Avec plus de 8.000 extraits
vidéo liés au cinéma (bandes-annonces,
making of, interviews, etc.), AlloCiné.fr
rencontrait un problème de bande passante, dont la
consommation a été multiplié par 50 en
huit mois.
Celle-ci atteint maintenant un terra-octets par mois. Ce qui
commence à coûter cher pour le spécialiste
de l'information sur le cinéma et de la réservation
en ligne de billets... Depuis octobre 2000, AlloCiné
a donc décidé de réfléchir sur
les techniques de numérisation et de compression pour
la diffusion en "streaming" sur Internet, en collaboration
avec les trois standarts de lecture de fichiers vidéos
(Apple Quicktime, Windows Media de Microsoft et Real Media)
mais aussi avec Akamai
et Digital
Island.
Le résultat des recherches
s'appelle AlloCiné
Vision, un lecteur vidéo en ligne qui regroupe
toutes les ressources vidéo exploitées par la
société de Jean-David Blanc et qui vient d'ouvrir.
Ce "juke-box du cinéma" s'adapte automatiquement
aux paramètres de connexion de l'utilisateur, ce qui
permet d'optimiser le confort de lecture. "Il ne s'agit
pas d'une technologie propriétaire mais d'un mariage
entre les outils existants et le travail effectué par
les équipes de recherche d'AlloCiné", explique
Jean-David Blanc. Ainsi, les éléments vidéo
du site AlloCiné ont été étoffés
de reportages et de chroniques tirés de la chaîne
de télévision AlloCiné, lancée
en septembre 2000 et disponible sur le satellite ou le câble.
Les internautes peuvent d'ailleurs suivre sur le site les
émissions diffusées en direct sur la chaîne
TV.
L'innovation se trouve du côté des options d'écran
de lecture (petit, moyen et plein) qui permettent de conserver
une définition très correcte, quelle que soit
la dimension retenue. On attend naturellement le prochain
pas : la possibilité de regarder un film entier à
partir d'un ordinateur. "Ce n'est plus un problème
technique mais d'accès au catalogue", commente
Jean-David Blanc.
Le PDG d'AlloCiné s'est
fait un point d'honneur de faciliter la navigation sur le
player. L'ensemble est plutôt réussi. Toutefois,
l'internaute doit savoir au préalable utiliser la touche
"Echap" de son clavier de son ordinateur sous peine
de subir la diffusion en boucle de l'extrait vidéo
qu'il visionne en grand format !
AlloCiné Vision concerne
en premier lieu les utilisateurs Internet haut débit.
Fin 2001, on devrait en compter 1,5 million en France. Un
marché qui commence donc à devenir séduisant
pour les acteurs du divertissement. Toutefois, cet outil n'est
pas uniquement un jouet dans les mains de Jean-David Blanc.
Une réflexion a également été
initiée autour de son modèle économique,
qui se rapproche de la télévision ou de la radio.
"Pour AlloCiné Vision, nous avons cherché
à accepter la publicité telle qu'elle existe
dans les autres médias", indique-t-il. L'option
spot publicitaire en ligne, jugée trop contraignante
pour l'utilisateur final, a donc été écartée
au profit d'une courte séquence de sponsoring avant
la diffusion de l'extrait vidéo. Nestlé inaugure
le concept pour le lancement d''AlloCiné Vision. A
moyen terme, ce sponsoring constituerait une part jugée
"importante" des revenus de la société.
Le nouvel outil d'AlloCiné entre parfaitement dans
la stratégie de Canal
Numedia, qui détient 75% du capital de la société
de Jean-David Blanc. L'ambition de la filiale Internet de
Canal Plus est de devenir le premier fournisseur de contenu
"broadband" en Europe. AlloCiné annonce un
chiffre d'affaires prévisionnel de 83 millions de francs
en 2000 [NDLR, et non 75 comme précédemment
indiqué] contre 39 millions de francs en
1999. La société dispose d'un effectif de 130
personnes.
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