IA 2025 : 3 mythes à déboulonner et 3 tendances à anticiper
L'année 2024 a vu des investissements massifs dans l'IA, une explosion de start-up et une généralisation des implémentations à l'échelle. Que nous réserve 2025 ?
Certains prédisent un essoufflement de l’engouement pour l’IA générative. Pourtant, distinguer mythes et faits reste crucial pour identifier les tendances. Le retour sur investissement de l’IA est-il encore lointain ? Son impact sur l’emploi est-il négligeable ? S’agit-il d’une évolution ou d’une révolution ? Panorama des enjeux et des tendances pour cette nouvelle année.
Les 3 mythes de l’IA à déboulonner, et pourquoi ils sont démentis par les faits
Mythe n°1 : L’impact métier de l’IA générative est encore lointain
Si vous étiez traducteur, graphiste ou documentaliste ces deux dernières années, l’irruption massive des grands modèles de langage (LLM) a dû bouleverser votre quotidien. Ceux qui ont maîtrisé rapidement ces outils ou se sont spécialisés dans des niches ont pu s’en sortir. Mais ce n’est qu’un début ! L’IA générative ne disrupte pas seulement les métiers de la connaissance, elle révolutionne déjà la R&D, et va bientôt transformer des chaînes de valeur entières, avec des gains potentiels de plusieurs points de PIB. Ce n’est pas une coïncidence si 59 % des PDG voient l’IA comme la technologie la plus impactante des trois prochaines années. Il faut s’y préparer.
Mythe n°2 : L’IA générative ne remplacera jamais les humains
Nous avons tous entendu cette affirmation réconfortante : « Les humains ne seront pas remplacés par l'IA ; ils seront remplacés par d’autres humains utilisant l'IA ». Certains affirment même que l’IA créera plus d’emplois qu’elle n’en détruira. Est-ce vrai ? Les données brossent un autre tableau : jusqu’à 40 % des tâches administratives pourraient être automatisées, 30 % dans le service client, 25 % en finance. Et l’arrivée imminente des agents autonomes (« Agentic AI ») annonce des bouleversements plus profonds encore. Certes, les employés qui resteront se verront confier des tâches à plus forte valeur ajoutée. De nouveaux métiers verront le jour : directeurs de l'IA, formateurs en IA, éthiciens en IA, etc. L’impact sur l’emploi sera néanmoins massif. Attention aux mutations à venir !
Mythe n°3 : L’IA générative n’est qu’une solution parmi d’autres
Partout, nous voyons déjà tous les éditeurs de logiciels ajouter des APIs vers les LLM. Mais la solution consiste-t-elle simplement à ajouter une surcouche d’IA à des écosystèmes informatiques déjà complexes ? Ou bien l’IA générative est-elle l'occasion tant attendue de véritablement moderniser et repenser les systèmes d’information ? Ce n'est pas un hasard si les agents intelligents apparaissent comme une tendance stratégique. L'avenir n'est peut-être pas d'ajouter plus de complexité à des systèmes fragiles, vieux de plusieurs décennies, mais de profiter de cette révolution pour les simplifier, les rationaliser, voire de les réinventer.
2025 et l’IA : les trois tendances stratégiques à anticiper, auxquelles il faut d’urgence se préparer
Les données sont claires : nous sommes toujours dans la phase exponentielle de la courbe d’innovation en « S ». Sur le plan technique, l'innovation est florissante dans l’IA multimodale et hybride, l’open-source, les agents autonomes et l’intégration à long terme vers la robotique. Du côté de l'utilisation, l'évolution n'est pas moins frénétique. Trois tendances prennent aujourd’hui de l'ampleur, et seront stratégiques en 2025.
Tendance N°1 : le focus de l’IA va passer de productivité à la réinvention métier
Les cas d’usage de l’IA évoluent rapidement : après s’être concentrée sur le back-office, l’IA s’apprête à transformer massivement l’expérience client, réorganiser les opérations et révolutionner les modèles économiques. L'accent mis actuellement sur les solutions de productivité, avec des applications telles que les copilotes et la génération augmentée par récupération (RAG), n'est que le début du voyage.
Tendance N°2 : Il va falloir apprendre à penser à l’IA de manière « native »
Pour tirer pleinement parti de l’IA, il faudra passer d’un usage opportuniste à une intégration native. Aujourd’hui encore, beaucoup abordent l’IA comme des « immigrants », contraints d’adopter et de s’adapter. La transition vers un état d'esprit « natif » en IA prendra du temps et des efforts, mais elle va être nécessaire. Il va falloir apprendre à collaborer en permanence avec les machines qui vont devenir nos assistants, nos coéquipiers et même parfois nos coachs !
Tendance N°3 : La mise en place d’une gouvernance des risques liés à l’IA devient vitale
L’adoption de l’IA, malgré ses avantages, s’accompagne de nouveaux dangers. Cyberattaques, désinformations alimentées par l'IA et usages non éthiques explosent déjà. Face à ces risques, des nouvelles réglementations commencent à voir le jour, comme l’AI Act dans l’UE. À grandes possibilités, grandes responsabilités ! La sécurité, l'éthique et la conformité de l'IA doivent devenir des priorités, au sein même des conseils d'administration.
Vers 2025 et au-delà
Les sceptiques ont raison sur un seul point : Après la phase d’expérimentation initiale, nous entrons dans la phase très pragmatique du voyage vers l'IA, celle où nous commençons à voir les promesses se réaliser, mais où nous sommes également confrontés aux défis et aux risques de la mise à l'échelle. Il faut d’urgence s’y atteler.
Pour réussir dans ce nouveau monde, il va falloir développer de nouveaux réflexes, compétences et stratégies.
Nous n'avons pour l’instant connu que les premiers signes du raz-de-marée de l’IA.
Préparons-nous maintenant au tsunami !