Les fabricants de smartphones se tournent vers l’intelligence artificielle pour différencier leurs offres

A à l’heure où 1,5 milliard de smartphones ont été vendus en 2016 – ce qui représente un volume très élevé – les fabricants s’efforcent de trouver grâce à l'IA des moyens de se démarquer sur un marché encombré.

Le marché des smartphones est arrivé à maturité et l’innovation n’est plus l’apanage des poids lourds du secteur. Les petites marques et nouveaux entrants venus de Chine ont réussi, grâce à une politique d’investissement massif dans la R&D, le marketing, le branding et la communication, à rivaliser avec les géants de ce champ d'activité. Cette stratégie leur a permis de capter 19 % des ventes de smartphones réalisées dans le monde en 2016. Les fabricants chinois comme Oppo, Huawei et BBK ont ainsi réussi à conquérir des parts de marché à l’échelle mondiale en proposant des smartphones offrant des performances de haute volée, qui ont fait mouche auprès des consommateurs. 

Pour tirer leur épingle du jeu, ces fabricants devront relever un double défi : créer des modèles économiques viables tout en diversifiant leur offre pour s’appuyer sur des atouts complémentaires au hardware. Le succès de ces acteurs se jouera dès demain sur le terrain des services, des contenus et des interactions intelligentes enrichissant l’expérience utilisateur. Les leaders comme Samsung travaillent d’ores et déjà à l’élaboration de nouvelles expériences en misant sur les technologies immersives comme la réalité virtuelle ou en investissant dans la maison connectée et l’intelligence artificielle (IA).

L’essor de l’assistant personnel virtuel

C’est en investissant dans des entreprises facilitant l’intégration d’intelligence artificielle à leurs produits et services ou en nouant des partenariats avec celles-ci que les fabricants de smartphones pourront développer une offre différenciante. C’est ce que cherche à faire Huawei, qui a annoncé lors du Mobile World Congress 2017 que son Mate 9 serait le premier téléphone à intégrer la technologie Alexa. Gartner prévoit ainsi que 20 % des interactions entre un utilisateur et son smartphone se feront, d’ici 2019, via un assistant personnel virtuel (VPA). Cela signifie que la façon dont nous interagissons avec les appareils les plus ancrés dans notre vie personnelle (les smartphones et les wearables) est vouée à évoluer dans les cinq prochaines années et se fera de manière plus intuitive et efficace. Les VPA intègreront de nouvelles capacités et les assistants commeAlexa, avec qui l’on peut tenir des conversations basiques, se mueront en systèmes intelligents capables, dans un futur proche, d’entreprendre des actions à notre place.

Les consommateurs délaissent les wearables et les entreprises s’en saisissent

Les résultats d’une étude de Gartner auprès des consommateurs révèlent une forte progression de l’adoption de montres et aux bracelets connectés au cours des 12 derniers mois, mais nombreux sont les utilisateurs qui finissent par s’en désintéresser. Il faut dire que les fabricants peinent encore à mettre au point l’application "parfaite" pour accompagner ces objets connectés – si tant est qu’une telle application puisse être conçue. Le principal problème des marques est qu’elles ne sont pas parvenues à susciter suffisamment d’intérêt pour ces appareils, qui finissent donc par perdre tout attrait. Nous nous attendons également à une croissance des wearables destinés à s’insérer au creux de l’oreille, ou "hearables". Les interactions vocales avec ce genre d’appareils joueront un rôle clé, et les fabricants commencent dès aujourd'hui à doter ces objets de fonctionnalités prometteuses. Par exemple, dans le domaine du sport et du fitness, un appareil de ce type pourrait se transformer en coach intelligent dont les instructions et encouragements arrivent directement aux oreilles de l’utilisateur. Cela étant, il faudra encore patienter un certain temps avant que l’utilisation de l’IA puisse conférer à ces appareils une intelligence digne de ce nom.

Ceci n’empêche pas les entreprises et les compagnies d’assurance d’envisager de plus en plus sérieusement de doter leurs employés de bracelets de fitness, quitte à les financer. Gartner prédit que, d’ici 2019, 99 % des multinationales sponsoriseront les traqueurs d’activité physique de ceux qui souhaitent s’en équiper, en vue d’optimiser les performances de l’entreprise. Ces dispositifs ont déjà le vent en poupe non seulement aux États-Unis, mais aussi dans d’autres régions. On observe, par ailleurs, un intérêt croissant des entreprises pour les solutions portables permettant de renforcer la sécurité des salariés dans certains métiers, notamment ceux qui travaillent à distance. Ainsi, si l’usage professionnel de dispositifs d’affichage frontal en est encore à son stade embryonnaire, les organisations n’hésitent pas aujourd'hui à expérimenter et à déployer en leur sein des solutions de ce type dans des domaines comme les services de terrain et la fabrication.