Finances
Courtage en ligne : Self Trade/DAB, nouveau numéro trois européen
Le pionnier français du "discount brokerage" rejoint le groupe allemand et valorise son client plus de 30.000 euros. Les grandes manoeuvres du secteur démarrent pour de bon.--> (Jeudi 14 septembre 2000)
         

Attendu depuis quelques semaines, le mouvement de concentration dans le secteur du courtage en ligne est en marche. Hier, SelfTrade, créé en 1997 et introduit en Bourse à la mi-mars, a annoncé sa fusion avec l'allemand DAB, numéro trois du courtage en ligne en Allemagne, et filiale à 68,2% de Hypovereinsbank (HVB) (Lire l'interview du co-président de DAB). C'est la deuxième fois, dans le secteur, qu'un acteur allemand vient faire son marché en France puisque l'an dernier Consors avait racheté Euraxfin pour en faire sa filiale française. Cette fusion fera de la nouvelle entité le numéro trois euroépen du courtage en ligne, après deux autres acteurs allemands Comdirect et Consors, avec 323.000 comptes et un volume d'actifs gérés de 12,5 milliards d'euros.

Pour absorber SelfTrade, numéro trois du courtage en ligne en France avec plus de 30.000 comptes, DAB procédera par un échange d'action (OPE), en proposant 1 de ses actions contre 4 actions SelfTrade. L'opération valorise le courtier en ligne français à 911 millions d'euros. ce qui représente 15,5 euros par action SelfTrade sur la base des cours du 12 septembre. Cette offre valoriserait le client SelfTrade à près de 30.000 euros , un montant largement supérieur à ce qui se pratique actuellement dans le secteur où les autres courtiers en ligne valorisent le compte ouvert à moins de 20.000 euros. En clôture hier soir DAB, coté à Francfort, reculait de plus de 10%, "un phénomène normal et prévisible dans le cadre d'une OPE", selon Mathias Kroner, co-président de la société allemande. D'autant que la banque suédoise SEB, qui détient 20,4% de Self Trade, a d'ores et déjà annoncé la vente de sa future participation dans DAB.
Une fois l'opération réalisée, 54,4% du capital seront entre les mains de HVB, 7,7% aux principaux actionnaires de Self Trade (notamment le management et les collaborateurs qui détiennent actuellement 31,9% du courtier français) et 37,9% au public.
La cotation de Self Trade devrait rester suspendue cinq jours et la "nouvelle entité née de ce mariage sera réintroduite en Bourse de Paris sur le premier ou le Nouveau Marché", selon les deux parties.
Pour Stéphane Prunet, directeur général du courtier français
, "ce mouvement dans le secteur est logique car nous sommes convaincus qu'il faut être absolument dans les trois à cinq marques en Europe qui vont avoir 80% du marché d'ici un an, comme cela s'est produit aux Etats unis avec E-Trade, Ameritrade et Charles Schwab, deux ans auparavant".
La fusion avec DAB coulait donc de source selon lui puisque "SelfTrade est présent dans des pays comme l'Italie, l'Espagne et l'Angleterre où DAB est absente. En contrepartie cela nous permet d'entrer sur le marché allemand par la grande porte alors que nous avions du mal à nous y implanter" .
Deux divisions seront d'ailleurs créées, la première sous le nom de DAB qui s'occupera de l'Allemagne et des marché limitrophes, et la deuxième sous la marque SelfTrade pour gérer le développement international, dont la France.
Charles Beigbeder, actuel président de Selftrade, sera nommé au directoire du nouvel ensemble, en charge de l'international.
Une fois la fusion entérinée, le groupe devrait rapidement partir à la conquête de nouveaux clients avec "des dépenses prévisionnelles de 100 millions d'euros pour le marketing et la communication". "Si vous prenez un coût d'acquisition (par client) de l'ordre de 400, 500 ou 600 euros, on arrive à un objectif en termes de nombre de comptes assez important", expliquent ainsi les nouveaux dirigeants. Les synergies en termes de marketing sont loin d'être négligeables sur un marché très concurrentiel, où les dépenses publicitaires grèvent lourdement les comptes des courtiers, puisque Self
Trade affiche une perte nette semestrielle de 15 millions d'euros, contre un résultat positif (+0,2 million d'euros) avant impôts et dépenses marketing, et DAB est tout juste bénéficiaire d'un demi-million d'euros après dépenses publicitaires.
Les bases de clients seront elle complémentaires, puisque ceux de DAB, des épargnants peu actifs (27 ordres par compte et par an), investissent surtout en OPCVM et produits d'épargne longue, alors que ceux de SelfTrade (95 opérations par compte et par an) sont plus orientés sur les marchés boursiers", a également souligné Charles Beigbeder.

Les deux sociétés devraient enfin également échanger leur technologie puisque DAB développe notamment un produit, "trading after hours", qui permet l'achat de titre en dehors des heures d'ouverture et qui "remporte beaucoup de succès en Allemagne", selon Stephane Prunet. DAB pourra en retour profiter des outils du Français en matière de sélection d'actions et l'intégrer à son offre.

[Jérôme Batteau, JDNet]
 
 
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