Actualité / Finance  
Lundi 24 juillet 2000

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Netvalue publie ses chiffres et se rebiffe

Six mois tout juste après son introduction retentissante sur le Nouveau marché (+200% de hausse la première semaine), la société de mesure d'audience Netvalue suscite beaucoup d'interrogations. Outre le fait que l'action se situe désormais en-dessous de son cours d'introduction, Netvalue semble également souffrir de la comparaison avec ses rivaux comme MMXI, qui vient de fusionner avec le cabinet d'analyse Jupiter Communication. Enfin, pour couronner le tout, François Blum, PDG de Médiamétrie eRatings, l'autre rival de Netvalue, affirmait récemment dans une interview au JDNet que "trois acteurs dans le monde de la mesure d'audience, c'est trop" et que "NetValue n'est pas capable d'avoir une présence vraiment internationale".
Une dernière remarque qui a légèrement hérissé les dirigeants de Netvalue, dont le souci premier était, hier à l'occasion de la publication de leurs résultats semestriels, de contre-attaquer, chiffres à l'appui.

Pour le premier semestre, le chiffre d'affaires comptable s'élève donc à 6,9 millions de francs et à "16 millions de francs en prenant en compte les contrats signés pour le futur". La société affirme recenser ainsi "plus de cent clients dont France Telecom Mobile, Excite ou ABN-Amro". "On est en ligne avec notre chiffre d'affaires prévisionnel de 43 millions de francs à la fin de l'année, affirme Lennart Brag, le président de Netvalue. Quant au développement international , on est aussi en avance puisque déjà implanté dans cinq pays en Asie, aux Etats-Unis et dans les grands pays européens comme l'Angleterre, l'Allemagne ou la Suède. Et on doit prochainement ouvrir une filiale en Amérique du Sud. On ne peut donc être pas considéré comme un acteur mineur."

D'autant que, selon lui, et contrairement à ce qu'affirme ses concurrents, "il y aura de la place pour trois acteurs". "Si on compte le nombre de sites à l'échelle mondiale, aucune société de mesure d'audience ne peut faire face toute seule. Surtout que, et nos clients nous le disent, la concurrence permet d'affiner les chiffres d'audience puisque les méthodes diffèrent sensiblement."

Néamoins, MMXI/Jupiter Communications, qui peut offrir une solution complète allant des données à l'analyse semble avoir pris une nette longueur d'avance sur Netvalue. La société française avait d'ailleurs senti la menace en signant un accord de partenariat avec Cap Gemini-Ernst & Young dans le même esprit que celui a poussé les deux entreprises américains à fusionner.
"Cette fusion MMXI/Jupiter est un vrai test pour nous", concède Lennart Brag, qui reste toutefois sceptique sur ce mariage. "Ce rapprochement casse, à mon sens, la neutralité de MMXI. Comment pouvez-vous vendre une étude à un client X pour qu'il dépasse son concurrent Y sans vous couper d'un contrat commercial avec ce Y? Nous pensons donc qu'il est bien meilleur de se concentrer sur la mesure d'audience, qui est une donnée brute. On peut ainsi travailler avec toutes les sociétés, y compris si elles sont concurrentes."

Pour séduire de nouveaux clients, Netvalue va donc poursuivre son effort de développement en étoffant sa gamme de services. "On a déposé un brevet pour valider la mesure d'audience sur le Wap, qui est un grand chantier en Europe. On veut par ailleurs se rapprocher des grandes institutions financière en leur proposant un produit adapté. Enfin, on veut accroître et renforcer la qualité des panels où, je le rappelle, nous avons un accord solide avec Taylor/Nelson Sofres." En revanche, un temps envisagée, l'acquisition d'autres sociétés complémentaires semble pour l'instant écartée. "On a avant tout une stratégie de croissance interne. Je rappelle d'ailleurs que nous disposons d'une bonne trésorerie, grâce aux 58 millions d'euros levés lors de l'introduction. Mais à l'avenir, on n'exclut rien. On va surtout attendre de voir ce que donne la fusion MMXI/Jupiter."

Enfin, concernant les vicissitudes du cours de Bourse de Netvalue, Lennart Brag se veut rassurant. "On a délivré nos résultats et ils sont conformes aux objectifs, donc les investisseurs doivent avoir confiance". Certains investisseurs, comme Innovacom, qui détient 14,26% du capital, pourraient pourtant, en théorie, se délester d'une partie de leurs actions à partir du 26 juillet, date de fin de l'engagement de conservation des titres fixé à six mois. Mais l'hypothèse n'effleure même pas Lennart Brag. "Aucun investisseur ne sortira du capital. Ils peuvent effectivement faire une bonne affaire dès maintenant, mais elle sera encore meilleure dans le futur. D'ailleurs, Matignon Investissement, l'un de nos investisseur initiaux, a racheté des actions au mois d'avril, signe de la confiance qu'on nous prête" [NDLR : La société Matignon Investissement et Gestion, qui gère le FCPR Matignon Investissements, a racheté près de 50.000 titres supplémentaires le 12 avril 2000 et détient 10,51% du capital].

[Jérôme Batteau, JDNet]
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