Quelques
jours après la tentative de rapprochement avortée
avec Air Liquide, quelques semaines après le retrait
de la candidature UMTS et quelques mois après la prise
de participation de 30% dans le capital d'Europ@web, Gérard
Mestrallet a présenté les résultats annuels
de Suez Lyonnaise
des Eaux. Avec un chiffre d'affaires global de 34,6 milliards
d'euros, en progression de 36%, et un résultat net
part du groupe en hausse de 32% à 1,919 milliard d'euros,
le président du directoire n'a pas caché sa
satisfaction alors que d'autres sociétés enchaînent,
elles, les profit warnings. Un statut de privilégié
qui ne doit rien au hasard, tant l'ancrage de Suez Lyonnaise
des Eaux dans la nouvelle économie apparaît ténu.
Les activités de communication (Noos, M6, TPS...) ne
pèsent en effet que 1,8% du chiffre d'affaires global,
soit 0,6 milliard de d'euros. Une haute dilution salvatrice
puisque le pôle communication est le seul à enregistrer
des pertes, avec un résultat net négatif de
-24 millions d'euros, contre -14 millions d'euros en 1999.
"Sur ce pôle, nous visons la rentabilité
pour 2004", a néanmoins tenu à préciser
Gérard Mestrallet.
Malgré
des résultats en hausse dans les trois métiers
principaux de Suez Lyonnaise des Eaux (énergie, eau
et propreté), l'actualité chargée autour
des valeurs TMT a obligé le président du directoire
à détailler sa stratégie sur le pôle
communication. "La communication fait partie intégrante
de nos quatre métiers, mais nous n'avons pas d'ambitions
mondiales dans ce secteur. Avec ce pôle, nous avons
uniquement un objectif de création de valeur."
Un objectif qui semble pour l'heure respecté puisque
Suez Lyonnaise des Eaux indique que les investissements initiaux
de 600 millions d'euros opérés en 1986 sur le
pôle communication sont aujourd'hui valorisés
à hauteur de 5 milliards d'euros. "Nous abordons
la communication avant tout sous l'angle de l'intérêt
direct pour le groupe et ses actionnaires. Pour cette raison,
nous avons préféré nous retirer de l'UMTS
qui nous semblait être une activité de plus en
plus incertaine."
Sur la
prise de participation de 300 milllions d'euros dans Europ@web,
Gérard Mestrallet a simplement indiqué que l'opération
offrait à Suez Lyonnaise des Eaux "l'accès
à des sites, des services et des technologies susceptibles
d'apporter des synergies. Cela correspond d'ailleurs à
notre stratégie globale, comme avec le câble
ou la BLR grâce auxquels nous développons un
savoir-faire qui peut s'irradier dans nos autres métiers".
Le président du directoire est également revenu
sur les relations avec Bertelsmann, présent au capital
de M6 depuis la prise de contrôle de RTL Group. "Il
n'y aucune raison pour que les relations ne soient pas bonnes.
Dans les semaines qui viennent, nous allons d'ailleurs pouvoir
construire un très bon partenariat avec Bertelsmann."
Gérard
Mestrallet, qui a indiqué que l'arrivée en Bourse
du groupe aux Etats-Unis était toujours d'actualité,
a confirmé la disparition de la marque Suez Lyonnaise
des Eaux, "trop compliquée à porter, surtout
à l'international". Désormais, la nouvelle
identité du groupe se réduit à un simple
Suez. La société profite également de
l'occasion pour revisiter ses statuts en délaissant
son conseil de surveillance
pour un conseil d'administration. De président du directoire,
Gérard Mestrallet est donc amené à devenir
président directeur général.
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