ERP : face à la consolidation du marché, les clients s'organisent
Par JDNet Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0402/040217_erp.shtml
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Mardi 17 février 2004

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En moins de trois ans, le secteur des progiciels de gestion intégrés (PGI) a subi une très forte consolidation. Microsoft s'est ainsi emparé de Navision et de Great Plains, le groupe financier SSA Global Technologies a acquis Infinium, Baan et EXE Technologies, Scala Business Solutions et Epicor Software ont fusionné.

Parallèlement, Ariba a racheté Freemarkets, CDC Software (Chinadotcom) a procédé au rachat de Ross Systems puis de Pivotal, Best Software (groupe Sage) s'est porté acquéreur de Timberline Software et, bien entendu, PeopleSoft a mené à bien l'acquisition de J.D. Edwards. Cette dernière opération a été suivie de l'OPA hostile d'Oracle sur le groupe ainsi constitué, opération dont le dénouement est toujours attendu.

Inquiétude des clients
Derrière ce mouvement de fonds, inévitable, naturel et souhaitable pour certains, se pose néanmoins la question de savoir, pour d'autres, quelles conséquences le nombre de plus en plus réduit d'acteurs peut avoir sur les clients et surtout, comment ces derniers peuvent s'adapter aux évolutions continuelles induites par ces rachats et, le plus souvent, aux abandons progressifs de certaines gammes de produits.

"Les clients sont inquiets par rapport à la pérennité de l'éditeur qu'ils vont choisir. Sans s'inquiéter immédiatement, ils sont plus sensibles qu'avant à ce critère d'évaluation. Cela renforce d'autant plus leur sentiment de se mettre dans une position où ils sont pieds et poings liés à l'éditeur retenu, comme ils le sont déjà à beaucoup d'autres fournisseurs", commente Jean-Luc Deixonne, directeur de programme chez Cap Gemini Ernst & Young (et auteur de "Piloter un projet ERP", publié chez Dunod).

Des groupes de pression se constituent
Aux Etats-Unis, 15 000 anciens clients de J.D. Edwards se sont regroupés au sein d'une association - baptisée Quest - afin d'interroger les protagonistes de l'OPA Oracle / PeopleSoft sur leur devenir après l'éventuelle transaction (qui reste soumise à l'approbation des autorités américaines et européennes).

Déjà, suite au rachat de J.D. Edwards par PeopleSoft en juin dernier, l'association a été très active pour que le calendrier et les modalités d'intégration de l'offre J.D. Edwards dans celle de PeopleSoft lui soit communiqués dans les meilleurs délais. Le mois prochain, le co-président d'Oracle - Charles Phillips - interviendra même lors d'une des réunions de Quest afin de répondre aux questions de ses futurs clients potentiels.


Conserver une saine concurrence
Le nombre actuel de grands éditeurs d'ERP (SAP, PeopleSoft et Oracle), semble convenir aux grands comptes. C'est en tout cas l'avis de Joël Templier, vice-président "enterprise solutions" chez CSC : "Sur le marché des grandes entreprises, je souhaite que le mouvement de concentration n'aille pas trop loin. Il est important d'avoir le choix, entre les trois grands, dont les philosophies sont d'ailleurs très différentes."

Mais, d'un autre côté, l'actuel mouvement de concentration peut présenter certains avantages. Tout d'abord, face à de grosses structures, les clients sont à peu près certains de la pérennité de leur fournisseur de logiciel. Souvenons-nous de la zone de turbulences qu'a traversvée l'éditeur Baan et qui a entraîné l'arrêt du support de ses produits, avant que son rachat par Invensys n'intervienne.

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Par ailleurs, "le fait que les produits s'interconnectent de plus en plus facilement - notamment les modules gestion de la relation client et ceux de la chaîne logistique - permet aux clients de diversifier leurs choix, et donc de se préserver d'une certaine pression des éditeurs", poursuit Joël Templier. Les clients conçoivent désormais mieux de faire tourner l'ERP d'un grand éditeur tout en y adjoignant un module CRM d'un autre éditeur, ce qui leur laisse une certaine marge de manoeuvre.

Cela dit, le mouvement de consolidation répond à une tendance très affirmée de baisse des ventes de nouvelles licences ERP, constatée depuis trois ans. Selon Gartner Group, la baisse a été de 23% en 2001, de 9% en 2002 et elle devrait avoisiner les 7% en 2003. Dans le même temps, le cabinet d'analyse prévoit que le nombre de fournisseurs et d'éditeurs IT (tous secteurs confondus) sera diminué de moitié d'ici deux ans. Pour contre-balancer ce phénomène, le nombre d'associations de clients inquiets va sans doute augmenter...
[Fabrice Deblock, JDNet]



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