Sur le marché difficile
et encombré de la vente en ligne de produits culturels
où les premières défaillances majeures
commencent à apparaître avec la récente
faillite de Boxman, certains "petits" semblent tirer
leur épingle du jeu. Corinne
Gillet, PDG fondateur de Music
Box, est de ceux-là.
Petite structure quasi-artisanale en 1999, Music Box est devenue
une start-up à part entière après son
passage dans l'émission Capital de M6, à la
suite duquel Corinne Gillet trouve un premier partenaire financier,
Seeft Venture qui lui permet de boucler un tour de table de
3 millions de francs (lire l'article
JDNet du 3/10/00) assorti d'un engagement complémentaire
sur 7 millions de francs.
Corinne Gillet développe
alors sa structure et constitue un stock de plus de 5 millions
de francs afin de garantir une livraison en 48 heures tout
en conservant son positionnement de discounter du produit
culturel à l'instar de son principal concurrent français
Cdiscount.
Corinne Gillet se dit avant tout gestionnaire.... "Pas
question de dépenser à tort et à travers
en communication en perdant de vue l'objectif de rentabilité."
Pourtant, en début d'année, Corinne Gillet annonçait
une importante campagne de communication on et off-line d'un
budget de 5 millions de francs "Pour faire fashion au
début de cette année, c'était un discours
obligé, mais au fond je n'y croyais pas. En fait nous
n'avons pas fait cette campagne et aujourd'hui je m'en félicite
car nous pouvons continuer notre chemin sereinement sans dépendre
d'une prochaine levée de fonds."
Plutôt amusée, Corinne
Gillet explique qu'elle était perçue il y a
7 ou 8 mois comme une start-up à l'ancienne un peu
dépassée. "Aujourd'hui c'est différent,
pour la seconde partie de mon tour de table j'ai trouvé
un nouveau partenaire, plus industriel, qui est venu rejoindre
Seeft, le groupe des éditions Atlas. Nous avons le
même discours et il nous apporte à la fois leurs
conseils et expériences." Pour
l'année 2001 deux scénarii sont aujourd'hui
envisagés. Dans le premier, Music Box poursuit son
cheminement actuel sans investissement publicitaire massif
et devrait atteindre son point d'équilibre au cours
du premier semestre. Le second scénario implique, lui,
une communication d'ampleur mais repousse la perspective de
rentabilité. "Le choix n'est pas encore arrêté.
La priorité aujourd'hui c'est Noël et les fêtes
de fin d'année, nous verrons en février avec
mes investisseurs", explique Corinne Gillier qui détient
toujours 40% de la société.
Music Box a réalisé
en octobre 1,5 millions de francs de chiffre d'affaire et
prévoit 6 millions de francs pour décembre,
"le mois le plus important dans notre secteur".
Pour son développement
le site mise avant tout sur le marketing Vira.: "Nous
réalisons par exemple plus de 30% de notre chiffre
d'affaires grâce aux comparateurs de prix comme Kelkoo
ou BravoNestor. Nous apparaissons toujours comme les plus
compétitifs avec notre concurrent Cdiscount. Nous constatons
même que bon nombre de nos clients habituels continuent
à vérifier notre compétitivité
sur ces sites avant de passer leur commande".
Spécialisé
à l'origine sur les CD avec 5.000 références,
Music Box connaît un important développement
depuis le printemps grâce à un catalogue quasi-exhaustif
du marché DVD. "La croissance de ce secteur nous
amène à tester actuellement la vente de quelques
produits TV-Vidéo parmi lesquels des lecteurs de DVD
à des prix très compétitifs. C'est aujourd'hui
un test mais la mise en oeuvre d'un véritable rayon
dédié n'est pas exclue." Corinne
Gillet reste donc confiante dans le devenir de son entreprise
et elle sait que son cas commence à nouveau à
susciter la curiosité des médias. Capital sur
M6 doit en effet diffuser le 19 novembre prochain un nouveau
reportage sur Music Box. Une opération de communication
peu coûteuse, même si, très sage, cette
entrepreneuse précise qu'elle pense que "l'impact
sur l'activité de l'entreprise risque d'être
moins important cette fois-ci".
|