L'intelligence artificielle : la révolution nécessaire pour une production audiovisuelle durable

L'audiovisuel est à un tournant. Depuis des années, des efforts ont réduit son empreinte carbone : transports rationalisés, logistique optimisée, recyclage des décors…

Pourtant, l’impact environnemental reste colossal : 17 millions de tonnes de CO₂ émises chaque année (ADEME). Face à l’urgence climatique, ces ajustements ne suffisent plus. Il faut repenser le modèle. L’intelligence artificielle (IA) offre aujourd’hui une alternative radicale, capable de réduire jusqu’à 323 fois les émissions d’une production réalisée à l’international, 23 fois moins qu’un shooting extérieur en France et 4 fois moins qu’un tournage en studio. Ces chiffres révèlent une réalité implacable : même les solutions les plus « optimisées » restent largement plus polluantes qu’une production IA.

Une transformation structurelle de la production

L’IA ne se contente pas de réduire l’impact carbone des productions audiovisuelles : elle bouleverse toute la chaîne de production en supprimant les sources d’émissions les plus lourdes.

Moins de déplacements. Les équipes et le matériel n’ont plus besoin de parcourir des milliers de kilomètres pour capturer un visuel / une vidéo.

Zéro décor physique. Plus besoin de construire, d’assembler et de jeter des éléments de scène.

Réduction drastique des besoins en post-production. Un studio IA limite la consommation énergétique liée au stockage et au traitement des fichiers numériques.

Bien entendu, l’IA a aussi un coût environnemental, notamment en matière de consommation énergétique des serveurs et des calculs d’inférence. Mais même en prenant en compte ces paramètres, elle reste la solution la plus sobre parmi toutes les méthodes de production existantes.

L’industrie audiovisuelle face à un choix historique

Depuis plusieurs années, le secteur a amorcé une transition écologique progressive. Cependant, face à l'urgence climatique, certaines avancées semblent encore insuffisantes. N'est-il pas pertinent d'explorer des solutions plus ambitieuses, alors qu'une alternative potentiellement transformatrice pourrait être à portée de main ?

Les marques, les agences, les productions jouent un rôle important dans cette évolution. Il pourrait être nécessaire pour elles de prendre davantage conscience de leur impact et d'intégrer ces nouvelles technologies dans leurs stratégies de production. Elles doivent cesser de craindre le changement et assumer leurs responsabilités.

De même, les studios et maisons de production pourraient envisager d'accélérer leur transformation. Investir dans l'IA ne signifierait pas forcément renier la créativité, mais plutôt l'adapter aux enjeux contemporains.

Enfin, les institutions et régulateurs pourraient avoir un rôle à jouer en soutenant cette évolution. Encourager des productions bas carbone, par des incitations financières ou réglementaires, pourrait être un levier utile pour faciliter l'adoption de ces nouvelles pratiques.

L’avenir semble se jouer aujourd’hui

Nous vivons un moment clé. L’industrie audiovisuelle pourrait choisir de continuer ses efforts d’amélioration progressifs, ou envisager un saut technologique plus conséquent en intégrant l’IA dans ses processus créatifs.

Les chiffres suggèrent qu'il serait possible de produire différemment, sans nécessairement sacrifier la qualité, la créativité, et en évitant de compromettre l’avenir de la planète. L’IA n’est pas une simple tendance, mais un changement civilisationnel qui, comme tout grand changement, s’accompagne d’une nouvelle technologie.

Reste à se demander si nous sommes prêts à l’adopter, et si oui, dans quelles conditions.

Il est temps de tourner la page d’une production carbonée et d’ouvrir le chapitre d’un audiovisuel durable et innovant