Entreprises
Suez à pas feutrés dans la Net-économie
Le groupe, qui a présenté ses résultats annuels, prévoit la rentabilité du pôle communication pour 2004 sans ambitions mondiales. --> (Vendredi 16 mars 2001)
         

Quelques jours après la tentative de rapprochement avortée avec Air Liquide, quelques semaines après le retrait de la candidature UMTS et quelques mois après la prise de participation de 30% dans le capital d'Europ@web, Gérard Mestrallet a présenté les résultats annuels de Suez Lyonnaise des Eaux. Avec un chiffre d'affaires global de 34,6 milliards d'euros, en progression de 36%, et un résultat net part du groupe en hausse de 32% à 1,919 milliard d'euros, le président du directoire n'a pas caché sa satisfaction alors que d'autres sociétés enchaînent, elles, les profit warnings. Un statut de privilégié qui ne doit rien au hasard, tant l'ancrage de Suez Lyonnaise des Eaux dans la nouvelle économie apparaît ténu. Les activités de communication (Noos, M6, TPS...) ne pèsent en effet que 1,8% du chiffre d'affaires global, soit 0,6 milliard de d'euros. Une haute dilution salvatrice puisque le pôle communication est le seul à enregistrer des pertes, avec un résultat net négatif de -24 millions d'euros, contre -14 millions d'euros en 1999. "Sur ce pôle, nous visons la rentabilité pour 2004", a néanmoins tenu à préciser Gérard Mestrallet.

Malgré des résultats en hausse dans les trois métiers principaux de Suez Lyonnaise des Eaux (énergie, eau et propreté), l'actualité chargée autour des valeurs TMT a obligé le président du directoire à détailler sa stratégie sur le pôle communication. "La communication fait partie intégrante de nos quatre métiers, mais nous n'avons pas d'ambitions mondiales dans ce secteur. Avec ce pôle, nous avons uniquement un objectif de création de valeur." Un objectif qui semble pour l'heure respecté puisque Suez Lyonnaise des Eaux indique que les investissements initiaux de 600 millions d'euros opérés en 1986 sur le pôle communication sont aujourd'hui valorisés à hauteur de 5 milliards d'euros. "Nous abordons la communication avant tout sous l'angle de l'intérêt direct pour le groupe et ses actionnaires. Pour cette raison, nous avons préféré nous retirer de l'UMTS qui nous semblait être une activité de plus en plus incertaine."

Sur la prise de participation de 300 milllions d'euros dans Europ@web, Gérard Mestrallet a simplement indiqué que l'opération offrait à Suez Lyonnaise des Eaux "l'accès à des sites, des services et des technologies susceptibles d'apporter des synergies. Cela correspond d'ailleurs à notre stratégie globale, comme avec le câble ou la BLR grâce auxquels nous développons un savoir-faire qui peut s'irradier dans nos autres métiers". Le président du directoire est également revenu sur les relations avec Bertelsmann, présent au capital de M6 depuis la prise de contrôle de RTL Group. "Il n'y aucune raison pour que les relations ne soient pas bonnes. Dans les semaines qui viennent, nous allons d'ailleurs pouvoir construire un très bon partenariat avec Bertelsmann."

Gérard Mestrallet, qui a indiqué que l'arrivée en Bourse du groupe aux Etats-Unis était toujours d'actualité, a confirmé la disparition de la marque Suez Lyonnaise des Eaux, "trop compliquée à porter, surtout à l'international". Désormais, la nouvelle identité du groupe se réduit à un simple Suez. La société profite également de l'occasion pour revisiter ses statuts en délaissant son conseil de surveillance pour un conseil d'administration. De président du directoire, Gérard Mestrallet est donc amené à devenir président directeur général.

[Ludovic Desautez, JDNet]
 
 
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