L'IA générative, entre promesses d'une révolution et prudence nécessaire  

Dans le paysage en constante évolution de la technologie, l'Intelligence Artificielle (IA) a toujours été un phare d'espoir et de promesse, présentée comme la panacée pour pratiquement chaque secteur

Dans le paysage en constante évolution de la technologie, l'Intelligence Artificielle (IA) a toujours été un phare d'espoir et de promesse, présentée comme la panacée pour pratiquement chaque secteur qu'elle touche. Cela est particulièrement vrai dans le domaine de la cybersécurité, où les enjeux ne pourraient être plus élevés. Les éditeurs de solution, dans leur quête incessante pour devancer les menaces cyber, se sont souvent appuyés lourdement sur la vague de l'IA, enveloppant leurs produits dans une mystique pilotée par l'IA. Mais grattez sous la surface, et la réalité révèle souvent une vérité moins glamour : de nombreuses soi-disant "solutions IA" ne sont que des fonctionnalités codées en dur parsemées de capacité en statistiques.

Pendant des années, le rôle de l'IA dans la cybersécurité a été accueilli avec scepticisme, et à juste titre. L'industrie a appris, les dents serrées et avec une acceptation réticente, que le chemin vers la crédibilité était pavé d'honnêteté concernant les capacités de l'IA. Moins d'automatisation, moins de "magie", et une reconnaissance plus simple de ce qui se passait réellement sous le capot : l'apprentissage automatique (machine learning), pur et simple. Cette approche, bien qu'elle manque de l'allure des grandes promesses de l'IA, représentait un véritable progrès. Elle offrait une base solide sur laquelle la crédibilité de l'IA dans la cybersécurité a commencé à se construire lentement.

Et voici l'IA générative (Gen AI), le dernier acte du cirque de l'IA, prêt à provoquer des remous dans le domaine de la cybersécurité, une fois de plus.

Avec son avènement, nous sommes prêts à répéter l'histoire, menaçant de défaire la respectabilité durement gagnée que l'IA avait commencé à acquérir dans notre domaine. Gen AI, avec tout son potentiel, risque de rallumer les flammes du marketing sur-hypé que la cybersécurité venait juste de commencer à atténuer. La perspective d'envelopper l'IA dans une autre couche de fioritures marketing, sans une évaluation sobre de ses implications, est alarmante, pour le moins qu'on puisse dire.

Nulle part cette préoccupation n'est plus palpable que dans l'adoption précipitée de solutions pilotées par l'IA, comme celles utilisant ChatGPT, dans les outils de cybersécurité. L'idée d'intégrer des modèles d'IA générative comme composant central des solutions de sécurité, sans un examen approfondi des risques et des implications, est franchement terrifiante. L'idée de diffuser des vulnérabilités sur l'internet ouvert,  vers un éditeur de LLM privé, sous le prétexte de tirer parti de l'IA générative, est un pari qui trahit une incompréhension fondamentale des enjeux impliqués dans la cybersécurité.

Soyons clairs : les Modèles de Langage à Grande Échelle (LLM) et l'IA générative ont leur place dans la boîte à outils de la cybersécurité. Leur potentiel pour innover et simplifier certains aspects de la sécurité est indéniable. Cependant, leur intégration dans notre panoplie de sécurité doit être abordée avec prudence, pragmatisme et une mesure. La précipitation à adopter ces technologies, poussée par l'attrait du marketing et la pression pour rester à la pointe de la technologie, ne doit pas se faire au détriment des progrès que l'apprentissage automatique a réalisés dans l'établissement de la crédibilité de l'IA dans la cybersécurité.

La voie à suivre exige de l’équilibre. Nous devons exploiter le potentiel de la Gen AI tout en restant profondément conscients des responsabilités uniques inhérentes au domaine de la sécurité. Cela signifie des tests rigoureux, une reconnaissance transparente des limitations, et un refus ferme de laisser les récits marketing dépasser la réalité de ce que l'IA peut et ne peut pas faire pour la cybersécurité. En procédant ainsi, nous pouvons nous assurer que l'IA continue d'évoluer comme un allié précieux dans notre lutte continue contre les menaces cybernétiques, plutôt que de revenir à un mot à la mode qui mine les progrès qu'elle cherche à promouvoir.