Qu'est-ce
que c'est ? B.L.R. Derrière cet acronyme
barbare se cache un nouveau moyen pour accéder à
l'Internet haut débit mais également à
des services de téléphonie. Traditionnellement,
la boucle locale est le dernier lien entre les prises téléphoniques
et les serveurs centraux de France Télécom,
appelé également "le dernier kilomètre".
La boucle locale radio permet donc à un opérateur
de relier l'abonné à ses centraux sans passer
par les fils de cuivre et en utilisant une liaison radio hertzienne.
Pour l'utiliser, le client a besoin d'une antenne et d'un
cable qui relie l'antenne à un boitier d'accès
Internet. De son côté l'opérateur doit
disposer d'antenne éparpillées sur le territoire,
sachant qu'elles doivent être au maximum à 15
kilomètres du client final. Cette technologie autorise
au final un débit compris entre 512 Kbits/s et 2Mbits/seconde.
Qui
sont les opérateurs ?
L'Autorité de régulation des télécommunications
(l'ART) a organisé un concours de "beauté"
pour attribuer 54 licences dont 2 nationales, 44 régionales
et 8 dans les DOM-TOM.
A
qui s'adresse-t-elle ? Aux
entreprises au départ pour la plupart des titulaires
de licences. Certains opérateurs, comme BLR Services,
s'adresseront uniquement aux grandes entreprises et à
des opérateurs de télécoms pour le raccordement
des TPE/PME. Au niveau des licences nationales, FirstMark
va ainsi se concentrer sur une approche ciblée auprès
des PME, Pro TPE et dans un second temps vers les résidentiels
gros consommateurs. Fortel, qui au départ voulait couvrir
l'ensemble des segments et présenter des "offres
immédiatement substituables à l'offre concurrente",
a quant à lui revu son plan de bataille. Dans un premier
temps Fortel pourrait se recentrer sur la vente de ses services
aux opérateurs et calquer ainsi sa stratégie sur celle
de son nouvel actionnaire, BLR Services.
A
quel prix ? Pour l'instant les grilles tarifaires
sont dévoilées avec parcimonie. Firstmark ou
Belgacom annoncent tout de même des prix inférieurs
de plus de 30% à ceux pratiqués actuellement
par France Télécom.
Quand
? Les premières
stations ont ouvert au début de l'année. Firstmark
a ainsi connecté ses premiers clients à Nantes et devrait
maintenant ouvrir dans le nord de Paris, à Lyon et à Strasbourg
en mars. Belgacom est également opérationnel
principalement dans le Nord de la France, comme à Lille-Roubaix-Tourcoing.
Selon l'ART, à la fin de l'année, un tiers des
villes de plus de 500000 habitants et 7% des villes de plus
de 30.000 habitants seront desservies par la BLR.
Quels
sont les avantages ? Si
l'investissement est énorme, plus de 18 milliards de
francs d'ici 2004 pour tous les titulaires de licences, la
boucle locale radio permet des économies substantielles
puisque elle compense la majeure partie des coûts d'un
réseau télécom (dépenses de génie civil principalement). La
technologie permet en outre d'améliorer sensiblement
l'accès mais elle se heurtera à quelques contraintes,
notamment les conditions météorologiques qui
pourraient affecter le fonctionnement des antennes et donc
des débits. Selon l'ART, les investissements des opérateurs
retenus pourraient atteindre en cumulé jusqu'à
2004 près de 18 milliards de francs dont 15 milliards
uniquement en équipements de boucle locale radio. Le
chiffre d'affaires prévisionnel des projets s'élèvent
à 9,8 milliards de francs en 2004.
La plupart des opérateurs n'attendent pas la rentabilité
avant deux ou trois ans, voire plus dans le cas de Fortel
(2005).
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