Marcopoly,
Alapage,
1855, Blackorange,
Travelprice,
Bol... Au
total, les trois jeunes fondateurs de Kapoo.com
(respectivement âgés de 23, 26 et 29 ans) ont
réuni une douzaine d'acteurs majeurs du commerce électronique
pour lancer le premier site français d'achats rémunérés.
"Nous nous sommes inspirés des modèles
américains comme eBates
ou Dash.com",
explique Julien Musso, le directeur général
et benjamin de la start-up, localisée à Sophia
Antipolis. Autrement dit, au lieu de créer un programme
de fidélisation à la Maximiles
ou Beenz,
le site ne rémunère pas les internautes en cadeaux,
mais en cash. Kapoo apporte une réponse différente
et originale. "C'est une véritable offre de remboursement
des internautes que nous avons mis en place. La seule chose
qui nous soit interdite, c'est de rétribuer les internautes
pour des opérations de parrainage de nouveaux membres,
comme c'est le cas notamment sur eBates", ajoute Julien
Musso.
Une fois sur le site, l'internaute
doit d'abord s'inscrire (remplir un questionnaire sur ses
goûts et habitudes de consommation et "glâner"
au passage la somme de 20 F), puis il entre ensuite dans
les boutiques de son choix. Mais Kapoo n'est en aucune façon
une galerie, et les acheteurs règlent leurs achats
auprès de chaque marchand. Les remboursements varient
en fonction des magasins : "Sur eBookers,
c'est 20 F remboursés quelque soit le montant
de l'achat, explique Julien Musso. Chez Interflora,
par contre, un internaute peut se voir rembourser 15 F
sur un bouquet qu'il aura payé 300 F". En
moyenne, un internaute aura déboursé 4.000 à
4.500 F avant de recevoir son premier chèque de
150 F , le seuil minimal fixé par Kapoo pour rétribuer
les internautes. Libre ensuite à lui de dépenser
cette somme où bon lui semble, online ou offline.
"Mais notre but, c'est aussi
d'apporter un véritable outil d'intelligence économique
aux marchands", ajoute Julien Musso. De ce fait, l'exploitation
de la base de données comportementales (via les questionnaires
et l'analyse du surf des membres) devrait constituer 35 %
des recettes du site. Autre aspect important : ce que le site
propose aujourd'hui aux marchands en ligne, il compte le développer
demain pour les grandes marques offline qui vendent online.
"On dit qu'Internet, c'est le marketing one to one. Mais
pas pour tout le monde... Entre les marques et le consommateur,
on trouve le cybervendeur. Nous voulons remonter l'information
sur les internautes jusqu'aux marques". Dernière
source de revenus : les têtes de gondole, que le site
"offre" pour l'instant à ses partenaires,
et qui pourraient, à terme, devenir payantes.
Le site, qui vit sur un capital
initial de 240.000 F, compte à présent
lever une quinzaine de millions de francs. Et ce, afin de
s'assurer une campagne de communication. En attendant, le
site a opté pour un concours en ligne qui débute
à la fin du mois et avec un peu de bannières.
Objectifs avoués : 100.000 membres et 5 à
6 millions de francs de chiffre d'affaires d'ici à
fin 2001. Certain d'être sur un bon créneau ("Il
n'y a pas encore d'acteur européen majeur sur le "cash-back"),
Julien Musso a, semble-t-il, tiré les leçons
des six derniers mois de la Net-économie. "Nous
sommes prudents. Nous voulions avoir un site qui fonctionne
avant d'aller voir des investisseurs. Vendre un projet et
non du papier..." En quelques jours d'existence (Kapoo
a ouvert vendredi dernier), et sans aucune publicité,
le site compte déjà 70 membres et une dizaine
d'achats effectués. Bingo ?
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