Retour sur la conférence ALL.In à Montréal 2024 les 10, 11 et 12 septembre 2024

En collaboration avec le cluster Digital 113 et ECCP, j'ai participé à la conférence ALL.In à Montréal, les 10, 11 et 12 septembre 2024 : dynamisme, IA éthique et IA Gen dans sa phase pré-ado.

En collaboration avec le cluster Digital 113 et ECCP, j’ai participé à la conférence ALL.In à Montréal, les 10, 11 et 12 septembre 2024. Ce salon international était organisé par ScaleAI (cluster d’innovation Canada regroupant notamment le MILA et le CEIMIA).

Ce rendez-vous m'a offert un panorama captivant de l'évolution de l'IA au Canada et de nombreuses inspirations pour la France. 

Synergies et dynamisme 

Avant même le début de la conférence ALL.IN, j’ai pu m'imprégner de l’ambiance de la scène tech de Montréal grâce à une visite très inspirante du MILA (Institut québécois d’intelligence artificielle) ainsi que du CENTECH.

L'énergie et la cohésion entre les acteurs de l'IA étaient palpables. Montréal abrite non seulement de nombreuses start-ups, mais aussi des géants comme Meta, Google, et Microsoft. J'ai ressenti une véritable dynamique commune, un écosystème où chaque acteur semble avancer dans la même direction.

Cette introduction était aussi l'occasion de rencontrer des clusters européens représentant divers pays tels que la République tchèque, la Bulgarie, la Lituanie, l'Espagne, le Portugal, et l'Italie. Cette diversité a enrichi les échanges, révélant des visions variées mais complémentaires de l'avenir de l'IA.

L'IA éthique et responsable à l'honneur

La conférence ALL.IN s'est démarquée par une approche résolument orientée vers l'IA éthique et responsable. Contrairement à l'approche souvent très technique des conférences américaines, ici, à Montréal, on ressentait une volonté profonde de bâtir une IA alignée sur des valeurs morales. C'est une orientation que le gouvernement québécois et canadien semblent adopter pour se différencier de l'approche plus "all-in" technologique des États-Unis, sans mauvais jeu de mots.

Il est à noter que la France était invitée d’honneur de cette deuxième édition et pour l’occasion, un grand pavillon “France” regroupait quelques grandes entreprises comme L’Oréal, Alstom, Thalès ou encore OVH.

J’ai eu l'opportunité de rencontrer Bruno Guglielminetti, une figure emblématique de la tech québécoise, et Guillaume Avrin, coordonnateur national pour l'intelligence artificielle en France. Nous avons échangé sur les politiques IA respectives de nos pays, avec un focus particulier sur la manière dont Montréal et le Québec avancent dans ce domaine. 

La rencontre avec Hugo Larochelle, responsable Google DeepMind, a également été marquante. Son travail sur les initiatives AI for Good et AI for Social a mis en lumière des applications de l'IA au service du bien commun, comme la détection des feux de forêt et l'amélioration des systèmes de santé. Cela démontre que l'IA ne se résume pas à des gains de productivité, mais peut également servir la société de manière plus large.

L'IA (IA Gen) dans sa phase de “pré-ado”

La conférence ALL.In rappelle l’événement incontournable de la tech en France : VivaTech par certains aspects. Cependant, ce qui m'a frappé, c'est le constat que l'Amérique du Nord n'est pas aussi en avance que l'on pourrait le penser par rapport à l'Europe sur l'adoption de l'IA et de la Gen AI en entreprise. 

Nous entrons dans une phase de "pré-adolescence" de l'IA générative : les solutions deviennent un peu plus matures, moins "gimmick". Là où il y a quelques mois, il semblait que chaque produit devait avoir son "petit bouton IA" pour attirer l'attention, on voit maintenant des applications plus réfléchies, visant une intégration réelle dans les processus métier.

Cependant, des obstacles demeurent, notamment sur les questions juridiques, de propriété intellectuelle, et de gestion des données. La législation n'a pas encore rattrapé la vitesse des avancées technologiques, posant des défis pour l'adoption de l'IA, surtout dans les grandes entreprises. 

Prenons l’exemple d’un développeur qui utilise un assistant au coding : le développeur code une ligne et l’assistant en code trois. D’où sortent ces trois lignes de code ? Sur quel jeu de données ont-elles été entraînées ? Et quelle est la législation en vigueur ?

Trois domaines se démarquent : la MedTech, la HealthTech, et l'utilisation de l'IA dans la supply chain et la logistique. L'industrie 5.0, qui met l'accent sur l'humain, les valeurs et la durabilité, s'affirme également comme une tendance clé, ajoutant une couche de "sens" à l'industrie 4.0.

Conclusion : L'Europe, loin d'être à la traîne

En conclusion, cette conférence a confirmé que l'Europe est loin d'être à la traîne dans la course à l'IA. L'écosystème québécois est dynamique et ambitieux, mais nous ne sommes pas en reste. La bataille n'est pas perdue, bien au contraire : il faut continuer à courir, à accélérer, et à développer une IA qui nous ressemble, à la fois éthique, innovante, et ancrée dans les besoins de la société.