Le Net
Wanadoo passe sous le régime de la perte
La filiale de France Télécom a présenté ses résultats 2000. Alors que son chiffre d'affaires augmente de 37%, la perte dépasse les 100 millions d'euros. --> (Vendredi 23 mars 2001)
         
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Avec la publication de ses résultats financiers 2000, Wanadoo vient de redécouvrir les turbulences de la Net-économie. Il y a quinze mois, les regards se seraient en effet braqués sur le chiffre d'affaires de la filiale Internet de France Télécom : 1,111 milliard d'euros pour l'exercice 2000, en hausse de 37%. Aujourd'hui, correction boursière oblige, c'est sur le résultat net que les esprits s'échauffent : 102 millions d'euros de perte, contre 1,9 million d'euros un an plus tôt. La croissance, autrefois prônée, est désormais balayée par la rentabilité. "Nous prévoyons un EBITDA positif pour la fin 2002, explique Nicolas Dufourcq, PDG de Wanadoo (Lire son interview au JDNet). A cet horizon, nos activités seront réparties en trois parties équitables : un tiers accès, un tiers annuaires et un tiers portails-merchant-services professionnels."

Ce n'est pas une réelle surprise, le résultat opérationnel négatif pour l'exercice 2000 est le fruit du segment accès, portails et e-commerce. L'année dernière, ce segment a réalisé un chiffre d'affaires de 359,8 millions d'euros (+220% par rapport à 1999) pour une perte nette de 331,8 millions d'euros, en hausse de 97%. Sur les 359,8 millions d'euros de chiffre d'affaires, 276 millions proviennent de l'accès (+183%), 62,7 des portails (+436%) et 21,1 de l'e-commerce (+579%). La perte nette de ce segment est surtout le fruit d'une augmentation de 198% du coût des ventes qui atteignent 294,8 millions d'euros. "Mais notre coût d'acquisition du client est en diminution sensible, détaille Nicolas Dufourcq. Entre le premier et le second semestre 2000, il est passé de 81 à 67 euros." De son côté, le segment annuaires et services pros a, lui, réalisé un chiffre d'affaires de 750,7 millions d'euros (+8%) pour un résultat positif de 209,5 millions (+1,5%). Au global, Wanadoo boucle l'exercice 2000 avec une capacité d'autofinancement de -44,5 millions d'euros, contre +28,3 millions de francs en 1999. Les effectifs actifs de la filiale sont eux passés de 3.717 personnes à 5.028.

Les chiffres présentés pour l'année 2000 intègrent les écarts d'acquisition d'Alapage et de Marcopoly, qui sont respectivement de 47 millions et 24 millions d'euros amortissables sur 5 ans. Alapage avait été absorbé par France Télécom en septembre 1999 pour 49 millions d'euros. Pour sa part, Marcopoly avait été repris par Wanadoo en mars 2000 pour un montant estimé à 27 millions d'euros. Les résultats 2000 n'intègrent pas, en revanche, le FAI britannique FreeServe et les activités annuaires de l'espagnol Indice Multimedia, "qui seront consolidés respectivement le 1er mars et le 1er avril prochains", indique Nicolas Dufourcq.

Mais le président de Wanadoo a fait une incursion sur l'exercice 2001 pour présenter le nouveau visage européen du groupe. Avec FreeServe, Wanadoo dénombre ainsi plus de 4,8 millions d'abonnés (dont 172.000 en haut débit), 949 millions de pages vues par mois et 34.000 commandes mensuelles sur son pôle e-merchant (pour un panier moyen de 34,7 euros). A l'horizon 2003, Wanadoo confirme les objectifs annoncés lors de son IPO en juillet dernier : passer la barre des 10 millions d'abonnés et faire partie du trio de tête européen sur l'accès, l'audience et les annuaires. Sur ce dernier secteur, Nicolas Dufourcq estime même que Wanadoo est "en passe de devenir le leader européen", devant l'italien Seat Pagine Gialle.

[Ludovic Desautez, JDNet]
 
 
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