Pour la RATP, l'Internet est
d'abord un nouveau canal d'information. Pour preuve, une alerte
info a été mise en ligne sur le site ratp.fr
juste après le déraillement d'une rame de métro
survenu mercredi en début d'après-midi. Y figurait
un numéro de téléphone pour contacter
une cellule d'information.
Le souci d'information est l'une des sources de la migration
des services Minitel de la régie vers Internet. La
RATP a commencé à s'intéresser au Web
lors des grandes grèves qui ont secoué Paris
fin 95. "Le vrai démarrage a eu lieu en 1996.
Nous n'avions pas de réelle politique pour le Net",
confie Guy Sitruk, le responsable de la division "informations
voyageurs".
L'Internet constitue le dernier canal de communication, qui
vient compléter la gamme de canaux qui existaient préalablement
: l'audiotel et le minitel (avec les trois serveurs 3615COPILOT,
3615RATP et 3615SITU). Toutes ces applications ont migré
sur Internet, complétées par d'autres sites
annexes (100anslemetro.com, Subway Navigator, Citefutee.com).
"Nous avons probablement l'un des meilleurs services
en ligne dédié au transport urbain dans le monde
tant en matière de services que d'informations",
se félicite Guy Sitruk.
La migration des services Minitel vers Internet a été
pilotée et réalisée par la direction
informatique de la régie, pour un coût estimé
à 4 millions de francs. Un investissement non programmé
qu'il a fallu trouver dans les lignes habituelles de budgets
cloisonnés.
En scrutant l'audience, il semblerait que le Minitel fléchisse
un peu (10.000 connexions par mois) face à l'Internet
(400.000 visites). Le service le plus populaire sur le site
RATP.fr reste la recherche d'itinéraire (environ 70%
des visites). La cartographie a été ajoutée
en 1997. En cas de perturbation du trafic, les internautes
semblent avoir pris le réflexe de consulter le site
de la RATP, comme cela a été le cas en février
dernier (cf article
JDNet du 02/02/00).
Côté Minitel, la RATP profite du système
de reversement des minutes de télécommunications,
qui rapporterait 3 millions de francs par an. Sur Internet,
les recettes sont encore moindres. Au printemps, la RATP a
lancé l'achat en ligne de "cartes oranges"
en s'appuyant sur un réseau de sites affiliés
(Houra, LastMinute, etc.). Actuellement, entre 500 et 700
"cartes" par mois seraient vendues via ce canal
de distribution.
A la rentrée, la RATP
devrait étudier la possibilité de travailler
sur un nouveau produit minitel et sur les mobiles mais aucune
décision ne semble avoir été encore prise
en la matière. Pour le contenu, la RATP dispose d'une
ressource qui reste à exploiter en ligne : le magazine
"A Nous Paris" distribué dans les stations
de Paris et édité par une filiale de Publicis.
Services et contenu, tous les ingrédients sont là
pour mettre en place un bon "city guide" parisien...
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