Les entreprises françaises face à l'IA : s'adapter ou disparaître ?

L'IA représente un levier essentiel pour la compétitivité des TPE et PME françaises. La question n'est plus de savoir si elles doivent l'adopter, mais à quelle vitesse peuvent-elles le faire ?

En février dernier, Paris a été le théâtre d’un sommet décisif sur l’Intelligence Artificielle. Face à la domination des géants américains et chinois, l’Europe continue d’affirmer son ambition à devenir un champion de l’IA. Alors que d’ici à quelques années, 10 à 13 % des métiers seront profondément transformés¹, l’IA constitue un levier incontournable pour les TPE et PME françaises. La question n'est plus de savoir si elles doivent adopter cette technologie, mais à quelle vitesse peuvent-elles le faire pour rester compétitives ?

Une adoption en hausse, mais à deux vitesses

Les entreprises font face à une évolution sans précédent dans le paysage technologique. 79 % des dirigeants de TPE et PME considèrent le numérique comme un levier clé, soit une augmentation de 3 points par rapport à 2023². L’intelligence artificielle notamment, est en train de bouleverser tous les secteurs. En Europe, la part des sociétés utilisant l’IA de manière systématique a bondi de 27 % en 2024, passant d’un tiers en 2023 à 42 % aujourd’hui³. En France, cette adoption s’accélère également : 29 % des TPE (1 à 9 salariés) exploitent désormais des outils d’IA, contre seulement 14 % l’an dernier, et cela ne fait que commencer. Du côté des PME d’au moins 100 salariés, la progression est encore plus marquée, avec un taux d’adoption passant de 28 % en 2023 à 53 % en 2024⁴. 

Cette dynamique témoigne d’un engouement croissant, mais souligne également l’émergence d’une économie de l’IA à deux vitesses, où certaines entreprises prennent une longueur d’avance tandis que d’autres peinent à suivre.

L’IA : moteur de productivité, de croissance et d'emploi

L’adoption de l'IA représente encore un saut dans l’inconnu pour beaucoup. Environ 35 % des entreprises considèrent que le coût est un frein majeur⁵. Cependant, cette réticence semble paradoxale : car parmi celles ayant déjà intégré l’IA, 44 % constatent une hausse de leur productivité et plus de 90 % notent une augmentation de leurs revenus⁶. Contrairement aux idées reçues, l’IA n’est plus l’apanage des grandes sociétés ou des experts du secteur. Les compétences requises pour l’exploiter sont désormais largement accessibles. Grâce à des formations, un accompagnement pour les métiers impactés, et l’utilisation de solutions SaaS (Software as a Service), l’IA est à la portée des TPE et PME, qui peuvent l’adopter sans nécessiter de compétences techniques avancées.

Loin de menacer l’emploi, l’IA est un catalyseur de croissance économique. 65 % des entreprises estiment qu’elle favorisera la création d’emplois, tandis que seulement 7 % anticipent des suppressions de postes⁷. Son véritable atout réside dans l’automatisation des tâches répétitives, libérant ainsi du temps pour des missions à plus forte valeur ajoutée. Il est donc essentiel d’identifier les cas d’usage concrets pertinents pour maximiser sa valeur ajoutée sans altérer l’expérience client. 

La souveraineté des données : un enjeu de taille

Dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques, la protection des données est une préoccupation majeure, avec 49 % des dirigeants exprimant des inquiétudes à ce sujet. Face à cette exigence croissante, la France dispose d’un atout stratégique : des solutions locales, développées en Europe et conformes aux normes de souveraineté des données. Cela souligne l’importance pour les TPE et PME de se digitaliser et d’adopter l’IA en s’appuyant sur des technologies sécurisées, conformes aux réglementations européennes. Ces solutions garantissent à la fois une protection optimale des données et une qualité de service irréprochable, permettant ainsi aux entreprises de renforcer leur compétitivité tout en assurant la sécurité de leurs informations.

Loin d’être une technologie du futur, l’IA façonne déjà notre quotidien et transforme le monde des affaires. Pourtant, son adoption reste timide : seuls 9 % des investissements des TPE/PME françaises concernaient l’IA, et à peine 2 % faisaient l’objet d’un engagement régulier⁸. Ce retard souligne le fossé entre l’utilisation ponctuelle d’outils d’IA générative et l’intégration de stratégies dédiées. Si l’Europe aspire à devenir un leader de l’IA, elle doit redoubler d’efforts pour accompagner les différents acteurs dans cette transition. Un cadre propice à l’innovation, un soutien accru aux TPE et PME, et une politique ambitieuse sont essentiels pour favoriser son adoption à grande échelle.