Aux oubliettes
le retour des géants. Place aux "dotcorps",
"corps" pour "corporation". C'est en effet
sous cette dénomination qu'Andersen Consulting range
désormais les entreprises issues de l'économie
traditionnelle et décidées à embrayer
sur la Net économie. Pour analyser cette nouvelle espèce,
le cabinet de conseil vient de sortir une étude réalisée
au cours de l'été 2000 auprès de dirigeants
d'entreprises européens et américains. Premier
constat de cette étude : là où les
dotcoms régnaient jadis sans partage, il faut désormais
compter de plus en plus avec les entreprises traditionnelles.
Trois entreprises sur quatre avouent ainsi se muer en "dotcorps"
donc pour rester dans la course ou conserver une position
stratégique dans leur secteur d'activité.
Autre
caractéristique de la dotcorp : elle est devenue clientèle
du commerce électronique. Aux Etats-Unis et en Europe,
72% des entreprises utlisent ainsi le e-commerce pour les
fonctions ventes et marketing et 47% d'entre elles y ont recours
pour les achats professionnels. Malgré tout, la dotcorp
américaine et la dotcorp européenne n'ont pas
les mêmes ambitions. 70% des entreprises américaines,
contre 58% des européennes, envisagent d'utiliser le
commerce électronique pour exploiter de nouvelles sources
de revenus. La moitié des entreprises américaines
misent même sur l'Internet pour reconfigurer leur secteur.
Elles ne sont que 39% à afficher une telle ambition
en Europe.
En France,
la situation est à l'unisson, même si seulement
57% des entreprises interrogées déclarent avoir
défini une stratégie en matière de commerce
électronique. Selon elles, sur le créneau du
e-commerce, la concurrence principale vient des acteurs hors
de leur industrie (43%) et des concurrents directs (40%).
Les start-up ne semblent guère inquiéter les
dotcorps, celles-ci ne représentant que 20% des réponses.
L'étude d'Andersen Consulting souligne que ce sont
plutôt les dotcom qui ont à craindre des dotcorps.
Car, si les dotcom ont appris les bienfaits de la discipline
et des compétences managériales, les dotcorps
commencent à s'inspirer de la souplesse des start-up.
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