"Il faut absolument fluidifier
le marché publicitaire!" Tel est le crédo
de Philippe Micaelli, PDG fondateur de la société
Advert
Exchange. Cet ancien trader, habitué des marché
financiers, travaille depuis 1997, l'année où
il a découvert le marché publicitaire, sur un
projet de bourse du marché publicitaire avec à
la fois un marché primaire de vente d'espace, sous
forme de vente aux enchères, mais aussi un marché
secondaire. Ce dernier permet par exemple à l'annonceur
qui diminue la durée de son spot de 30 à 20
secondes de proposer sur le marché les 10 secondes
restantes déjà achetées auprès
de la régie du support.
Philippe Micaelli a d'abord élaboré
une première plate-forme en ligne de vente aux enchères
d'espace publicitaire pour la régie
de France Télévision. "Nous leur avons
présenté notre projet et les responsables de
la régie ont souhaité que nous leur concevions
une plate-forme dédiée", explique Philippe
Micaelli. Celle-ci porte aujourd'hui le nom de Media Exchange
et permettrait à France Télévision d'écouler
de 10% à 15% de son espace publicitaire.
Sur le même modèle,
Philippe Micaelli souhaite faire d'Advert Exchange une plate-forme
d'intermédiation, mais aussi de "benchmarking"
du marché publicitaire en proposant celle-ci à
l'ensemble des régies, centrales et annonceurs du marché.
"Les achats sur notre
bourse se font en parfaite transparence dans le respect de
la loi Sapin. Ainsi un intermédiaire, pour acheter
ou vendre, doit être référencé
et disposer d'un mandat qui précise pour quel annonceur
il opère. Il doit également ouvrir un compte
bancaire spécial pour les transactions effectuées
via la plate-forme." L'espace vendu sur la plate-forme
doit en outre être proposé sur celle-ci à
titre exclusif.
La régie de la télévision
public autrichienne ORF a déjà testé
Advert Exchange en commercialisant sur le site des espaces
très recherchés. Les prix de vente moyens de
ces espaces ont été de 23% supérieurs
au tarif. La bourse Advert Exchange est donc devenue un instrument
de commercialisation à part entière pour la
régie. "Ce n'est absolument pas un outil de vente
au rabais ou de solde mais simplement un instrument de fluidité
pour l'ajustement du prix", poursuit Philippe Micaelli.
Autre client de la plate-forme, "Europe Journal",
un quotidien en langue chinoise diffusé dans plusieurs
pays d'Europe. Advert Exchange
propose également des outils de média planing
: l'utilisateur inscrit peut par exemple connaître la
totalité de l'espace disponible par marché à
la fois en télé, radio, presse ou affichage.
Et l'utilisation du langage XML permet à une centrale
d'achat d'interconnecter Advert Exchange avec son propre outil
de média planing.
Le site se rémunère
par une commission sur les ventes réalisées
via la plate-forme. Elle est de 10 à 15% pour le marché
primaire et de 1%, à la fois pour le vendeur et pour
l'acheteur, sur le marché secondaire. Mais
pour réussir son pari, Philippe Micaelli
doit maintenant convaincre les principales régies du
marché de proposer une partie de leur espace en commercialisation
exclusive sur Advert Exchange. D'autres acteurs comme Adonsale,
dont Europ@web est actionnaire, avait dû renoncer à
la vente aux enchères d'espace publicitaires pour évoluer
vers un modèle de plate-forme général
d'information sur le marché publicitaire (Lire l'article
du JDNet du 08/08/00).
Pour le financement de son développement,
Advert Exchange a levé 10 millions de francs auprès
de Crédit Agricole Indosuez, qui a pris 10% du capital.
Elle envisage un nouveu tour de table pour exporter sa plate-forme
sur le marché américain.
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