"Si le Nouveau marché permet à une société de lever 20 millions d'euros, il y a actuellement un manque au niveau boursier pour les sociétés à forte croissance qui recherchent 5 à 20 millions d'euros". A partir de ce constat dressé par March Eichinger, directeur du développement du site d'introduction en Bourse en ligne Europoffering, trois sociétés viennent de s'associer pour créer OTCSecurities.com, un site destiné à réaliser des introductions par Internet en utilisant l'infrastructure du Marché Libre et visant aussi bien les investisseurs institutionnels que les particuliers.

Outre Europoffering, qui détiendra 40% de la nouvelle structure,OTC Securities aura également pour actionnaire l'agence Actus (40%), spécialisée dans la communication financière, et le leveur de fond Chausson Finance (20%). Un mariage cohérent, selon Marc Eichinger, puisqu'il regroupe" les compétences d'Europeoffering en matière d'introduction en Bourse, celles de ChaussonFinance, en matière d'étude des dossiers et de levées de fonds, et la maîtrise d'Actus dans la communication financière, un domaine qui est souvent un point faible pour les jeunes sociétés cotées."

Pour choisir les dossiers aptes à passer le cap du Marché libre, OTCSecurities a mis en place un comité de sélection placé sous l'égide de Paris-Bourse, qui "aurait accueilli très favorablement l'initiative". Ce comité s'intéressera principalement aux sociétés en forte croissance du secteur high-tech et ses exigences seront très strictes selon Marc Eichinger : "Nous recherchons de solides dossiers, pas de l'amorçage. Par ailleurs, les sociétés Internet qui n'arrivent pas à lever de fonds lors de leur deuxième tour de table à l'heure actuelle auront peu de chances de nous séduire, car si les investisseurs les refusent, c'est qu'il y a avant tout un problème dans leur business plan."

Pour l'heure, quatre dossiers auraient été étudiés par le comité, la première opération devant être réalisée "au début de l'année prochaine". Quant au mode de rémunération d'OTC Securities, il sera basé "non pas sur un pourcentage de la levée de fonds" mais plutôt sur "un forfait en fonction de la taille de l'opération". Le but étant à terme de tenter de "redynamiser le Marché libre, qui souffre de plusieurs défauts comme par exemple la cotation au fixing". Un constat qu'avait déjà tiré récemment le président du conseil de surveillance de l'introducteur Europe Finance et Industrie (EFI), Louis ThannBerger. Celui-ci a ainsi annoncé début septembre la création d'EuroClass, une bourse électronique des PME/PMI destinée à pallier ce manque.