Financé à hauteur de 11,5 millions
de dollars par Europ@web, la holding d'investissements dans
l'internet de Bernard Arnault, Liquidation.com
arrive en France. Créée par trois associés aux Etats-Unis,
qui se sont largement inspirés du modèle du site d'enchères
eBay, cette plate-forme veut jouer les intermédiaires entre
les entreprises souhaitant revendre leurs surplus industriel
et des acheteurs potentiels. La filiale française, actuellement
placée sous la responsabilité de Benoît Clostre a notamment
pour mission de sonder le marché en Europe du sud. L'Europe
de l'Est et l'Europe du Nord ont été placées sous la responsabilité
respective des filiales britanniques et allemandes.
Ce maillage est, selon Laurent
Nguyen, directeur marketing de Liquidation.com, "indispensable
pour satisfaire les entreprises qui peuvent ainsi grâce à
nos implantations américaine et bientôt asiatique se voir
offrir des débouchés mondiaux". Une manière également "de
se démarquer d'acteurs comme Tradorama.com ou Surplex.com
qui évoluent sur le même créneau mais dont le rayons d'action
est plus limité". Quant aux types de biens recherchés, ils
sont assez diversifiés puisque Liquidation.com ne se concentrera
pas uniquement sur du matériel lourd mais également sur des
biens de consommation. "Que ce soit des Jet, des tee-shirts
ou du matériel lourd, tout nous intéresse", sourit Laurent
Nguyen.
Le travail le plus dur commence
donc maintenant avec le recrutement de l'offre et de la demande
sur un marché qui pèse près de 350 milliards de dollars dans
le monde, dont 20 milliards pour la France. Pour cela, Liquidation.com,
dispose d'équipes commerciales qui "prennent par la mains
les entreprises pour provoquer les transactions", selon les
mots du directeur marketing de Liquidation. "En Europe du
Sud, il y a encore un problème d'équipement Internet. On doit
prendre en compte ce paramètre et ne pas se contenter d'attendre
que les offres soient lancées sur la plateforme. Tous les
moyens de communication, comme le fax, sont utiles."
Une fois l'offre reçue, Liquidation.com
a également un gros travail en perspective de contrôle de
la qualité des vendeurs. "Nous vérifions notamment s'ils sont
bien propriétaires des biens qu'ils proposent à la vente ainsi
que la légalité des produits. L'acheteur ne paye de toute
façon pas le bien avant qu'il ne lui soit livré et il a 48
heures de délai après réception pour se rétracter", précise
Laurent Nguyen. Pour la livraison des biens, Liquidation.com
négocie actuellement des partenariats avec des logisticiens
comme Geodis et La Poste.
Le modèle de revenus reposera,
pour sa part, sur une commission prélevée lors de la transaction.
A l'heure actuelle, Liquidation.com dispose de "20.000 membres
en provenance de 75 pays" et vise la rentabilité d'ici le
quatrième trimestre 2001 grâce à "une gestion serrée des dépenses",
poussé en cela par Europ@web, son principal actionnaire. "Ils
sont devenus extrêmement vigilants sur le sujet. On a une
réunion toutes les six semaines avec eux pour présenter nos
résultats et on sent une réelle implication de leur part dans
ce domaine", affirme ainsi Laurent Nguyen.
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