Après
avoir annoncé au début du mois que son forfait
"100% gratuit" de 18 heures était ramené
à 6 heures par mois pour les nouveaux abonnés
(lire l'article
JDNet du 7/12/2000), le FAI Oreka
vient finalement de décider d'étendre cette
mesure à l'ensemble de ses 700.000 abonnés actuels.
Une décision qui prend racine dans les incertitudes
récentes liées à la suite du financement
de la société dans un contexte où les
modèles économiques des FAI sont remis en cause.
"Oreka est une entreprise dont je porte le projet depuis
longtemps, explique ainsi David Bitton, PDG et fondateur d'Oreka.
C'est un projet qui s'inscrit dans une stratégie de
long terme et je tiens à assurer le financement durable
d'Oreka. Nous avons donc décidé de redéfinir
notre offre en nous adaptant à ces conditions du marché."
En octobre
dernier, pour financer son développement, Oreka était
parvenue à conclure une levée de fonds globale
de 150 millions de francs auprès d'Initiative IP, la
structure d'investissement créée par Jean-Luc
Nahon. Cette opération de financement devait alors
permettre d'assurer le financement d'Oreka pour l'année
2001. Conformément à l'accord, la moitié
de cette somme a dores et déjà été
versée par l'investisseur. Pour l'autre moitié,
le calendrier n'est pas encore arrêté. Cette
incertitude oblige donc
Oreka à lever le pied.
A son lancement au mois de mai
dernier, le FAI apparaissait pourtant comme l'un des évenéments
majeurs de l'année sur le marché français
de l'accès Internet. En offrant à ses abonnés
18 heures de communications, en échange de l'affichage
d'une bannière publicitaire et d'une page de démarrage
imposée, Oreka a en effet séduit à ce
jour plus de 700.000 abonnés dont 450.000 actifs. Le
principe pour Oreka consistait à investir en prenant
à sa charge les dépenses téléphoniques
liées à Internet de ses abonnées au lieu
de procéder à des investissements marketing
massifs. Contrepartie de cette offre alléchante, pour
un prestataire qui attache une grande importance à
la qualité de son service, Oreka avait limité
sa capacité à 2.000 nouveaux abonnés
par jour. Une liste d'attente avait même été
mise en place, mais à la rentrée le délai
d'attente était supérieur à 6 mois.
Conscient
de la déception que cette mesure risque d'engendrer
chez ses abonnés "historiques", à
l'image d'AOL, David Bitton préfère jouer carte
sur table : "J'ai écris à l'ensemble
de nos abonnés pour leur expliquer notre décision.
Nous allons en outre organiser un chat avec eux dans les jours
prochains pour que nous puissions vraiment dialoguer."
Oreka doit également rencontrer les représentants
de l'Adim afin d'éviter les risques d'incompréhension.
"Il
n'y a rien de figé aujourd'hui dans notre nouvelle
offre. Si les conditions des marchés financiers s'améliorent
nous n'hésiterons pas à augmenter notre offre.
L'important pour nous est avant tout de proposer une nouvelle
approche de l'offre FAI." Oreka
annonce 26 millions de francs de chiffre d'affaires réalisé
à ce jour, l'activité de la régie ayant
été internalisée au mois d'août
dernier.
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