En France, le fameux e-krach
de mars dernier ne semble pas avoir coupé l'appétit
printanier des capital-risqueurs pour le secteur Internet.
Selon le deuxième indicateur Benchmark Group (éditeur
du JDNet), les start-up françaises de l'Internet auraient
levé 2,2 milliards de francs au deuxième trimestre
contre 1,62 milliard au premier. 67 opérations ont
été recensées de début avril à
fin juin. Le montant moyen d'un tour de table s'élève
à 32,8 millions de francs. Ce chiffre était
de 39,2 millions de francs au premier trimestre. Les petits
tours de table d'amorçage des sociétés
ont en effet été beaucoup plus nombreux lors
du deuxième trimestre.
Les trois plus grosses levées
de fonds pour des sociétés grand public ont
été Kelkoo (200 millions de francs en juin),
Canalweb (130 millions de francs en mai) et le groupe FTD
(Seloger.com, Promovacances.com, 80 millions de francs en
mai). Pour les places de marché, c'est ProXchange qui
a réalisé la plus grosse opération avec
230 millions. Eu-supply (130 millions de francs) et Celtipharm
(101,5 millions de francs), complètent le tiercé.
Enfin du côté des prestataires de solutions internet,
c'est Lexiquest, société de traitement du langage
naturel multilingue, qui obtient le financement le plus élevé
avec 150 millions de francs.
L'activité n'a donc pas
faibli en France malgré la déprime boursière
qui a contraint de nombreuses sociétés internet
à repousser leur introduction en Bourse. Néanmoins
les tours de table révélés en avril par
les entreprises ont très bien pu être finalisés
juste avant la purge. Le mois de juin a d'ailleurs été
relativement calme en nombre d'opérations. On notera
également qu'à l'exception notable de Rueducommerce,
qui a levé 100 millions francs en juillet, les marchands
en ligne n'ont quasiment rien obtenu lors des deux derniers
mois. Les prestataires de solutions internet et les places
de marchés les ont visiblement remplacés dans
le coeur des investisseurs. Le bon chiffre du deuxième
trimestre peut ainsi s'expliquer par une inertie des décisions
d'investissement... La rentrée de septembre sera à
suivre de près pour savoir si les VC's ont changé
de stratégie de financement : les premiers échecs
de start-up internet (Alidoo, Stoody...) semblent indiquer
qu'ils ont au moins fait le choix de la sélectivité.
Un phénomène identique
est relevé aux Etats-Unis : le dernier rapport de la
National Venture
Capital Association, indique que les investissements des
capital-risqueurs ont été aussi élevés
au deuxième qu'au premier trimestre. Toutefois si l'on
regarde le seul secteur internet, on constate que les fonds
attribués aux e-marchands ont baissé de plus
de 40%. Un phénomène qui a profité aux
fournisseurs de solutions.
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