Hachette
distribution Service a annoncé hier officiellement
le lancement de son projet de e-distribution, nommé
Zendis,
contraction de "Zen" et de "Distribution".
Cette nouvelle initiative a pour but de trouver une solution
potentiellement commune à tous les sites marchands
pour la problématique de la logistique de livraison.
Zendis se présente comme un service intégré
aux sites et qui prend en charge "l'après commande",
c'est-à-dire la livraison du colis au client. L'objectif
est de faciliter la vie aux clients en acheminant leurs commandes
sur leur trajet quotidien.
Le principal
intérêt de ce dispositif est qu'il intègre
évidemment une partie des "Relay" du groupe
Hachette, mais aussi d'autres partenaires : les NMPP
pour la France, Naville pour la Suisse, AMP pour la Belgique
et SGEL pour l'Espagne. A chaque fois, le groupe Hachette
détient une part non négligeable de ces services
de messagerie : entre 49 et 100%. "Nous sommes en
discussion avec des partenaires en dehors des messageries
de la presse mais rien n'est encore signé, explique
Frédéric Van Heems, directeur général
de Zendis. Il est possible que nous annoncions prochainement
la signature d'un accord avec de grands vépécistes
ou avec des stations d'essence". Sur les 3.100 points
de retrait de colis en France, 80% devraient être des
points presse, généralement détenus de
manière directe ou indirecte par Hachette. Les 20%
restant sont donc encore à définir. Pour la
Belgique, 360 points appartenant au réseau AMP seront
utilisés et en Suisse, 100 lieux de retrait des commandes
sont prévus.
A l'heure
actuelle, Zendis est détenue à 80% par HDS et
à 20% par le management. Mais cette filiale est en
fait une structure spin-off, son capital restant ouvert à
l'arrivée de nouveaux actionnaires. Hachette souhaite
donc trouver des partenaires pour s'allier au projet. Actuellement,
HDS a investi 20 millions de francs mais espère réaliser
un premier tour de table en avril pour un montant compris
entre 70 et 100 millions de francs et trouver ainsi des soutiens
financiers qui seront nécessaires. Hachette restera
néanmoins actionnaire majoritaire de cette structure
un peu à part dans le groupe HDS. "Hachette Distribution
Service a pris des risques financiers pour créer Zendis,
mais nous croyons vraiment dans ce projet", explique
ainsi Arnaud Lagardère. Frédéric Van
Heems estime qu'il faudra un peu moins de 200 millions de
francs d'investissement sur deux ans et que le service sera
profitable à partir de 2003.
Le projet
Zendis semble assez tentaculaire et complexe à mettre
en place. La sélection des points de retrait a déjà
nécessité une longue réflexion pour déterminer
l'espace minimum nécessaire (1m²) au stockage
d'une vingtaine de colis de taille moyenne (pas plus de 10
à 15 kg pour un encombrement faible) et avec des périodes
d'ouverture situés entre 10 et 12 heures. Les commandes
passeront par des centres d'éclatement pour être
ensuite acheminées soit par les camions de livraison
de la presse, soit pas des véhicules spécialement
affrétés. Il est également prévu
que ces points de retrait assurent la gestion des retours
et le paiement des commandes pour les clients le souhaitant.
Ce projet semble donc extrêmement complexe et nécessiter
une parfaite organisation logistique et un tracking très
précis.
La rémunération
des points retrait se fera au nombre de colis traité :
3 francs HT par colis en flux aller et 1 franc HT en flux
retour. HDS argue du fait que cette activité va générer
du trafic dans ces points de vente et donc générer
un chiffre d'affaires supplémentaire et une image de
modernité. En ce qui concerne les sites marchands,
aucun contrat n'a encore été signé. "Nous
sommes actuellement en discussion avec une trentaine de marchands,
souligne le directeur Général de Zendis. Lors
de la fin de la prise de commande, un lien vers un espace
Zendis sera affiché. Aux clients de choisir le point
retrait qui lui convient le mieux. Le prix public affiché
pour ce service sera de 39 francs HT par colis mais nous
allons négocier ce tarif au cas par cas avec les sites
de commerce électronique selon le nombre de commandes
moyen." Zendis table sur le traitement de 10.000 colis
par jour début 2002 et en espère 40.000 en 2003.
Pour l'instant, une équipe de seulement 30 personnes
travaille sur le projet Zendis mais ils devraient être
60 dès avril prochain.
|