Le rôle de la Fevad
(Fédération des entreprises de vente à
distance) est de défendre et représenter la
vente à distance, ainsi que d'informer, de former et
de conseiller ses adhérents. Cette fédération
comprend 260 acteurs de la vente à distance, dont 130
qui vendent sur le Web, que ça soit en B to B ou B
to C. Parmi eux 40 sont uniquement présents sur le
Net, comme Chateauonline.
Aujour'dhui, pas moins de 90% du chiffre d'affaires de la
VPC est généré par les adhérents
de la Fevad. Entretien avec Bernard Siouffi, directeur général,
observateur privilégié de la sphère du
e-commerce.
La
Fevad a lancé l'an dernier, en collaboration avec la
FCD (Fédération des entreprises du commerce
électronique), un label baptisé "L@belsite"
visant à rassurer les cyber-consommateurs. Où
en est-on de cette initiative ?
Nous avons
décrété 27 règles d'habilitation
pour l'obtention du sceau
L@belsite. Elles concernent les conditions de vente, les
services clients, le délai, les produits, les services
vendus... Fin 1999, nous avons ajouté une close très
importante : l'adhésion au système
e-robinson, qui stipule que les internautes qui s'inscrivent
sur la liste ne seront plus prospectés par mail par
les sociétés labellisées. 150
à 200 dossiers ont été envoyés.
Une quarantaine sont revenus complets pour la demande de labellisation.
Vingt ont déjà été audités,
et les vingt autres doivent finaliser quelques aspects pour
être en conformité avec le label. Dès
septembre, une vingtaine de sites seront labellisés.
Depuis, une quarantaine de nos membres ont demandé
à être labellisés et les autres se préparent.
Notre objectif est que 70% du chiffre d'affaires de la vente
sur le Net soit labellisé avant fin 2000.
A votre
avis, quels sont sont aujourd'hui les aspects qui freinent
encore le commerce en ligne ?
Je ne parlerai pas de frein, mais
de développement laborieux. Tout d'abord en raison
des impératifs technologiques : il faut avoir
un ordinateur et tout ce qui va avec. Ensuite, c'est le parcours
du combattant pour mettre en place une connexion à
Internet. De plus, les consommateurs ont besoin d'apprendre
la vente à distance, et nous devons les aider. Enfin,
le dernier point, et pas des moindres, c'est le manque de
confiance des consommateurs. Ils se posent beaucoup de questions :
qui est exactement le vendeur, est-ce que la transaction est
bien sécurisée, est-ce que les données
personnelles ne vont pas etre utilisées n'importe comment ?
Que
représente l'année 2000 pour la vente à
distance et le commerce électronique?
L'année 1998
était une année de test pour le commerce électronique.
1999, c'était l'année 1. En 2000, on va savoir
exactement quel est le poids du e-commerce. En France, le
marché de la VPC représente actuellement 50
milliards de francs pour le B to C et 19 milliards pour le
B to B. A cela, il faut rajouter les 25 milliards du marché
des sociétés françaises à l'étranger.
Un français sur deux achète déjà
à distance. La VPC a bien embrayé sur Internet,
qui est un fabuleux booster.
Certains découvrent la VPC grâce au Web. L'autre
jour, un chauffeur de taxi me disais: "c'est dingue,
maintenant, on peut faire ses courses de la maison.",
sans se rendre compte que c'est possible depuis 15 ans.
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