Le
vaste débat de l'archivage du Web en France refait
surface. Conscient du peu de "mémoire" dont
dispose actuellement le réseau des réseaux,
le gouvernement devrait ainsi s'attaquer au problème
dans sa prochaine mouture sur la société de
l'information (LSI). Dans l'avant projet de loi, dont le magazine
Transfert
s'est procuré une version, il est notamment fait mention d'une
"loi d'institution du dépôt légal des communications
en ligne". De
quoi s'agit il ? Les médias traditionnels, comme les
journaux, les télévisions ou le cinema, sont
soumis depuis des années à un archivage légal.
Tout éditeur est ainsi obligé de déposer chaque
document qu'il imprime ou édite auprès d'un organisme dépositaire
comme la Bibliothèque nationale de France (BNF) ou
le centre national de la cinématographie (CNC). Ces
organismes se chargeant ensuite de mettre les documents à
la disposition du public pour consultation à des fins de recherche.
L'idée
serait donc d'appliquer cette disposition aux sites Web en
les obligeant à faire archiver leurs contenus à
la BNF ou à l'Institut national d'audiovisuel (INA).
Si peu de détails sont fournis sur les modalités
d'un tel chantier, certaines sources proches du dossiers estiment
que "cette loi constituerait en fait une sécurité
juridique pour mener à bien ensuite des expérimentations".
Les problèmes sont en effet nombreux notamment pour
savoir quels sites feraient l'objet d'archivage et quelle
méthode serait utilisée pour la collecte (déclaration
des éditeurs, robot aspirant etc..).
La
France n'est toutefois pas vraiment en retard dans le domaine
même si quelques initiatives de ce type ont déjà
éclos dans d'autres pays ou au niveau supra-national.
L'Internet Archive Foundation a ainsi réalisé,
en 1998, une
prise de vue de l'ensemble du Web qui a été déposée à la Bibliothèque
du Congrès américain en 1998. Quant au Canada, le gouvernement
a choisi une approche très sélective des sites,
qui se basera sur un dépôt volontaire mais sans modification
de la loi pour l'instant.
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