Mercredi dernier, lors d'une conférence,
Bill Gates a fait un premier bilan sur .Net, sujet qui
n'en finit plus. Deux ans après le lancement du
projet, tout ne s'est pas passé exactement comme
prévu pour .Net. Le président de Microsoft
a décrit l'état d'avancement du projet,
et tracé les grandes lignes de son évolution
future, tournée vers les environnements étrangers
à Microsoft et le partenariat.
Bill
Gates dresse un premier bilan mitigé
Le premier bilan de .Net
pourrait se résumer à la phrase de Bill
Gates : "D'un certain point de vue, nous somes
allés plus loin que prévu, et d'un autre
nous sommes allés moins loin". Voilà
qui en dit long sur les résultats mitigés
du programme .Net.
Bill Gates a rappelé les objectifs fixés
à la création de .Net, dont la vocation
est de construire "des logiciels pour relier des
informations, des gens, des systèmes et des appareils".
Lancé en septembre 2000, le programme a été
évalué par le dirigeant de Microsoft.
Il estime que les parties outils et infrastructure d'une
part, et ralliement de l'industrie autour des Services
Web d'autre part, ont été des réussites.
En revanche, les progrès des développements
dans le domaine des logiciels en tant que services ont
été jugés assez faibles. D'autres
objectifs qui n'ont pas encore encore été
atteints, mais sur lesquels Microsoft souhaite continuer
à travailler, ont été cités
(les connexions sécurisées entre les entreprises,
par exemple). .Net My Services, autre exemple, devait
être un coffre fort digital accueillant et délivrant
des informations personnelles tout en fournissant une
gamme de services allant de la communication au commerce.
Microsoft avait beaucoup investi dans ce projet et espérait
que les tarifs payés par les clients allaient
couvrir les frais de fonctionnement, ce qui n'a pas
été le cas. Une erreur qui s'avère
plus politique que technologique.
Des récentes critiques avaient fait état
du manque d'innovation technologique de .Net. Bill Gates
a concédé que .Net était "une
couche de plus sur une technologie déjà
existante".
Et maintenant
.Net phase 2...
Nous voilà donc
au début de ce que Microsoft appelle la "phase
2" de .Net. La nouvelle politique de Microsoft
est claire : rendre .Net accessible de n'importe quel
environnement. Un lien a récemment été
créé vers le serveur Apache. Celui-ci
est utilisé par plus de la moitié des sites Internet,
selon un sondage Netcraft. Redhat, un des principaux
vendeurs de la technologie Linux, s'appuie sur Apache.
Cette opération participe d'une volonté de lier .Net
à des outils populaires non disponibles depuis l'environnement
Microsoft. L'accès récent aux bases de données Oracle
depuis .Net (voir
notre article) en est un autre exemple.
De nombreux projets sont en friche. La sécurité
informatique est un des domaines concernés. Après
le projet Palladium le mois dernier (voir
notre article), de nouveaux outils assurant un transport
sécurisé des données devraient
bientôt voir le jour. Citons le projet Trustbridge,
qui permet de créer des ponts sécurisés
entre entreprises.
Une nouvelle version de la base de données SQL
Server est également prévue au programme.
Elle s'appuiera sur une nouvelle architecture de stockage,
censée faciliter la recherche et l'utilisation
des données. De plus, la nouvelle version de
Windows .Net Server est en phase finale de test.
Selon le directeur général de Microsoft,
Steve Ballmer, "l'idée même du projet
est née de ce climat d'austérité
économique. Les budgets des DSI se resserrent
et .Net s'adapte à ce contexte. Il permet de
réutiliser les applications existantes, et donc
il limite les coûts. C'est une approche architecturelle
de l'intégration". Economiquement parlant,
le futur de .Net passe par le partenariat. Dans la conjoncture
actuelle, Bill Gates pense que la réussite de
la plate-forme réside dans le support qui va
être fourni par les partenaires : les revendeurs
indépendants et les consultants.
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