Faire de la rance le bastion de l'IA européenne : l'heure de l'offensive a sonné
Chaque jour qui passe creuse un peu plus l'écart de l'Europe avec les États-Unis et la Chine en matière d'Intelligence Artificielle. La France semble avoir pris la mesure du sujet !
Chaque jour qui passe creuse un peu plus l’écart de l’Europe avec les États-Unis et la Chine en matière d’Intelligence Artificielle. La France semble avoir pris la mesure du sujet et les récentes annonces lors du Sommet IA à Paris en février dernier confirme la volonté de l’֤État de rattraper ce retard. D’autant que pour cela, nous ne manquons pas d’atouts !
L’infrastructure : la clé d’une IA souveraine et compétitive
L’Intelligence Artificielle d’aujourd’hui ne repose plus uniquement sur le talent et la recherche, domaines où l’Europe excelle par ailleurs, mais sur la puissance de calcul brute. En 2023, l’entraînement du modèle GPT-4 d’OpenAI aurait nécessité plus de 10 000 GPU haute performance et consommé l’équivalent énergétique de plusieurs milliers de foyers pendant des mois. Or, ces infrastructures, qui déterminent la capacité d’un pays à développer une IA de pointe, sont aujourd’hui largement concentrées aux États-Unis et en Chine. Si l’Europe veut peser, elle doit immédiatement se doter d’un réseau de centres de calcul massifs, capables d’alimenter la prochaine génération de modèles et de garantir notre indépendance technologique.
La France est la mieux placée pour prendre le leadership de cette révolution. En effet, nous disposons d’un atout que nos concurrents n’ont pas : une énergie nucléaire abondante, décarbonée et compétitive. Alors que les centres de calcul américains et chinois tournent au charbon et au gaz, nous avons la possibilité de développer des infrastructures propres, durables et bien plus économiques sur le long terme. Avec 3 gigawatts d’électricité disponibles immédiatement pour ces usages, nous allons bâtir des campus IA de classe mondiale, capables d’attirer les meilleurs talents et de servir d’incubateurs pour les futurs leaders européens de l’IA.
De la dépendance aux géants américains à l’émergence de nos propres champions
Aujourd’hui, l’Europe est un marché de consommateurs pour les modèles américains. OpenAI, Google DeepMind et Anthropic imposent leurs technologies, leurs règles et leurs prix. Nous devons renverser la dynamique et faire en sorte que les grands acteurs étrangers viennent entraîner leurs modèles en France, non par opportunisme, mais parce que nos infrastructures seront les meilleures du marché. Toutefois, pour éviter que l’Europe ne soit qu’un simple relais de croissance pour la Silicon Valley, nous devons surtout accompagner l’émergence d’une IA « made in Europe », portée par des acteurs locaux et une vision alignée avec nos valeurs.
L’exemple de Mistral AI, qui a démontré sa capacité à rivaliser avec les meilleurs mondiaux, prouve que nous avons le potentiel pour bâtir des géants. Mais un acteur isolé ne suffira pas. L’écosystème européen doit désormais accélérer.
L’Europe, avec ses 745 millions d’habitants et son immense pouvoir d’achat, est le troisième marché mondial après l’Asie et l’Afrique. Les entreprises qui s’y développeront bénéficieront d’un terrain d’expansion idéal. Pour cela, nous devons unir nos efforts et créer une véritable alliance entre États, entreprises et institutions, afin de financer massivement cette révolution en alliant infrastructure, recherche et industrialisation de l’IA.
Bâtir une IA française et européenne, écologique et compétitive
L’IA sera le moteur économique et technologique des prochaines décennies. Les États-Unis et la Chine ont compris que cette course ne se gagnera pas avec des demi-mesures. Les Américains ont lancé le programme “Stargate”, financé par des centaines de milliards de dollars pour créer les plus puissantes infrastructures IA du monde. La Chine vise une autosuffisance technologique de 75 % dans l’IA d’ici 2030.
Et, nous ? La France vient d’annoncer un plan de 109 milliards d'euros pour amorcer une série d'investissements majeurs visant à faire de notre pays un leader mondial dans ce domaine. Nous avons les moyens de faire émerger une Intelligence Artificielle qui nous ressemble ; qui ne soit ni calquée sur le modèle ultra-commercial des GAFAM ni soumise à un contrôle étatique absolu comme en Chine. Nous construisons une IA européenne, éthique et durable, respectueuse des valeurs démocratiques et soucieuse de son empreinte écologique. Grâce à nos infrastructures nucléaires et à l’innovation dans le refroidissement des centres de calcul, nous pouvons proposer une IA plus verte et économique que nulle part ailleurs.
La France mène la charge, crée les conditions pour faire émerger les prochains géants de l’IA, et impose sa vision au niveau européen. Le plan de bataille est clair, les investissements massifs et l’ambition industrielle sans compromis. L’IA se joue maintenant, et avec nous !