Avec la
publication de ses résultats financiers 2000, Wanadoo
vient de redécouvrir les turbulences de la Net-économie.
Il y a quinze mois, les regards se seraient en effet braqués
sur le chiffre d'affaires de la filiale Internet de France
Télécom : 1,111 milliard d'euros pour l'exercice
2000, en hausse de 37%. Aujourd'hui, correction boursière
oblige, c'est sur le résultat net que les esprits s'échauffent :
102 millions d'euros de perte, contre 1,9 million d'euros
un an plus tôt. La croissance, autrefois prônée,
est désormais balayée par la rentabilité.
"Nous prévoyons un EBITDA positif pour la fin
2002, explique Nicolas Dufourcq, PDG de Wanadoo (Lire son
interview
au JDNet). A cet horizon, nos activités seront réparties
en trois parties équitables : un tiers accès,
un tiers annuaires et un tiers portails-merchant-services
professionnels."
Ce n'est
pas une réelle surprise, le résultat opérationnel
négatif pour l'exercice 2000 est le fruit du segment
accès, portails et e-commerce. L'année dernière,
ce segment a réalisé un chiffre d'affaires de
359,8 millions d'euros (+220% par rapport à 1999) pour
une perte nette de 331,8 millions d'euros, en hausse de 97%.
Sur les 359,8 millions d'euros de chiffre d'affaires, 276
millions proviennent de l'accès (+183%), 62,7 des portails
(+436%) et 21,1 de l'e-commerce (+579%). La perte nette de
ce segment est surtout le fruit d'une augmentation de 198%
du coût des ventes qui atteignent 294,8 millions d'euros.
"Mais notre coût d'acquisition du client est en
diminution sensible, détaille Nicolas Dufourcq. Entre
le premier et le second semestre 2000, il est passé
de 81 à 67 euros." De son côté, le
segment annuaires et services pros a, lui, réalisé
un chiffre d'affaires de 750,7 millions d'euros (+8%) pour
un résultat positif de 209,5 millions (+1,5%). Au global,
Wanadoo boucle l'exercice 2000 avec une capacité d'autofinancement
de -44,5 millions d'euros, contre +28,3 millions de francs
en 1999. Les effectifs actifs de la filiale sont eux passés
de 3.717 personnes à 5.028.
Les chiffres
présentés pour l'année 2000 intègrent
les écarts d'acquisition d'Alapage et de Marcopoly,
qui sont respectivement de 47 millions et 24 millions d'euros
amortissables sur 5 ans. Alapage avait été absorbé
par France Télécom en septembre 1999 pour 49
millions d'euros. Pour sa part, Marcopoly avait été
repris par Wanadoo en mars 2000 pour un montant estimé
à 27 millions d'euros. Les résultats 2000 n'intègrent
pas, en revanche, le FAI britannique FreeServe et les activités
annuaires de l'espagnol Indice Multimedia, "qui seront
consolidés respectivement le 1er mars et le 1er avril
prochains", indique Nicolas Dufourcq.
Mais le
président de Wanadoo a fait une incursion sur l'exercice
2001 pour présenter le nouveau visage européen
du groupe. Avec FreeServe, Wanadoo dénombre ainsi plus
de 4,8 millions d'abonnés (dont 172.000 en haut débit),
949 millions de pages vues par mois et 34.000 commandes mensuelles
sur son pôle e-merchant (pour un panier moyen de 34,7
euros). A l'horizon 2003, Wanadoo confirme les objectifs annoncés
lors de son IPO en juillet dernier : passer la barre
des 10 millions d'abonnés et faire partie du trio de
tête européen sur l'accès, l'audience
et les annuaires. Sur ce dernier secteur, Nicolas Dufourcq
estime même que Wanadoo est "en passe de devenir
le leader européen", devant l'italien Seat Pagine
Gialle.
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