Faire de l'intelligence artificielle le fer de lance de la lutte contre la fraude documentaire

À l'heure où 2 entreprises sur 3 sont victimes de tentatives de fraude, seuls les outils basés sur l'intelligence artificielle semblent aujourd'hui assez performants pour endiguer ce phénomène.

La fraude documentaire est devenue un réel fléau et cause chaque année des milliards de dollars de pertes à l’économie mondiale (en 2011, l’ONU estimait déjà que la seule fraude à l’identité représentait 7 600 milliards de dollars au niveau mondial). En cause notamment, l’essor de la digitalisation, qui a engendré la dématérialisation de toutes les démarches administratives dans tous les secteurs : banques, assurances, prestations sociales, immobilier… Aujourd’hui, demander un remboursement, déclarer un sinistre ou ouvrir un compte bancaire n’a jamais été si simple et si rapide. Tout cela s’est accéléré suite à la crise sanitaire et s’inscrit dans une logique d’évolution de la société, devenue un gigantesque monde digital qui ne sait plus fonctionner qu’en temps réel. Mais l’instantanéité et la simplification de ces processus représentent désormais un véritable enjeu économique et sécuritaire pour les administrations et les entreprises. 

Un fléau en croissance exponentielle

Le montant des pertes pour les entreprises victimes de fraudes est estimé à 42 milliards de dollars (entre 2018 et 2020). Parmi les différentes typologies de fraudes, la fraude client est la plus recensée (35% au niveau mondial). La réduction du nombre de points d’accueil physiques et la baisse des effectifs engendrées par la digitalisation sont à pointer du doigt. En valorisant l’instantanéité et en voulant réduire l’intervention humaine à tout prix, le nombre de vérifications a été considérablement réduit, au détriment de la mise en place de nouveaux process digitaux. Mais c’est surtout l’accès toujours plus facile aux logiciels de retouche et aux générateurs de documents qui fait bondir les chiffres de la fraude documentaire (entre 2020 et 2021, l’Agence anti-fraude américaine notait déjà une augmentation de 86%). Plus récemment, la tension économique semble également prendre sa part. La fraude documentaire menace n’importe quelle entreprise, dans n’importe quel secteur d’activité. On la retrouve dans tous types de documents (RIB, papiers d’identités, fiches de paie, factures…) et dans tous les pays. C’est la combinaison de ces facteurs qui la rend de plus en plus complexe et de plus en plus présente, et si difficile à endiguer. 

Et alors que 2 entreprises sur 3 sont victimes de tentatives de fraude, nombreuses sont celles qui ne disposent pas encore d’outils fiables de vérification, ou manquent de temps et d’effectifs pour traiter tous leurs documents. Résultat : des risques financiers importants et une réputation mise à mal qui font peser un risque réel sur leurs activités. 

La fraude est partout, si bien qu’il est parfois difficile de se rendre compte des pertes qu’elle peut générer. D’où un réel besoin de mettre en œuvre des moyens de détection et de contrôle à hauteur de ces enjeux, basés sur l’intelligence artificielle.

L’IA, chef de file de la lutte contre la fraude documentaire

Face à des fraudes toujours plus nombreuses et complexes, les méthodes d’investigation ont besoin d’être améliorées. Grâce à leur puissance et à leurs capacités exponentielles, les outils basés sur l’IA apparaissent à l’heure actuelle comme des modèles indispensables, assez performants pour lutter contre la fraude documentaire et assez pérennes pour anticiper les évolutions. En combinant des analyses visuelles et textuelles par machine learning et deep learning, il est désormais possible de repérer en quelques secondes seulement les modifications effectuées sur un document et de prouver sa non-conformité. La grande force de l’IA repose également sur sa capacité à analyser un nombre quasi illimité de documents instantanément afin d’y décrypter des éléments invisibles pour l'œil humain et ainsi de comprendre des falsifications spécifiques très rapidement. 

Ces technologies, en pleine expansion, ont été rendues possibles ces dernières années grâce à des puissances de calculs qui n’existaient pas jusqu’en 2019 et à de nouveaux data sets composés de données de plus en plus poussées et précises. Les algorithmes s'appuient sur des documents de recherche à l’état de l’art, laissant présager dans les prochaines années une accélération fulgurante du développement de ces solutions.


Malgré leur puissance et leur intelligence, l’efficacité de ces modèles est boostée lorsqu’ils sont combinés à une expertise humaine. Sur ces questions de fraude, il est essentiel qu’elle reste au centre du processus. Désormais équipé d'outils ultra puissants qui le rendent plus efficace dans ses investigations et in fine ses décisions, il devient plus à même de réagir rapidement face à la diversité des cas d’usages.

Sources :

Global Economic Crime and Fraud Survey 2020

Etude fraude 2022 Allianz Trade x DFCG