Fondée en début d'année 2000 en Angleterre, la société Classicforum vient d'ouvrir sa filiale française pour exploiter un premier site : Livres.Classicforum.com. Corentin de Trégomain, son directeur, définit le positionnement du site comme "une place de marché pour marchands vendant des objets réputés introuvables". L'idée de Classicforum était donc de centraliser sur des sites thématiques la vente en ligne d'objets rares, anciens ou de collection. Un projet BtoC viable ? Le capital-risqueur londonien Vesta Capital en a jugé ainsi, qui a investi approximativement à la même hauteur que les co-fondateurs.

Le site anglais affiche déjà 350.000 références de livres réputés "introuvables" dans une base de données qui compte 300 libraires en ligne. "Quelques milliers" d'inscrits bénéficient là-bas de la newsletter, de la rubrique "Mes livres" (pour mémoriser une recherche ou déposer un "avis de recherche") et du service d'alerte par email. Avec un effectif de quatre personnes chargées de la rédaction et de l'activité commerciale et marketing du site français, Corentin de Trégomain se fixe comme objectif "d'atteindre une soixantaine de librairies mises en ligne pour la fin de l'année".

Pour les marchands, il s'agit simplement de s'inscrire en ligne et de faire parvenir à l'équipe de Classicforum leur catalogue commenté. "Ceci ne leur pose pas de problème car ces professionnels sont habitués à entretenir des liens serrés et individuels avec leurs clients auxquels ils envoient des catalogues", indique le directeur de Classicforum France. La boutique poussiéreuse du 6ème arrondissement peut alors être visitée par les internautes bibliophiles. "Cette inscription est gratuite, précise Corentin de Trégomain, car nous nous rémunérons par le biais d'une commission d'environ 10% sur les ventes au 'prix catalogue' du libraire. Généralement, le libraire n'augmente pas ses prix car la tradition dans la librairie ancienne consiste à appliquer ce type de 'commissionnement inter-libraire' entre pairs. Le client final ne paie donc pas plus cher." Ce dernier y gagne en termes de centralisation et de proximité : plus besoin de se déplacer, tout est en ligne sur le même site qui lui permet de payer en ligne via un système sécurisé auquel il faut ajouter une "garantie satisfaction".

Le site est hébergé en Angleterre, d'où proviennent l'ensemble des technologies auxquelles il fait appel. Seuls le contenu éditorial, mis à jour quotidiennement, et les relations commerciales avec les libraires partenaires sont à la charge de la filiale. Il en va de même pour la filiale allemande de la société.

Corentin de Trégomain prévoit par ailleurs l'ouverture mi-décembre du site Classicforum de vente de disques "introuvables", fondé sur le même principe. Bien sûr, "ceci nécessitera un recrutement et un webdesign spécifiques", prévoit-il, ainsi qu'un nom de domaine distinct qui pointera sur cette nouvelle spécialité de Classicforum. D'autres domaines devraient suivre dans un futur plus lointain comme les timbres, les monnaies, les jouets, les bandes-dessinées, le vin, les montres les affiches ou encore les voitures de collection.