Les nouveaux internautes sont des femmes, des employés et des provinciaux, décloisonnant ainsi l'Internet souvent accusé d'être un bastion des catégories sociaux professionnelles les plus élevées, parisiennes et masculines. C'est ce qui ressort de l'étude NetObserver menée par le groupe Novatris sur un échantillon de 54.000 internautes qui répondu à un questionnaire diffusé par bannières sur 150 sites entre juin et août 2000.

Il ressort d'abord une nette féminisation de l'Internet. Si 40% des internautes sont des femmes, elles sont 53% parmi les nouveaux internautes, c'est-à-dire utilisant Internet depuis 3 mois. "Cet afflux de femmes se répercute sur l'audience des sites féminins et ceux liés à l'enfance et la famille", souligne Djilali Sahi, chef du projet NetObserver. En effet, 20% des nouveaux internautes se rendent sur des sites féminins contre 12% pour les anciens internautes. De même 18% des nouveaux internautes se rendent sur les sites liés à l'enfance et à la famille, contre 10% des anciens internautes (plus de deux ans de pratique).

Internet devient aussi plus égalitaire, en accueillant un plus grand nombre d'internautes issus de catégories sociaux professionnelles inférieures. Il y a aujourd'hui 21% d'employés chez les internautes en France contre 18% de cadres mais, parmi les nouveaux internautes, 29% sont des employés alors qu'ils n'étaient que 14% chez les anciens internautes. A l'inverse le nombre de cadres utilisateurs du Web passe de 34% chez les anciens à 7% chez les nouveaux surfeurs. "Ce qui explique que la proportion d'internautes qui boursicotent en ligne passe de 28% chez les anciens contre seulement 15% chez les internautes récents", précise encore Djilali Sahi. En outre, si 41% des nouveaux regardent les jeux télévisés, seuls 20% des anciens internautes reconnaissent y succomber.

Enfin l'étude NetObserver révèle une meilleure répartition géographique des utilisateurs d'Internet. La Toile gagne progressivement les zones les moins densément peuplées puisque la proportion de connectés dans les communes de moins de 5.000 habitants passent de 15% chez les anciens internautes à 25% chez les nouveaux. "Ainsi sur l'ensemble des utilisateurs du Net, les habitants des communes de moins de 5.000 habitnants sont 19% contre 33% de franciliens" ajoute Djilali Sahi.