Le site
To Luna
a été pris à partie jeudi 7 décembre
par un mail anonyme publié sur le site Vakooler
(Lire l'article
du JDNet du 08/12/00). A
la demande de l'avocat de To Luna, ce mail a été
supprimé et To Luna a obtenu un droit de réponse.
Mais la société a finalement abandonné
l'idée de poursuivre pour diffamation le site et son
hébergeur, WAW.
Thuyly Lê, la PDG et fondatrice du site, s'explique sur son
modèle économique, la situation actuelle de
sa société et ses projets alors qu'elle tente
de boucler depuis octobre un deuxième tour de table.
JDNet. Pensez-vous pouvoir valider votre business plan ?
Thuyly
Lê. To Luna a été créé en
janvier 2000 et nous proposons des offres commerciales depuis
la mi-septembre. Notre business plan repose sur le test de
produits par des consommateurs qui donnent ensuite leur avis.
Nous ne sommes pas un site marchand, ce que nous faisons,
ce sont des études marketing et pour chaque opération,
la participation repose sur la base du volontariat. Du mois
de juin à aujourd'hui, nous avons dégagé
un chiffre d'affaires de plusieurs centaines de milliers de
francs. En terme de viabilité, nous intéressons
de nombreuses marques ainsi que des web-agencies et des centrales
d'achat et nous travaillons pour un délai inférieur
de moitié aux instituts classiques. Nous utilisons
le logiciel Askia, qui est le même que celui de la Sofres
ou d'Ipsos et 85 % des internautes qui ont participé
à un sondage reviennent pour contribuer à nouveau
au site. L'intérêt, c'est que les personnes qui
sont sur Internet aujourd'hui sont considérées
comme des leaders d'opinion et des prescripteurs pour la consommation
de nouveautés. Nos études aident à comprendre
qui sont ces internautes et ce qu'ils veulent. Avec cet atout,
nous estimons que nous devrions arriver à l'équilibre
fin 2001 pour la France.
D'où tirez-vous vos revenus ? Comment pensez-vous
amener les internautes à participer à votre
site ?
Nos revenus proviennent à 70 % de nos études.
Nous sommes encore au stade de la prospection et au niveau
de la prise de contact. c'est pourquoi nous réalisons
des enquêtes génériques qui nous permettent
à la fois de connaître les personnes qui participent
et leurs opinions sur des thèmes très simples.
En général, sur 2.000 personnes volontaires,
nous n'en retenons finalement que 500 pour obtenir un panel
équilibré et représentatif. Nous réalisons
en moyenne quinze études par mois (à la fois
pour notre compte et pour le compte des clients). Il est certain
que pour l'avis des consommateurs, c'est encore trop tôt
mais nous pouvons d'ores et déjà travailler
sur les études et sur l'audit de sites. Notre avantage,
c'est qu'en terme d'études sur Internet, To Luna est
précurseur. Les 30 % de revenus restant proviennent
de la publicité, du sponsoring et de la location du
guide d'achat. Disons que, pour résumer, on a construit
les murs et notre équipe travaille bien ensemble. La
société est donc prête et c'est maintenant
qu'il faut qu'on vende nos études.
Où
en est votre levée de fond lancée en octobre ?
Quels sont vos objectifs pour 2001 ?
Notre deuxième levée de fonds se déroule
très bien malgré le contexte ambiant. Nous avons
déjà reçu une première lettre
d'intention à 10 millions de francs et recherchons
maintenant à complêter cette somme pour atteindre
entre 15 et 20 millions. Elle nous permettra de développer
les équipes, notamment en embauchant des personnes
ayant une expérience d'une dizaine d'années
dans les instituts d'études classiques. Parallèlement,
nous voulons créer de nouvelles possibilités
sur le site (en proposant des produits personnalisés)
et communiquer autour du site. Nous avons déjà
réalisé un plan de communication d'un million
de francs sur des supports de proximité (métro...)
en achetant les espaces invendus et en réalisant une
petite campagne online avec Média-Contact. Nous voulons également
développer les partenariats comme celui que nous avons
avec Spray, où nous proposons aux membres du Club Spray
de participer à des tests chaque semaine. Cela fait
de l'animation pour leurs membres privilégiés.
L'objectif est de faire payer ce service alors, dans le cas
de Spray, le lien ramène les visiteurs sur notre site
et nous ne gagnons pas directement de l'argent avec ce partenariat.
Par ailleurs, l'internationalisation n'est pas abandonnée
même si nous voulons avant tout valider le business
plan pour la France. La version espagnole est déjà
active avec un test en ligne depuis octobre. Le développement
à l'international se fera mais la temporisation dépend
de fonds que nous allons lever.
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