Le 28 juin l'Assemblée Nationale a voté définitivement,
le texte sur la liberté de la communication dont
nous vous présentions le contenu le 19 juin dernier
(lire
l'article). Ce texte oblige notamment les hébergeurs
à détenir les coordonnées et adresses
des auteurs de pages personnelles. Pour répondre
à cette obligation, Valentin Lacambre, créateur
et propriétaire d'Altern.org, vient de décider
de suspendre l'accès aux sites qu'il héberge.
Il faut rappeler que l'hébergeur altern.org a été
à l'origine de la réflexion des parlementaires
sur la responsabilité des fournisseurs d'accès
suite à sa condamnation dans la désormais
célèbre affaire Estelle Haliday (lire
l'article de la rubrique juridique sur cette décision).
"Je ne m'attendais
pas à ce que le texte soit voté en l'état,
explique Valentin Lacambre. Je
n'ai aucune envie de me retrouver lundi avec 3 ou 4 huissiers
devant ma porte. De toute façon je n'ai pas d'argent.
Je ne veux pas aller à l'encontre de cette législation.
Je m'interroge également sur la portée de
l'obligation qui est ainsi faite aux fournisseurs d'accès.
Dois-je vérifier les déclarations d'identité
des éditeurs de pages perso? Dois-je leur demander
une copie de leur carte d'identité? Je ne me sens
pas l'âme policière. De toute façon
nous disposions déjà de moyens d'investigation
pour identifier les auteurs de sites avec la conservation
des données de connexion qui permettent de connaître
l'ordinateur de la personne en cause. En fait je ne me vois
pas moi personne physique gérer un fichier de 30.000
personnes."
Visiblement perplexe,
et désabusé, Valentin Lacambre renchérit:"Je
ne sais pas si je vais pouvoir continuer l'hébergement,
j'attends encore quelques jours pour recueillir entre l'avis
de mes avocats et demain je pars rejoindre quelques autres
personnages étranges comme moi à Millau dans
le Larzac. J'espère également pouvoir aller
me baigner et pour le reste on verra la semaine prochaine."
A suivre... [Fabien
Claire, JDNet]