Finances
Tempête boursière sur Integra
La web agency a annoncé une perte de plus de 2 milliards de francs pour 2000. Ce chiffre inclut toutefois une provision de 207,5 millions d'euros liée au rachat d'Infostream. L'action a perdu plus de 14% hier. --> (Mercredi 21 mars 2001)
         

Si les pertes d'Integra étaient encore célébrées l'an dernier par la Bourse, elles ne provoquent désormais plus l'euphorie des investisseurs. Elles auraient même plutôt tendance à les affoler. Hier, le titre de l'hébergeur a été réservé à la baisse deux fois dans la journée et a perdu 14,2% à 2,96 euros, son plus bas historique après la publication de ses résultats annuels. Les comptes ont en effet fait apparaître un résultat net négatif de 349,1 millions d'euros soit près de 2 milliards de francs. Une perte abyssale à tempérer toutefois car elle intègre une provision de 207,5 millions d'euros découlant du rachat d'Infostream l'an dernier. Car comme toutes les valeurs internet, la société suédoise s'est fortement dépréciée depuis son acquisition l'an dernier par Integra.

L'hébergeur a donc logiquement "décidé de réévaluer les compagnies acquises" dans ses comptes. Selon Philippe Guglielmetti, le fondateur d'Integra, "il resterait désormais de l'ordre de 68 millions d'euros à amortir sur neuf trimestres". Hormis cette cuisine comptable, appelée amortissement des survaleurs, le résultat net ressort négatif de 46,4 millions d'euros ce qui reste significatif puisque la perte a été multiplié par sept en un an. Mais ces résultats sont à peu près conformes aux prévisions des analystes. Le groupe a par ailleurs précisé que sa trésorerie s'élèvait à 67,5 millions d'euros, un chiffre qui ne prend pas en compte la cession des activités islandaises d'Integra au mois de décembre pour près de 7 millions d'euros.

La hauteur des fonds propres est l'élément qui inquiète visiblement le plus les analystes. Certains estiment que l'hébergeur, qui vise la rentabilité d'ici 2003, devra obligatoirement refaire appel au marché pour continuer son développement. Et vu l'état de la Bourse et l'ampleur des pertes d'Integra il n'est pas sûr que cela soit une partie de plaisir pour la société. Interrogé hier sur Boursorama, Philippe Guglielmetti a toutefois précisé qu'il "considérait que la société disposait actuellement de sufisamment de cash pour financer son business plan jusqu'à la fin du deuxième trimestre 2002" et que "les rumeurs de dépôt de bilan étaient farfelues". Selon lui "la cession, programmée depuis longtemps, de certains des services professionnels en Scandinavie pourrait permettre de financer les besoins pour deux trimestres complémentaires".

Pour le reste, le chiffre d'affaires a tout même cru de 513% à 51,3 millions d'euros et la société a même dégagé une marge brute positive sur son activité, "ce qui valide son business model" selon ses dirigeants. La société compte cette année "améliorer fortement cette marge brute" en se concentrant sur ses deux métiers, l'hébergement et les services aux professionnels, comme la création de sites. Néanmoins beaucoup estiment désormais qu'Integra pourrait être surtout une proie pour un grand du secteur. Le nom du numéro un mondial Exodus revient de façon récurrente dans les conversations. Mais cette société, malgré ses 818 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2000, a enregistré également l'an dernier une lourde perte de 256 millions de dollars. Il n'est donc pas sûr que le rachat d'Integra et de ses pertes soit vraiment dans ses priorités à l'heure où les investisseurs ne jurent que par un mot : rentabilité.

[Rédaction, JDNet]
 
 
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