Quelles sont les grandes tendances technologiques de la sécurité physique en 2025 ?
Face à l'augmentation des cyberattaques et à la complexification des menaces physiques, les entreprises doivent renforcer leur sécurité afin de rester compétitives.
Les technologies émergentes transforment profondément les entreprises, bouleversant à la fois les usages personnels des collaborateurs et les processus internes. Présentes à tous les niveaux, elles redéfinissent les pratiques et les stratégies. Le secteur de la sécurité physique n'échappe pas à cette révolution technologique : face à la montée des menaces cyber et physiques, à l’importance croissante de la gestion des données, ainsi qu’à la nécessité d’optimiser les coûts et l’efficacité énergétique, les acteurs de la sécurité doivent sans cesse s’adapter.
Pour répondre aux exigences de performance et de protection des entreprises, de nouvelles approches émergent, certaines tendances passées reviennent sur le devant de la scène, tandis que d’autres disparaissent progressivement.
Tendance 2025 n°1 : Les entreprises optent pour des solutions hybrides
Selon le bilan 2024 Numeum, le marché de la sécurité informatique en France connaît une forte dynamique, avec un chiffre d’affaires atteignant 4,6 milliards d’euros en 2024, soit une croissance de 11,9 %. Cette hausse résulte d’investissements croissants et d’une tendance à l’externalisation pour faire face à l’intensification des risques et à la complexification des menaces. Une étude réalisée en 2024 par Nutaxis révèle que 78 % des déploiements informatiques en France s’effectuent encore majoritairement dans des centre de données ou sur cloud privé (sur site ou hébergé), faisant de ce modèle la norme dominante. Cependant, l’entreprise prévoit qu’à l’horizon 2027, les infrastructures hybrides, cloud et multicloud, connaîtront une forte expansion, avec une montée en puissance des déploiements de cloud hybrides.
Cette dynamique s’observe également dans le secteur de la sécurité physique. Si les entreprises françaises ont longtemps exprimé des inquiétudes quant à la sécurité des données issues de la vidéosurveillance, les solutions hybrides démontrent aujourd’hui leur capacité à renforcer la protection de ces données. Que ce soit en raison de nouvelles réglementations, ou de préoccupations liées au contrôle des données, aux coûts ou à l’efficacité énergétique, elles continueront d’offrir la flexibilité nécessaire pour concevoir des architectures évolutives et adaptées aux besoins de chaque entreprise.
Tendance 2025 n°2 : l’IA devient un standard dans la sécurité physique
Alors que l’intelligence artificielle s’installe progressivement au sein des entreprises (13 % des entreprises françaises disposent d’une solution d’IA, selon le dernier baromètre Numeum), son rôle stratégique s’étend désormais au domaine de la sécurité physique. Si les technologies d’apprentissage profond connaissent un essor fulgurant en analyse d’image, l’IA générative permet encore de franchir un cap. Outre son usage courant pour la génération de texte, de voix et d’images, elle se distingue également par sa capacité à analyser de grandes quantités de données, ce qui en fait un atout essentiel pour la sécurité physique, en particulier dans la vidéoprotection.
Intégrée aux systèmes de vidéosurveillance, l’IA permet non seulement d’optimiser l’expérience client et de suivre ou améliorer les processus industriels, mais aussi de gérer efficacement les flux humains. Par exemple, grâce à des solutions de comptage de personnes sur un parvis ou dans des espaces publics, elle permet de réguler l’accès, de prévenir les situations de surpopulation et d’améliorer la gestion des flux en temps réel.
Les modèles d’IA générative sont volumineux et nécessitent une puissance de calcul importante, soulevant ainsi la question du coût (financier et environnemental). Un travail considérable est mené pour réduire la taille des modèles tout en maintenant la qualité des résultats. L’essor de l’IA ne fait que renforcer l’adoption des architectures hybrides comme standard.
Différentes formes d’IA – de la reconnaissance d’objets basée sur l’apprentissage profond à l’IA générative – peuvent fournir des niveaux de service variés. Par exemple, l’IA générative peut assister les opérateurs grâce à une interaction en langage naturel, mais elle requiert encore une puissance de traitement conséquente. En revanche, les analyses basées sur l’apprentissage profond, comme la reconnaissance avancée d’objets, peuvent être directement intégrées aux caméras de surveillance.
À terme, ces modèles pourront être partiellement exécutés sur les caméras elles-mêmes tout en offrant des résultats de haute qualité. Parallèlement, des progrès sont réalisés pour réduire les biais, les hallucinations et les risques de décisions erronées.
Cette évolution ouvrira la voie à une transformation radicale de l’efficacité des opérations de sécurité. Les algorithmes seront capables d’interpréter une scène et de réagir aux anomalies en analysant divers types de données (visuelles, audio, radar, etc.). Cela permettra d’adopter des capacités plus proactives et fournira des informations précieuses pour la planification à long terme.
Tendance 2025 n°3 : la qualité de l’image revient sur le devant de la scène
L’analyse automatisée par IA redonne à la qualité d’image un rôle central dans la sécurité physique. Les caméras haute résolution, capables de couvrir de vastes zones avec un nombre réduit d’appareils, fournissent des données détaillées indispensables aux algorithmes d’IA. Une image de haute qualité permet une reconnaissance d’objets plus fiable et une détection d’anomalies plus précise, tout en allongeant la distance de détection, ce qui améliore la performance globale des systèmes de vidéoprotection.
Tendance 2025 n°4 : la durabilité s’impose comme un facteur déterminant
Le baromètre Numeum révèle que 64 % des entreprises françaises mènent au moins une action en faveur d’un numérique responsable, qu’il s’agisse du recyclage des équipements, d’achat de matériel reconditionné ou d’écoconception. La durabilité est ainsi devenue un critère essentiel dans le choix des solutions technologiques, y compris en matière de vidéosurveillance.
Désormais, la clé réside dans la capacité des supports logiciels à maintenir l’infrastructure en service dans la durée. Sans maintenance régulière, même les technologies les plus avancées risquent de devenir rapidement obsolètes. En 2025, les entreprises privilégieront donc des équipements fiables, associés à des solutions logicielles performantes, garantissant une rentabilité accrue et une adaptation continue aux avancées technologiques.
En 2025, la sécurité physique dépasse la simple protection des infrastructures pour devenir un levier stratégique essentiel à la compétitivité des entreprises. Qu’il s’agisse d’adopter des solutions hybrides, d’intégrer l’IA ou de miser sur des technologies durables, les entreprises doivent désormais s’appuyer sur l’innovation pour faire face aux mutations futures et à l’essor des menaces physiques et numériques.
Les investissements massifs annoncés par le Président de la République au Sommet de l’IA 2025 à Paris, destinés à la construction de 35 data centers et d’un campus dédié à l’IA en France, mettent en perspective un défi fondamental : la sécurisation de ces sites. Cette réflexion essentielle pour pérenniser la souveraineté technologique de l’Europe en la matière laisse entrevoir des besoins inédits, qu’il faut dès à présent anticiper.