Après un an de développement
et 15 à 17 millions d'euros d'investissements, Ebanking.fr,
la banque en ligne du groupe Belge Fortis devrait, si aucun
problème technique ne survient, ouvrir ses portes virtuelles
ce lundi matin. Fortis Belgique
qui a été l'une des premières sociétés
en 1995 à lancer une banque virtuelle au Luxembourg,
E-banking.lu,
veut ainsi s'attaquer à un territoire où les
banques françaises et les nouveaux venus, comme l'assureur
AGF, ont déjà posé leurs empreintes.
Mais, selon Marc Deckers, le directeur de la communication
et des partenariats d'Ebanking.fr, "la France est un
marché où rien n'est joué. Le secteur
est plein de promesses car les Français ont une tradition
télématique grâce au Minitel et une tradition
d'épargne qui ouvrent des perspectives énormes."
Pour convaincre les internautes de rejoindre ses rangs, la
banque devrait démarrer ses opérations marketing
sur la pointe des pieds. Marc Deckers estime ainsi qu'il "n'est
pas question de proposer des offres commerciales aggressives
comme ont pu le faire les courtiers en ligne, ni de faire
de la communication 'rouleau-compresseur'. Nous allons insister
surtout sur la qualité de service et sur la richesse
des outils proposés grâce à de la publicité
ciblée." Le site, développé par
Zentropy
Partners, est d'ailleurs à l'image des propos de
Marc Deckers puisqu'il est d'une étonnante sobriété
reprenant largement les menus déroulants de Windows,
ce qui aère considérablement les pages.
Ebanking.fr
a insisté également sur la pédagogie
en proposant une palette d'outils qui permettent de guider
le client aussi bien en matière boursière, que
lors de ses opérations bancaires où dans la
gestion de sa trésorerie. Le site dispose notamment
d'un module qui propose des solutions de placements financiers
en croisant les données fournies par le client sur
sa stratégie financière et les 2.000 Sicav et
Warrants disponibles sur le site. Au niveau boursier, Ebanking.fr
donnera accès à huit bourses dont le Nasdaq
et le Nyse. Une large partie du site est également
consacrée à l'information financière,
en s'appuyant sur les dépêches d'agences ou les
analyses financières de Fortis. En revanche, "par
choix", Ebanking.fr ne proposera pas d'épargne
à 5% brut comme le font les AGF ou ING-Direct, ce qui
sera peut-être une petite déception chez les
internautes-investisseurs.
Pour
promouvoir ces services, la société pourrait
investir près de 4,5 millions d'euros
cette année en marketing et souhaite contenir ses coûts
d'acquisition du client autour de 360 euros. L'objectif étant
selon, Marc Deckers d'atteindre "150.000 clients d'ici
2005" et un "équilibre financier d'ici trois
ans". Pour
recevoir les demandes des clients, Fortis a installé
son centre d'appel, qui emploie près de 40 personnes,
à Guyancourt, dans la région Parisienne et a
également ouvert en plein centre de Paris un espace
de formation. En revanche, Ebanking.fr ne pourra pas, pour
l'instant, disposer du modeste réseau physique de Fortis
en France. Ebanking.fr,
doté d'un capital de 75 millions euros, n'a d'ailleurs
aucun lien capitalistique avec Fortis Banque France, puisque
la banque en ligne sera directement détenue par Fortis
Belgique. "Nous discutons pour l'instant avec les dirigeants
de Fortis France pour une éventuelle collaboration
mais nous n'avons rien arrêté" affirme Marc
Deckers. La banque en ligne étudie en revanche la possibilité
d'un partenariat avec "un acteur disposant déjà
d'un réseau physique".
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