Les
grandes entreprises sont en ce moment confrontées à
un dilemme. Elles se doivent d'avoir des projets dans l'internet
pour anticiper la mutation de leur métier, mais ont,
de ce fait, un
énorme besoin en fonds propres que les investisseurs,
vu l'état actuel des marchés boursiers, ne sont
pas prêts à leur accorder. A partir de ce constat
et conscientes également que les entreprises pèchent
un peu pour bien orchestrer leur projet Internet, Goldman
Sachs, The Boston Consulting Group et General Atlantic Partners
se sont récemment alliées pour créer
une société commune, Iformation
Group. Dotée au départ de 300 millions de
dollars, cette structure a pour but d'accompagner des projets
Internet de grands groupes
en leur amenant des financements et du conseil. Iformation
Group a signé sa première opération en
octobre 2000 en s'associant à la plate-forme de transactions
de paiements First Data Corporation, ancienne filiale d'American
Express, pour créer eOne Global. Cette société,
dans laquelle Iformation
Group a injecté 135 millions de dollars pour 25% du
capital, devrait permettre d'accélérer la stratégie
Internet de FirstData Corporation, un groupe qui pèse
près de 25 milliards de dollars en Bourse.
Iformation
Group, qui vise "5 à 10 opérations de ce
type dans le monde par an" vient d'ouvrir en France un
bureau dont la direction a été confiée
à Nicolas Kachaner. Sa mission sera double, puisqu'elle
consistera à conseiller les sociétés
du portefeuille d'Iformation, par exemple en matière
d'acquisitions, et surtout à démarcher des grandes
entreprises françaises susceptibles d'être intéressées
par le montage d'un projet. "Outre l'aspect financier,
très important en ce moment, explique Nicolas Kachaner,
nous estimons apporter plus qu'un capital-risqueur traditionnel
grâce à nos 40 professionnels qui peuvent recruter
les équipes ou même gérer les processus
d'acquisitions."
Sur la
nature des projets recherchés Iformation Group s'affirme
très ouvert mais se limitera toutefois "à
un grand projet par secteur". "Par exemple le secteur
de la e-logistique est très alléchant mais nous
n'irons pas financer deux projets de grands groupes dans ce
domaine. Il y aura une forme d'exclusivité de notre
part. En revanche nous étudions la possibilité
de bâtir un consortium qui intégrerait plusieurs
groupes" conclut Nicolas Kachaner. A terme Iformation
espère rentabiliser son investissement par une introduction
en Bourse de la société ou par la revente de
ses parts aux grands groupes initiateurs du projet.
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