Journalistes et attachées de presse : le duo gagnant que l'IA ne remplacera jamais

"Votre métier va disparaître. L'intelligence artificielle fera tout." Cette phrase, je l'ai entendue un nombre incalculable de fois.

« Votre métier va disparaître. L’intelligence artificielle fera tout. »

Et à chaque fois, j’ai envie de répondre : “Très bien, que l’IA fasse tout. Mais sans nous, elle ne fera rien de juste.”

Car l’essence de notre métier d’attachée de presse, ce n’est pas la rédaction d’un communiqué ou d’une tribune. Ce n’est pas la compilation d’adresses mails dans un fichier Excel. Ce n’est pas non plus l’envoi automatisé d’une campagne de diffusion.

Notre métier, c’est le lien.

Ce lien invisible mais ultra-solide que nous tissons chaque jour avec les journalistes, les rédacteurs, les chroniqueurs, les pigistes, les chefs de rubrique.

Ce lien qui repose sur une seule chose : la relation humaine.

Oui, notre métier s’appelle "relations presse". Et ce n’est pas un hasard.
Nous sommes au croisement de l’écoute, de la suggestion, de l’opportunité, de l’info utile, de la bonne personne au bon moment. Nous sommes la courroie de transmission entre ce que nos clients veulent dire et ce que les journalistes veulent (ou non) raconter.
Et ça, aucune IA, aussi puissante soit-elle, ne pourra le faire à notre place.

Un métier de terrain, d’instinct, et d’échanges constants

Les gens s’imaginent parfois que nous envoyons des mails impersonnels en rafale, dans l’espoir qu’un journaliste daigne y répondre. La réalité est tout autre.

Nous passons nos journées à échanger, ajuster, réorienter, relancer. À chaud, à froid, au téléphone, par mail, sur WhatsApp, Instagram ou même via un DM LinkedIn.
Un journaliste qui cherche un contact en urgence, une info de dernière minute, une réaction à chaud ? Nous sommes là. Une idée d’angle à creuser ensemble ? On brainstorme. Une indisponibilité de dernière minute d’un invité presse ? On trouve un plan B. Tout ça, en temps réel, en confiance, et souvent dans l’urgence.

Nous ne sommes pas de simples relais. Nous sommes des partenaires éditoriaux, discrets mais indispensables.

Et ce lien-là, celui qui nous unit aux journalistes, ne se décrète pas. Il se gagne, se nourrit, se travaille.

L’IA peut faire beaucoup. Mais pas tout.

Soyons clairs : je ne suis pas technophobe.

J’utilise l’IA. Pour m’aider à structurer un texte, identifier une tendance, gagner du temps sur certaines tâches.

Mais jamais pour remplacer mon rôle de conseil, d’interface, de stratège et de veille permanente.

Parce qu’un bon sujet n’est pas qu’un bon contenu. C’est un bon contenu, adressé à la bonne personne, au bon moment, avec le bon angle.

Et ça, c’est mon métier.

Un journaliste reçoit des centaines de sollicitations par jour.
Alors pourquoi ouvre-t-il mon mail ? Pourquoi me répond-il ? Pourquoi accepte-t-il de traiter mon sujet ?

Parce qu’il sait que j’ai compris sa ligne éditoriale, son rythme, ses contraintes. Parce que j’ai pris le temps. Parce que je ne lui ai pas perdre le sien.

Et ça, ce n’est ni une question de texte, ni d’outil. C’est une question de relation.

La réalité, c’est qu’on travaille ensemble

Attachée de presse et journaliste, c’est un duo. Pas un duel.
L’un sans l’autre, c’est un peu comme un micro sans voix. Une actu sans éclairage. Une

info sans source fiable.

Oui, je propose des sujets. Mais c’est le journaliste qui choisit s’il veut les traiter.
Et souvent, on les ajuste ensemble. On affine, on reformule, on décline.
C’est du travail d’équipe, parfois informel, souvent réactif, toujours humain.

Ce que je défends ici, ce n’est pas juste mon métier. C’est un mode de fonctionnement dans l’écosystème médiatique.

Ce sont ces échanges à toute heure, ces coups de fil improvisés, ces complicités professionnelles qui se construisent avec le temps. Ce sont ces journalistes qui me font confiance, et à qui je dois leur rendre la pareille : avec de la qualité, de la transparence, et beaucoup de réactivité.

Le mot de la fin : notre métier ne disparaît pas.

Il évolue, et c’est tant mieux.

Alors non, notre métier n’est pas mort. Il est en constante évolution. Et c’est précisément pour cela qu’il est passionnant.

Oui, l’IA va transformer certaines tâches. Tant mieux. Cela nous permettra de consacrer encore plus de temps à ce qui fait notre vraie valeur : le lien, la finesse, le sur-mesure, le flair.
Les relations presse ne sont pas un métier de l’ombre. Ce sont des métiers de l’écoute et de la confiance.

Et tant qu’il y aura des journalistes pour chercher des bons sujets, il y aura des attaché·es de presse pour les leur souffler, les affiner, les rendre incarnés.

C’est un travail d’équipe. C’est un duo. Et c’est un métier d’avenir.