Et si
on regardait vers le futur ? Pour leur édition 2001,
les "Clics" avaient renoncé à la solennité
cosy du Carroussel du Louvre pour préférer la
métaphore technologique de la Cité des Sciences
et de l'Industrie. Le "meilleur du Web" serait-il
devant nous ? Le peuple de l'Internet en tout cas, toujours
noir et gris (cravate 10 %, boucs 15%), est toujours là :
près de 3 000 personnes réunies dans le
grand hall un peu impersonnel de la "Cité".
Avec son palmarès en forme de pied de nez, les Clics
semblent pourtant prendre de la distance : la cérémonie
démarre en saluant hoaxbuster, le site qui démonte
les intox sur l'Internet, et s'achève avec un Grand
Prix pour "La vérité si je mens".
Compris, on ne leur refera pas deux fois.
A partir
de 20 h 30 et pendant 90 minutes, les 40 prix soit près
d'une centaine de lauréats, se succèdent sur
le podium. Avec quelques moments d'émotion : les remerciements
de Nouvo.com qui annonce le sourire aux lèvres sa fermeture
prochaine et souhaite bonne chance aux suivants, la larme
écrasée de "Simone" sous l'hommage
des responsables d'iBazar... Coté public, l'enthousiasme
se dilue dans les échos d'une sono défaillante
et les mines un peu grises évoquent les mauvaises nouvelles
qui tombent du front américain ou le violent repli
du marché de la publicité en ligne. Sur scène,
le miracle des Clics opère toujours pour peu qu'on
tende l'oreille aux discours des designers de Mégalostudio
ou de Ici la lune qui vantent le labeur et évoquent
leurs galères.
A une
trentaine de mètres de la scène, entre Ariane
IV et le Nautile, c'est le coin VIP. On y fait sans doute
moins d'affaires qu'autrefois mais le moral revient doucement
: Emmanuel Henrion (Business Interactif) digère ses
trois clics de la soirée et la récente acquisition
de F.R.A. François-Henri Pinault, président
du jury, confie au micro de Francis Zegut, installé
sous une maquette du LEM, les scénarios du rebond.
Un ex-Clic d'Or galvanise les énergies défaillantes
: "L'année dernière, l'argent était
là mais les internautes arrivaient à peine.
Cette année, les utilisateurs sont là mais ce
sont les moyens qui manquent. C'est paradoxal. Si on se laisse
aller à la déprime, on va installer la crise
pour de bon". Les
Clics 2001 : 20 centimètres carrés de plexiglass
pour mieux rebondir ?
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