porte drapeau de son virage vers la "Webisation" totale
de son offre. Au delà d'une opération de communication,
.Net renvoie également à une nouvelle génération
de produits dessinant les contours d'une architecture concurrente
du modèle J2EE. Dans le sillage d'une pléiade de langages (C#,
etc.), elle s'articule autour d'un module d'exécution baptisé
CLR (pour Common Language Runtime), l'équivalent de la machine
virtuel Java (JVM) chez J2EE.
Des philosophies opposées
Cet historique met en valeur une différence de stratégie
profonde entre Sun et Microsoft dans la manière de bâtir
leur modèle respectif. Pour preuve : à la différence
du premier, le second ne pouvait jusque là prendre place sur
le créneau des serveurs d'applications. Même si il affiche
depuis longtemps déjà les fonctions d'une telle solution,
celles-ci restaient encore réparties entre son système
d'exploitation (Windows) et son serveur (Internet Informations Server
- IIS). L'un prenant en charge l'exécution des applications
et l'autre celle des interfaces client. Au total, ce découpage
empêchait Microsoft d'être classéparmi les éditeurs
de serveurs d'applications...
Avec le lancement de la plate-forme .Net, Microsoft prend pied sur
ce terrain. Baptisé Windows .Net Server, la prochaine version
de Windows 2000, version professionnelle de son système d'exploitation,
intégrera en effet le serveur IIS. Il s'adossera également
au socle de la plate-forme .Net, soit le fameux CLR.
Les Web Services : nouveau terrain
d'opposition ?
Qu'apporte de plus le CLR comparé aux précédents
moteur des systèmes d'exploitation de Microsoft ? Il permet
d'exécuter des composants applicatifs par le biais de commandes
SOAP (Simple Object Access Protocol) lancées depuis des plates-formes
distantes. Sorte d'interface interapplicative universelle, ce mode
d'invocation XML est désormais connu sous le terme "Web
Services". Un processus que n'intègre pas encore J2EE
(1.3), en attendant sa prochaine version... qui devrait être
lancée fin 2002 début 2003.
Classement
des plates-formes les plus utilisées en vue de déployer
des solutions à base de Web Services
|
.Net
|
36%
|
J2EE
commercial
|
27%
|
J2EE
libre
|
37%
|
Benchmark
Group avril 2002
Pour l'heure, le déploiement
de Web Services à l'aide d'une plate-forme J2EE nécessite
de compléter cette dernière de codes propriétaires
ou de briques de logiciels libres. Une contrainte qui n'empèche
pas J2EE de supplanter .Net... y compris dans ce domaine (voir le
tableau ci-dessous).
Microsoft prend les mesures de ce semi échec
Il faut reconnaître que Sun a joué habilement. En ouvrant
ses technologies à des partenaires (via le JCP), l'entreprise
a réussi à donner au modèle J2EE/Java le statut
d'un standard sans en perdre le contrôle. Ce succès s'estime
toutefois davantage en termes de rayonnement technologique que de
parts de marché - comme le montre les chiffres de Gartner Dataquest...
Face à J2EE, Microsoft
fait figure de challenger. Arrivée tardivement, la stratégie
.Net a mis du temps à faire son entrée dans la gamme
de produits de l'éditeur. Visual Studio.net est disponible
depuis seulement quelques mois et l'édition .Net de la version
professionnelle de Windows est toujours dans les cartons. Malgré
la gigantesque opération d'évangélisation lancée
par Microsoft autour de ces nouvelles technologies, son initiative
se heurte en outre au poids de l'existant informatique. Mais également
aux regards des décideurs qui considèrent souvent d'un
mauvais il cette jeune technologie qui entend concurrencer J2EE,
architecture fruit d'un historique d'une dizaine d'année.
Bien consciente de ces manques, la firme de Redmond compte mettre
un coup d'accélérateur à son plan de développement
autour de .Net (voir
l'article concernant la récente profession de fois de Bill
Gates sur le sujet). Cette volonté suffira t-elle à
inverser la vapeur ? Nous consacrerons prochainement une série
d'articles visant à comparer la réalité des deux
plates-formes.
[Antoine Crochet Damais, JDNet]
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