L'intelligence artificielle est la prochaine révolution du secteur financier

Les nouvelles technologies sont aujourd'hui devenues un véritable atout concurrentiel et plus particulièrement dans le secteur de la finance. Aujourd'hui, l'IA semble être la réponse à la prochaine vague d'innovation dont le secteur a besoin.

Historiquement, quand il s’agit d’adoption de nouvelles technologies, les banques et les assurances ont longtemps été à la pointe de l’innovation. Par exemple, le système télégraphique était encore une idée novatrice lorsque la Western Union a commencé à l'utiliser pour effectuer des transferts d'argent au milieu du XIXe siècle. La banque en ligne a fait son apparition au milieu des années 1990 bien avant que la plupart des gens ne disposent d'une adresse mail. Aujourd'hui, le secteur de la finance est en pleine ébullition car les entreprises fintech challengent le secteur bancaire legacy en convertissant les clients fidèles et de longue date à des méthodes nouvelles et innovantes de gestion et à des nouveaux types de services. Dans ces changements, on remarque aussi que la pandémie actuelle du Covid-19 a impacté la façon dont les banques travaillent et beaucoup doivent se challenger pour faire face à la nouvelle réalité qui nous confronte.

La révolution technologique des systèmes financiers que nous vivons depuis quelques années maintenant a jusqu'ici principalement porté sur la connexion des personnes et la collecte de données. Cependant aujourd’hui, il faut essayer d’aller plus loin et plus vite. L’intelligence artificielle a tellement fait de progrès que l’IA semble prête à apporter la prochaine vague d'innovation dont le secteur a besoin. Avec sa capacité grandissante à lire, à analyser et à valoriser les données collectées, son potentiel d’influence sur le secteur est en pleine accélération et ceci, sans oublier son rôle dans la détection des fraudes. Les banques d'investissement, les banques de détail et les assureurs devraient toutes bénéficier des atouts qu’elle apporte. Cependant il semblerait qu’il y ait un paradoxe entre l’intérêt porté aujourd’hui au potentiel de l’intelligence artificielle sur le secteur financier et le déploiements d’initiatives concrètes.

En effet une récente étude réalisée par la revue anglophone The Economist intitulée IA: Le futur des services financiers, a révélé que si la confiance dans les investissements en IA est élevée, peu de décideurs du secteur semblent agir activement et profiter des promesses de l'IA à court terme. Sur les 200 dirigeants interrogés travaillant dans le secteur de la finance et de l’assurance en Europe, en Asie et en Amérique du Nord, seulement 15% confirment mettre à profit l’IA aujourd’hui au sein de leurs organisations, contre 86% qui ont déclaré prévoir une augmentation de leurs investissements liés à celle-ci au cours des cinq prochaines années.

Je trouve intéressant que les personnes interrogées aient clairement indiqué dans cette étude que l'intelligence artificielle allait transformer leurs entreprises de plusieurs manières à terme, notamment en stimulant de nouveaux produits et services, en ouvrant de nouveaux marchés ou de nouvelles industries et en ouvrant la voie à l'innovation. Mais qu’en même temps paradoxalement ces mêmes personnes n’en voient pas vraiment l’utilité à plus courts termes. En y regardant de plus près, il semble que les freins à l’adoption de l’IA dans un futur proche gravitent autour de deux axes principaux.

Tout d’abord, à mon sens les entreprises manquent de solutions qui permettent un alignement tangible entre leur activité quotidienne et leurs résultats commerciaux. Aujourd’hui pour être compétitif il faut aller de plus en plus vite. Les moyens d’analyses de la donnée sans IA ne sont pas assez rapides. Par les temps qui courent, il est essentiel que les entreprises puissent avoir quotidiennement et rapidement une vision d’ensemble mais aussi une analyse très fine et pertinente de leurs activités. Cette capacité de remontée de l’information à la demande et cette granularité de l’analyse de celles-ci ne sont pas réalisables sans intelligence artificielle. Rien ne sert d’essayer d'identifier d’intégrer de nouveaux paramètres aux solutions existantes. Il faut au contraire se pencher sur des cas d'utilisation spécifique et évaluer dans quelle mesure l'introduction de l'IA peut aider le processus de décision en affinant les données à étudier.

Un autre obstacle important à surmonter est l’accès aux données. Par les temps qui courent, on doit aller de plus en plus vite. Il est essentiel que l’accès aux données se démocratise en quelques sortes et que les personnes qui sont au contact quotidien de l’activité de l’entreprise, quelle qu’elle soit d’ailleurs, puisse accéder aux données dont elles ont besoin avec un haut niveau de granularité, sans dépendre des data analystes ou de remontées longues et fastidieuses des informations recherchées. Plus on est capable d’accélérer ce processus plus on obtient des données pointues et à jour. Améliorer les compétences des collaborateurs et leur capacité décisionnelle en matière de données afin qu'ils puissent utiliser les systèmes d'IA à leur plein potentiel doit être une priorité. C’est à mon sens par la formation que les avantages concurrentiel qu’apporte l’intelligence artificielle pourront être amplifiés. C’est d’ailleurs de cette manière que nous agissons dans nos vies respectives chaque jour. Dès que nous avons un doute, ou une question, nous cherchons la réponse. Pourquoi agirions-nous différemment dans un contexte professionnel ?

Certes, la capacité à aligner les résultats commerciaux avec l’activité quotidienne en facilitant l’accès à la donnée sont des axes importants à appréhender pour toute organisation. Grâce à l’intelligence artificielle les possibilités et les bénéfices sont tangibles. En effet dans l’étude mentionnée, il est confirmé que les organisations qui intègrent l’IA pour mieux maîtriser leurs données sont capables d’alimenter une toute nouvelle vague de croissance en damant le pion à la concurrence, tout en réduisant leurs coûts opérationnels, en augmentant la productivité de leurs employés et en améliorant la satisfaction de leurs clients. Le graal tant recherché par bon nombre d’organisations aujourd’hui.