Fortel,
l'un des deux titulaires d'une licence de boucle de locale
radio nationale (BLR) (Lire dossier
BLR du JDNet), vient de connaître une déconvenue
importante. L'un de ses principaux bailleurs de fonds, le
cablo-opérateur UPC, qui détenait, via Priority
Wireless, 47,5% du groupe, va en effet se retirer des affaires
en raison de difficultés financières. UPC qui
possédait 5 licences de BLR en Europe avait déjà
renoncé au mois de janvier à déployer
ses activités de BLR en Suisse où il disposait
d'une licence.
Fortel, détenue également
à 47,5% par Marine Wendel, la holding d'Ernest Antoine
Seillère, et à 5% par Sogetec (groupe NRJ),
se retrouve donc dans une situation embarassante, notamment
au point de vue technique, puisqu'UPC était son bras
armé en matière d'infrastructures. Le groupe
hollandais avait notamment déjà une expérience
de boucle locale radio en Norvège et avait conduit
quelques essais en France grâce à Médiasréseaux.
L'autre problème qui pourrait découler de ce
retrait concerne évidement le financement du consortium.
Fortel s'était engagé auprès de l'ART
à investir 11 milliards de francs sur quatre ans pour
développer son réseau dont 28% par un apport
en fonds propres et 47% par des emprunts à long terme.
L'ART notait dans son rapport d'attribution que "Fortel
prévoyait de faire face à un besoin en financement
cumulé très important au regard de la faible
proportion des sommes dont le financement est assuré
de manière certaine" et que "Fortel pourrait
être amené à restructurer son plan
de financement en faisant appel à des emprunts
à long terme complémentaires (...) d'autant
que l'économie du projet ne dégagerait que peu
de ressources les premières années".
Dans un marché où les valeurs télécoms
sont secouées en Bourse, les candidats investisseurs
ne se bousculeront sans doute pas. Les grands recalés
de la boucle locale radio nationale, Cegetel (Vivendi) ou
Siris (Deutsche Telekom), se seraient, pour leur part, déclarés
peu intéressés par une éventuelle entrée
dans le consortium pour pallier la défection d'UPC.
De toute façon, toute modification de la structure
du capital de Fortel devrait obligatoirement être soumise
à l'ART pour validation. "Nous ne sommes au courant
de rien pour l'instant, a indiqué un porte parole de
l'autorité de régulations. Nous avons rendez-vous
avec tous les titulaires de licence à la fin de l'année
pour faire le point sur l'état d'avancement des projets.
Nous les laissons donc travailler jusque là et nous
ne ferons aucun commentaire." La décision de l'ART
d'attribuer une licence à Fortel avait surpris bon
nombre d'observateurs puisqu'elle écartait de la courses
des opérateurs d'envergure. Les objectifs affichés
par Fortel paraissaient d'ailleurs extrêmement ambitieux.
Le chiffre
d'affaires envisagé pour l'année 2004 était
proche de 6,5 milliards de francs contre 1,8 milliards de
francs pour Firstmark, l'autre titulaire d'une licence nationale,
dont le déploiement a déjà débuté.
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